Tomahawk
Oddfellows |
Label :
Ipecac |
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Toujours aussi imaginatif pour trouver des concepts thématiques et artistiques novateurs, Mike Patton propose aujourd'hui une incursion dans l'origine des loges maçonniques ("Oddfellows") avec une iconographie faussement naïve et enfantine m'évoquant la série Happy Tree Friends. Question originalité et ce quel que soit le groupe qui l'accompagne, le Général tape toujours dans le mille.
Normalement, un nouvel album de Tomahawk, ça se fête et ça se savoure d'autant plus si Anonymous vous a laissé sur votre faim. À ce titre, et c'est devenu une posture dogmatique, Patton a le souci constant de ne jamais reproduire deux fois le même album. Tous ses projets l'attestent et Oddfellows n'échappe pas à la règle.
De façon globale, le point positif est que Patton se remet enfin à chanter et que je retrouve dans ses mélodies vocales tout le feeling d'un King For A Day (Faith No More) ou d'un California (Mr Bungle), ces deux groupes étant pour moi les influences les plus évidentes de ce nouvel album. Par exemple, le premier single "Stone Letter", transcendé par un refrain puissant, inspiré, gorgé de groove dans ses guitares lâchées et ce chant si particulier est sans conteste l'un des titres marquants de ce début d'année. Mais est-ce encore du Tomahawk ou du FNM ? Me concernant, la réponse est claire. De même, "Rise Up Dirty Waters" est le pendant de "None of Them Knew They Were Robots" ou "Ars Moriendi", les influences yiddishs en moins. Or, c'est bien du Tomahawk que j'ai envie d'écouter et l'identité même de la formation me semble compromise dans Oddfellows, un syncrétisme des réalisations passées. Certes l'essence initiale est encore présente car nous retrouvons des poussées rock'n roll géniales, par exemple sur "White Hats / Black Hats", "Waratorium" ou le très énergique et dissonant "South Paw" mais les autres compositions lorgnent malheureusement davantage sur un rock cinématographique assez contemplatif, pour ne pas dire nombriliste, porté par le crooner en chef. Tout sonne trop propre, trop pensé, trop maîtrisé. Il manque ces instants de folie qui ravagent et dévastent au moment où l'on s'y attend le moins, eux qui faisaient de chacune des sorties précédentes une expérience auditive.
Pris dans son ensemble, il s'agit d'une bonne cuvée Tomahawk mais à laquelle je reproche néanmoins son manque d'unité, ou plutôt son éclatement identitaire qui fait que l'on n'atteint hélas pas le niveau d'un Mit Gas. La volonté de sortir des sentiers battus se fait parfois au détriment de la cohérence de l'ensemble, le plaisir de retrouver un Patton au sommet de sa forme vocale gommant à peine ce léger bémol...
Normalement, un nouvel album de Tomahawk, ça se fête et ça se savoure d'autant plus si Anonymous vous a laissé sur votre faim. À ce titre, et c'est devenu une posture dogmatique, Patton a le souci constant de ne jamais reproduire deux fois le même album. Tous ses projets l'attestent et Oddfellows n'échappe pas à la règle.
De façon globale, le point positif est que Patton se remet enfin à chanter et que je retrouve dans ses mélodies vocales tout le feeling d'un King For A Day (Faith No More) ou d'un California (Mr Bungle), ces deux groupes étant pour moi les influences les plus évidentes de ce nouvel album. Par exemple, le premier single "Stone Letter", transcendé par un refrain puissant, inspiré, gorgé de groove dans ses guitares lâchées et ce chant si particulier est sans conteste l'un des titres marquants de ce début d'année. Mais est-ce encore du Tomahawk ou du FNM ? Me concernant, la réponse est claire. De même, "Rise Up Dirty Waters" est le pendant de "None of Them Knew They Were Robots" ou "Ars Moriendi", les influences yiddishs en moins. Or, c'est bien du Tomahawk que j'ai envie d'écouter et l'identité même de la formation me semble compromise dans Oddfellows, un syncrétisme des réalisations passées. Certes l'essence initiale est encore présente car nous retrouvons des poussées rock'n roll géniales, par exemple sur "White Hats / Black Hats", "Waratorium" ou le très énergique et dissonant "South Paw" mais les autres compositions lorgnent malheureusement davantage sur un rock cinématographique assez contemplatif, pour ne pas dire nombriliste, porté par le crooner en chef. Tout sonne trop propre, trop pensé, trop maîtrisé. Il manque ces instants de folie qui ravagent et dévastent au moment où l'on s'y attend le moins, eux qui faisaient de chacune des sorties précédentes une expérience auditive.
Pris dans son ensemble, il s'agit d'une bonne cuvée Tomahawk mais à laquelle je reproche néanmoins son manque d'unité, ou plutôt son éclatement identitaire qui fait que l'on n'atteint hélas pas le niveau d'un Mit Gas. La volonté de sortir des sentiers battus se fait parfois au détriment de la cohérence de l'ensemble, le plaisir de retrouver un Patton au sommet de sa forme vocale gommant à peine ce léger bémol...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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