Dick Gaughan
Handful Of Earth |
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Topic |
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Manches retroussées sur la pochette, Dick Gaughan fait la gueule et se prépare en enregistrant Handful Of Earth à distribuer des gnons à qui le mérite.
Et au crépuscule des seventies c'est le gouvernement Thatcher, fraîchement élu, qui est la cible des protest-songs. Gaughan, écossais de naissance (et d'accent pour sûr !), voit son peuple frappé de plein fouet par la vague de chômage orchestrée par la Dame de Fer pour maîtriser l'inflation. L'image de la cimenterie de la pochette, qui élève ses cheminées derrière Gaughan telles deux immenses cornes bétonnées, est on-ne-peut-plus claire. Dick s'en va-t-en guerre, sa machine à tuer les fascistes sous le bras, pour défendre non pas la veuve et l'orphelin mais bien les ouvriers promis à la misère.
Au programme : élections truquées ("Both Sides The Tweed"), atrocités passées remises au goût du jour ("The World Turned Upside Down", sur la guerre Parlementaires/Royalistes), dénonciations de xénophobie (des Écossais du sud face aux Irlandais et aux Highlanders sur "Erin Go Bragh"), j'en passe et des meilleurs. Contées par une voix rude et un débit haché, accompagnées par une guitare tantôt virevoltante, tantôt calme et ferme, les injustices de Gaughan prennent corps et les morceaux traditionnels reviennent à la vie dans les temps troublés de 1981. "Workers' Song", à ce titre, est le sommet revendicatif du disque, avec ses piques désabusées ("We're the first ones to starve, the first ones to die/We're the first ones in line for that-pie-in-the-sky") contredites par un ton passionné et une mélodie de guitare vive et hardie.
Gaughan fait aussi preuve de douceur, comme sur "Lough Erne/First Kiss At Parting" qui s'achève avec une partie de guitare rappelant à s'y méprendre les échos tonitruants des cornemuses britanniques. Mais des dix morceaux exemplaires que délivre l'écossais, c'est le vibrant hommage rendu à ses voisins et frères irlandais ("Song For Ireland") qui remporte la palme. On l'imagine, joignant le geste à la parole, se tenir en haut d'une falaise Irlandaise ("I stood by your Atlantic Sea") à contempler la lumière dorée d'un coucher de soleil sur l'eau agitée ("Saw summer sunsets, I asked for more").
Élu "Album de l'année" par le NME et rétrospectivement "Album de la décennie" par Folk Roots, Handful Of Earth aura donné à Dick Gaughan - tardivement certes, rappelons que le monsieur tâtait de la guitare depuis le début des 70's - une place de choix dans l'Histoire folk aux côtés des grands autres contestataires ; ces musiciens rares capables d'apporter le changement au delà des vers et des notes.
Et au crépuscule des seventies c'est le gouvernement Thatcher, fraîchement élu, qui est la cible des protest-songs. Gaughan, écossais de naissance (et d'accent pour sûr !), voit son peuple frappé de plein fouet par la vague de chômage orchestrée par la Dame de Fer pour maîtriser l'inflation. L'image de la cimenterie de la pochette, qui élève ses cheminées derrière Gaughan telles deux immenses cornes bétonnées, est on-ne-peut-plus claire. Dick s'en va-t-en guerre, sa machine à tuer les fascistes sous le bras, pour défendre non pas la veuve et l'orphelin mais bien les ouvriers promis à la misère.
Au programme : élections truquées ("Both Sides The Tweed"), atrocités passées remises au goût du jour ("The World Turned Upside Down", sur la guerre Parlementaires/Royalistes), dénonciations de xénophobie (des Écossais du sud face aux Irlandais et aux Highlanders sur "Erin Go Bragh"), j'en passe et des meilleurs. Contées par une voix rude et un débit haché, accompagnées par une guitare tantôt virevoltante, tantôt calme et ferme, les injustices de Gaughan prennent corps et les morceaux traditionnels reviennent à la vie dans les temps troublés de 1981. "Workers' Song", à ce titre, est le sommet revendicatif du disque, avec ses piques désabusées ("We're the first ones to starve, the first ones to die/We're the first ones in line for that-pie-in-the-sky") contredites par un ton passionné et une mélodie de guitare vive et hardie.
Gaughan fait aussi preuve de douceur, comme sur "Lough Erne/First Kiss At Parting" qui s'achève avec une partie de guitare rappelant à s'y méprendre les échos tonitruants des cornemuses britanniques. Mais des dix morceaux exemplaires que délivre l'écossais, c'est le vibrant hommage rendu à ses voisins et frères irlandais ("Song For Ireland") qui remporte la palme. On l'imagine, joignant le geste à la parole, se tenir en haut d'une falaise Irlandaise ("I stood by your Atlantic Sea") à contempler la lumière dorée d'un coucher de soleil sur l'eau agitée ("Saw summer sunsets, I asked for more").
Élu "Album de l'année" par le NME et rétrospectivement "Album de la décennie" par Folk Roots, Handful Of Earth aura donné à Dick Gaughan - tardivement certes, rappelons que le monsieur tâtait de la guitare depuis le début des 70's - une place de choix dans l'Histoire folk aux côtés des grands autres contestataires ; ces musiciens rares capables d'apporter le changement au delà des vers et des notes.
Intemporel ! ! ! 20/20 | par X_Wazoo |
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