The Vaccines

Come Of Age

Come Of Age

 Label :     Columbia 
 Sortie :    lundi 03 septembre 2012 
 Format :  Album / CD  Vinyle   

La période dite du "Coming of Age" est une période de transition, que l'on peut borner entre 17 et 22 ans. Et ce n'est bien évidemment pas une période de maturité, je ne vais pas vous la décrire en de fourmillants détails, la plupart des internautes trainant sur xSilence étant beaucoup plus au courant que moi. Après avoir été un magnifique bébé plein de promesses en 2011 à l'occasion de la sortie de leur premier album, The Vaccines ont entamé leur mue en entrant de plain-pied dans cette période dite du "Coming of Age" et leur deuxième album Come Of Age.

Il me fut assez difficile d'appréhender cet album. J'avais adoré le premier album, et même si j'avais émis quelques réserves, j'avais grand espoir que les Vaccines deviennent plus qu'une sensation NME de plus et se transforme en un groupe majestueux. Pourtant, à la première écoute des singles de cet album, quelle ne fut pas ma déception ! J'ai d'abord détesté "No Hope" et "Teenage Icon", puis en écoutant l'album entier, je me suis au final rendu compte ... que je n'aimais pas non plus cet album ... Je l'ai donc laissé quelques temps de côté, n'y revenant que par légères touches et encore, n'y portant qu'une attention très diffuse.
J'avais été déçu par ce groupe au son si particulier lors de sa naissance, bien qu'empruntant à diverses influences, et qui avait réussi à donner un minimum d'énergie à une scène "purement" rock n' roll assez amorphe. Ce deuxième album avait perdu toute identité malgré les promesses d'intimité et de maturité.

Parce qu'en réalité, cet album porte son nom de la plus belle des façons. Alors que les Vaccines arrivaient vierge en 2011, ils ont ici grandi mais sans atteindre la maturité tant recherchée. Ici, les Vaccines sont des adolescents touche à tout, qui n'oublie pas leurs premiers amours, mais fricotent et expérimentent avec tout ce qui leur passe sous la main. Si les influences pop 50's-60's sont encore très présentes (avec une filiation intéressante avec les Carpenters sur "Lonely World" et les Supremes sur "I Always Knew"), on a comme l'impression que les Vaccines bouffent à tous les rateliers : punk anglais avec "Bad Mood", pop anglaises avec "No Hope", "Aftershave Ocean" (convoquant Blur à la fête), blues avec "I Wish I Was A Girl" ...
Tout le monde est là pour montrer l'étendue des talents des membres du groupe. Mais où est l'âme ? Hé bien, après plusieurs écoutes réellement attentives, en étant revenu près du groupe, on se rend compte que les raisons de se réjouir sont très nombreuses ... Le groupe s'émancipe de sa jeunesse et en expérimentant trace des voies qui lui étaient jusqu'alors fermées. Certes, l'album n'a pas la splendeur brute du premier mais les pistes ouvertes sont encore plus intéressantes.


"No Hope" est un morceau qui crie dès le départ le désir de changement des Vaccines. C'est une ode à la transition et au passage, difficile, à l'âge adulte. "I Always Knew" est gentillet, "Teenage Icon" une déclaration powerpop maladroite mais sympathique, "All In Vain" une balade dans la veine du premier album en aucun cas surprenante. Quant à "Ghost Town", il est déjà oublié.
La force de ce second album, après une première partie moyenne, mais sympa, se trouve dans la deuxième partie. Encore plus bordélique, mais tellement réjouissante et témoignant d'un réel feeling chez les Anglais qu'il rehausse le niveau de l'album de façon magistrale. La sucrerie "Aftershave Ocean" est un morceau si naif, si touchant qu'il pourrait bien être ce qu'ont toujours cherché à atteindre les Red Hot dans le domaine pop. "Bad Mood" est un punk adulte, poussiéreux et cradement rock n' roll, un petit bijou au riff acéré et entêtant. Quant à "I Wish I Was A Girl", il dépoussière le Blues anglais pour en donner une version actualisée tout bonnement explosive. Le morceau final "Lonely World" est un bijou d'harmonie et qui revient aux meilleurs moments du premier album. Tout cela sans même évoquer le génialissime "Weirdo", qui convoque à un magnifique banquet REM, Sonic Youth et les Smiths. Un des meilleurs morceaux de rock indé de l'année, si ce n'est le meilleur.

Alors oui, Come of Age n'est pas l'album de la maturité. Certes, il n'est pas parfait, il titube et tatonne pour trouver sa voie. Mais il demeure une promesse vers tous les horizons qui peuvent être atteints par les Vaccines. On espère que les années à venir leurs seront bénéfiques et que le troisième jet sera un album génial et enfin définitif pour pouvoir réellement s'encrer dans les livres d'histoire du rock.


Bon   15/20
par Bona


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