Mayo Thompson
Corky's Debt To His Father |
Label :
Texas Revolution |
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Dans le petit monde de l'avant-garde, Mayo Thompson avait servi avec ses Red Krayola une putain d'entrée avec son Parable of Arable Land, délire bruitiste total au fun consommé ! God Bless... en plat de résistance affinait le propos, retirant du jeu les Free-Form Freakout de la Famille Moche pour se concentrer sur les bluettes décalées qui hantaient l'esprit de Thompson.
Et voilà le dessert, le dernier album de cette première période : Corky's Debt To His Father. Même s'il est de notoriété underground que l'homme a toujours été le cerveau des Krayolas, l'étiquette Mayo Thompson © a ici son importance : elle signifie qu'il s'est écarté de ses branques de collègues pour s'offrir de vrais musiciens de studio. Tant pis pour la réputation "mauvais mais authentiques" chère à certains, tant mieux pour la musique ! L'album de la maturité en quelque sorte, dixit Mr. Poncif.
Plus clair dans son propos, plus propre dans le son, plus dénudé dans l'accompagnement, Mayo dévoile en une grosse demi-heure quelques unes de ses plus belles compositions. Très folk, Corky's Debt dégage une joie de vivre sacrément contagieuse ! Le ton, encore plus qu'à l'accoutumé, est nonchalant. Mais de cette nonchalance particulière qui trouve sa source dans le rêve éveillé : Thompson semble tellement perché qu'il ne prend même pas la peine de chanter correctement. Doux-dingue devant l'éternel, Mayo raconte ses histoires absurdes, où les jolies filles côtoient les scènes les plus impressionnistes... Les images décrites sont aussi étranges qu'attachantes. En témoigne une des perles de l'album, "Dear Betty Baby", qui évoque le départ en mer d'un marin, qui craint les lieues qui le sépareront de sa femme et les avaries qui pointeront le bout de leur nez une fois sur l'eau. Et les cors, dès le deuxième couplet, de pousser en chœur leur douce plainte... Les deux autres sommets du disques sont les tendues "Horses" et "Worried Worried". La première, reprise une décennie plus tard par Pere Ubu (avec nul autre que Mayo au chant), voit l'original s'inquiéter de ses propres battements de cœur, au point d'en prier sa nana de nouer son palpitant autour de ses genoux. Électrique, "Worried Worried" rock et dissone dans tous les coins pendant que Mayo psychote dans le sien : "What a shock, what a scare/Who on Earth to turn to/ When the clock, without a care/ Keeps turning on without you".
Corky's Debt To His Father est une parfaite collection de ce qui restera comme le témoignage le plus personnel de Mayo Thompson, qui plutôt qu'un intello snob et goguenard n'était en fin de compte qu'un excentrique un peu timbré et très sensible... Une oddity un peu space à placer entre Skip Spence et Jonathan Richman ; du côté des gentils.
Et voilà le dessert, le dernier album de cette première période : Corky's Debt To His Father. Même s'il est de notoriété underground que l'homme a toujours été le cerveau des Krayolas, l'étiquette Mayo Thompson © a ici son importance : elle signifie qu'il s'est écarté de ses branques de collègues pour s'offrir de vrais musiciens de studio. Tant pis pour la réputation "mauvais mais authentiques" chère à certains, tant mieux pour la musique ! L'album de la maturité en quelque sorte, dixit Mr. Poncif.
Plus clair dans son propos, plus propre dans le son, plus dénudé dans l'accompagnement, Mayo dévoile en une grosse demi-heure quelques unes de ses plus belles compositions. Très folk, Corky's Debt dégage une joie de vivre sacrément contagieuse ! Le ton, encore plus qu'à l'accoutumé, est nonchalant. Mais de cette nonchalance particulière qui trouve sa source dans le rêve éveillé : Thompson semble tellement perché qu'il ne prend même pas la peine de chanter correctement. Doux-dingue devant l'éternel, Mayo raconte ses histoires absurdes, où les jolies filles côtoient les scènes les plus impressionnistes... Les images décrites sont aussi étranges qu'attachantes. En témoigne une des perles de l'album, "Dear Betty Baby", qui évoque le départ en mer d'un marin, qui craint les lieues qui le sépareront de sa femme et les avaries qui pointeront le bout de leur nez une fois sur l'eau. Et les cors, dès le deuxième couplet, de pousser en chœur leur douce plainte... Les deux autres sommets du disques sont les tendues "Horses" et "Worried Worried". La première, reprise une décennie plus tard par Pere Ubu (avec nul autre que Mayo au chant), voit l'original s'inquiéter de ses propres battements de cœur, au point d'en prier sa nana de nouer son palpitant autour de ses genoux. Électrique, "Worried Worried" rock et dissone dans tous les coins pendant que Mayo psychote dans le sien : "What a shock, what a scare/Who on Earth to turn to/ When the clock, without a care/ Keeps turning on without you".
Corky's Debt To His Father est une parfaite collection de ce qui restera comme le témoignage le plus personnel de Mayo Thompson, qui plutôt qu'un intello snob et goguenard n'était en fin de compte qu'un excentrique un peu timbré et très sensible... Une oddity un peu space à placer entre Skip Spence et Jonathan Richman ; du côté des gentils.
Parfait 17/20 | par X_Wazoo |
L'album a été réédité en 1994.
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