Mouse On Mars
Idiology |
Label :
Thrill Jockey |
||||
Mouse on Mars est un des plus grands groupes de l'histoire de l'électro. Tant en terme d'innovation, de productivité, d'influence que de remise en question. Le duo allemand n'a jamais publié deux albums qui se ressemblaient vraiment, et force est de constater que cet Idiology, en plus d'être un des tout meilleurs de leurs travaux, se pose clairement en marge de leurs production antérieures. Les horizons musicaux d'Andi Thomas et Jan St.Werner s'ouvrent en grand et incorporent de nouveaux éléments de compositions à leur joyeux mélange de krautock, d'électro et de funk pour un résultat encore plus détonnant qu'à l'accoutumé !
L'usage des voix, premièrement, est un facteur assez inédit dans un groupe très axé instrumental. Distordu, rythmé, déformé, cartoon, j'en passe et des meilleures, l'organe vocal du pauvre batteur Dodo Nkishi est trituré dans tous les sens ; il faut bien cela pour l'intégrer dans des compos aussi déglinguées. Ensuite, ce sont les arrangements qui surprennent. Les interventions orchestrales et acoustiques, notamment, brillent par leur pertinence. L'oreille est immédiatement intriguée par l'arrivée de ces textures sonores pour le moins inhabituelles dans le gloubiboulga électro-funk des allemands, mais pas de panique ! Rien n'est en trop, toute excentricité s'accorde parfaitement avec la vision du groupe. Je resterai toujours sidéré par la capacité de Mouse on Mars à me plonger dans un état de transe avec des chansons qui débordent à ce point de fun et de second degré revendiqué... Le titre Idiology n'a pas été choisi pour rien, les paroles oscillent entre le parfaitement débile ("Introduce") et le bizarrement profond (celles, très imagées, de "Doit"), avec tout de même une nette préférence pour le crétin façon 'intello à la mords-moi-l'noeud'. Ainsi, le parlé "Unity Concepts" nous cause du '1' et de ses propriétés, et "Actionist Respoke" du 'soi'. Tout un programme, dont les textes sont paradoxalement courts et ironiquement boursouflés.
Bon c'est bien beau ce concept d'étude de l'idiotie et ces choix artistiques me direz-vous, mais concrètement quel est le résultat ? Les bonnes intentions ne font pas tout. Et bien c'est un carton plein pour Mouse on Mars. Du début à la fin, on reste scotché dans ces rythmes concassés, ces samples subtils et ces arrangements élégants. De l'épileptique et tendu à l'extrême "Actionist Respoke", single rappelant la prime carrière du groupe, à la suite instrumentale planante de "Fantastic Analysis", pas moyen d'échapper aux tourbillons dansants de la musique addictive de Mouse on Mars. "Subsequence" apparaît comme un morceau à deux visages ; la piste dance basique qui ouvre la première minute s'interrompt vite pour laisser entrer un motif de piano acoustique inattendu, et lorsque les beats reprennent, ils intègrent clarinettes et violons dans un ensemble qui mêle à la perfection robotique et élégance. "Presence" adoucit le propos avec un chant à la Wyatt et une superposition d'harmonies qui croit en intensité. Après un "The Illking" désordonné mais calme dans sa déconstruction, arrive le bizzaroïde "Catching Butterly With Hands", avec ses soupirs de cartoon et ses samples tressautants. "Doit", qui ouvre la deuxième moitié du disque, revient à la composition électro-funk qui avait agité le début de l'album. Mais cette fois avec un argument de poids ; le riff entêtant de saxo qui vient s'intégrer au milieu des beats et qui finit même par évoquer le jazz cubiste de Tom Waits ! Porté par des percussions indus et un texte confondant de crétinerie (sur la nécessité d'inventer des noms inédits lorsqu'on doit se présenter), "Introduce" est profondément binaire, pour notre plus grand plaisir. Le même constat doit être porté pour "First:Break", qui réussit l'exploit d'être encore plus frénétique que le pré-cité. "Paradical", enfin, débute très simplement avec quelques notes de synthé sans rythme, et peu à peu évolue vers une superposition d'instrument, du piano électrique aux cordes majestueuses sur la fin.
En à peine 49 minutes, Mouse on Mars nous retourne le cerveau et le secoue méthodiquement jusqu'à l'épuisement... Extrêmement intense rythmiquement, Idiology n'est pas pour autant aussi idiot qu'il veut bien nous le faire croire. Le pari osé de l'orchestration est à tout moment réussi et le chant ajoute une dimension supplémentaire (et bienvenue) à la palette funky du duo pour un album qui est, quitte à être péremptoire, très probablement un des plus aboutis de la décennie.
L'usage des voix, premièrement, est un facteur assez inédit dans un groupe très axé instrumental. Distordu, rythmé, déformé, cartoon, j'en passe et des meilleures, l'organe vocal du pauvre batteur Dodo Nkishi est trituré dans tous les sens ; il faut bien cela pour l'intégrer dans des compos aussi déglinguées. Ensuite, ce sont les arrangements qui surprennent. Les interventions orchestrales et acoustiques, notamment, brillent par leur pertinence. L'oreille est immédiatement intriguée par l'arrivée de ces textures sonores pour le moins inhabituelles dans le gloubiboulga électro-funk des allemands, mais pas de panique ! Rien n'est en trop, toute excentricité s'accorde parfaitement avec la vision du groupe. Je resterai toujours sidéré par la capacité de Mouse on Mars à me plonger dans un état de transe avec des chansons qui débordent à ce point de fun et de second degré revendiqué... Le titre Idiology n'a pas été choisi pour rien, les paroles oscillent entre le parfaitement débile ("Introduce") et le bizarrement profond (celles, très imagées, de "Doit"), avec tout de même une nette préférence pour le crétin façon 'intello à la mords-moi-l'noeud'. Ainsi, le parlé "Unity Concepts" nous cause du '1' et de ses propriétés, et "Actionist Respoke" du 'soi'. Tout un programme, dont les textes sont paradoxalement courts et ironiquement boursouflés.
Bon c'est bien beau ce concept d'étude de l'idiotie et ces choix artistiques me direz-vous, mais concrètement quel est le résultat ? Les bonnes intentions ne font pas tout. Et bien c'est un carton plein pour Mouse on Mars. Du début à la fin, on reste scotché dans ces rythmes concassés, ces samples subtils et ces arrangements élégants. De l'épileptique et tendu à l'extrême "Actionist Respoke", single rappelant la prime carrière du groupe, à la suite instrumentale planante de "Fantastic Analysis", pas moyen d'échapper aux tourbillons dansants de la musique addictive de Mouse on Mars. "Subsequence" apparaît comme un morceau à deux visages ; la piste dance basique qui ouvre la première minute s'interrompt vite pour laisser entrer un motif de piano acoustique inattendu, et lorsque les beats reprennent, ils intègrent clarinettes et violons dans un ensemble qui mêle à la perfection robotique et élégance. "Presence" adoucit le propos avec un chant à la Wyatt et une superposition d'harmonies qui croit en intensité. Après un "The Illking" désordonné mais calme dans sa déconstruction, arrive le bizzaroïde "Catching Butterly With Hands", avec ses soupirs de cartoon et ses samples tressautants. "Doit", qui ouvre la deuxième moitié du disque, revient à la composition électro-funk qui avait agité le début de l'album. Mais cette fois avec un argument de poids ; le riff entêtant de saxo qui vient s'intégrer au milieu des beats et qui finit même par évoquer le jazz cubiste de Tom Waits ! Porté par des percussions indus et un texte confondant de crétinerie (sur la nécessité d'inventer des noms inédits lorsqu'on doit se présenter), "Introduce" est profondément binaire, pour notre plus grand plaisir. Le même constat doit être porté pour "First:Break", qui réussit l'exploit d'être encore plus frénétique que le pré-cité. "Paradical", enfin, débute très simplement avec quelques notes de synthé sans rythme, et peu à peu évolue vers une superposition d'instrument, du piano électrique aux cordes majestueuses sur la fin.
En à peine 49 minutes, Mouse on Mars nous retourne le cerveau et le secoue méthodiquement jusqu'à l'épuisement... Extrêmement intense rythmiquement, Idiology n'est pas pour autant aussi idiot qu'il veut bien nous le faire croire. Le pari osé de l'orchestration est à tout moment réussi et le chant ajoute une dimension supplémentaire (et bienvenue) à la palette funky du duo pour un album qui est, quitte à être péremptoire, très probablement un des plus aboutis de la décennie.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par X_Wazoo |
En ligne
124 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages