Game Theory
Lolita Nation |
Label :
Enigma |
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Pas la peine en 2012 de chercher les albums de Game Theory chez votre disquaire ou même de passer une commande sur les sites en ligne. Game Theory, ça ne se vend pas. Ou plutôt ça ne se vend plus. De nos jours, Game Theory, ça se cherche, et quand ça se trouve, ça s'achète parfois à plus de cent dollars. Surtout leur quatrième opus, leur premier et unique double-album et aussi leur chef-d'oeuvre: Lolita Nation. Vingt-sept morceaux, dont la durée varie de dix secondes à plus de six minutes. Vingt-sept très grands morceaux. Aujourd'hui, Game Theory et Lolita Nation, ça ne se vend plus, ça ne se produit plus, ça ne se trouve pas toujours, mais c'est culte!
Game Theory s'est formé en 1981 à Davis en Californie. Scott Miller, le leader, c'est plutôt un intello: il aime ponctuer ses chansons de références à la littérature, à l'art en général (la Lolita de Lolita Nation fait bien sûr penser à celle de Nabokov). Le premier album du groupe, Blaze of Glory, est publié quelques mois après la formation du groupe : on retrouve déjà cette grande force mélodique, c'est un bon album, bien qu'un album de débutant. Les choses sérieuses commencent réellement après: le groupe sort quelques EP's, quelques singles. On découvre durant cette période de superbes morceaux comme la délicieuse ritournelle pop "The Red Baron" ou encore "37th Day". En 1985, le deuxième album, Real Nighttime, est publié. On y retrouve le génial Mitch Easter à la production (le producteur des premiers disques de R.E.M., par exemple, et le leader du groupe power pop Let's Active) et on le retrouvera sur tous les prochains albums du groupe, jusqu'au cinquième et dernier,Two Steps from the Middle Ages, en 1989. Entre 1985 et 1989, Game Theory va sortir ce qui demeure comme leurs deux meilleurs albums: Big Shot Chronicles (1986) et Lolita Nation (1987).
Adulé par les critiques, ou du moins par les obscurs critiques musicaux qui le connaissent, Lolita Nation voit le groupe de Scott Miller au sommet de son art. Si certains avaient appelé Game Theory 'the next R.E.M.' à une époque, c'est qu'en plus d'avoir partagé le même producteur, les Californiens montraient tout au long de leurs albums une richesse musicale et mélodique assez énorme. Sorti la même année que Document, probablement le meilleur disque du "premier R.E.M.", Lolita Nation présente un groupe qui ne méritait pas de rester dans l'ombre des gars d'Athens mais qui avait tout pour rivaliser, et peut-être plus encore.
Ici, Game Theory est au sommet de ce qu'ils sont, au sommet de ce qui les anime. En passant par des perles power pop ("Chardonnay", "Little Ivory" ou la mélancolique "Andy in Ten Years"), par de très bons morceaux pop/rock ("Look Away", interprété par la guitariste Donnette Thayer, ou "The Real Sheila"), par des chansons au son rock plus gras ("Dripping with Looks" où des guitares lourdes se mêlent au chant aérien de Miller et "The Waist and the Knees"), ou par des plages plus barrées ("All Clockwork...", "One More for Saint Michael"), l'auditeur se ballade dans les superbes contrées de la Nation ou farfouille avec bonheur dans l'étonnant coffre à jouet de Lolita (formulation au choix). Si Lolita Nation a été cruellement ignoré à sa sortie et qu'il l'est toujours, c'est peut-être pour que le festin de celui qui le découvre soit d'autant plus exquis. Pour conclure d'une façon littéraire qui serait probablement chère à Scott Miller, Lolita Nation est comme ces fleurs ou ces fruits qui ne sont respirés ou mangés que par certains privilégiés, pour reprendre partiellement Cocteau.
Game Theory s'est formé en 1981 à Davis en Californie. Scott Miller, le leader, c'est plutôt un intello: il aime ponctuer ses chansons de références à la littérature, à l'art en général (la Lolita de Lolita Nation fait bien sûr penser à celle de Nabokov). Le premier album du groupe, Blaze of Glory, est publié quelques mois après la formation du groupe : on retrouve déjà cette grande force mélodique, c'est un bon album, bien qu'un album de débutant. Les choses sérieuses commencent réellement après: le groupe sort quelques EP's, quelques singles. On découvre durant cette période de superbes morceaux comme la délicieuse ritournelle pop "The Red Baron" ou encore "37th Day". En 1985, le deuxième album, Real Nighttime, est publié. On y retrouve le génial Mitch Easter à la production (le producteur des premiers disques de R.E.M., par exemple, et le leader du groupe power pop Let's Active) et on le retrouvera sur tous les prochains albums du groupe, jusqu'au cinquième et dernier,Two Steps from the Middle Ages, en 1989. Entre 1985 et 1989, Game Theory va sortir ce qui demeure comme leurs deux meilleurs albums: Big Shot Chronicles (1986) et Lolita Nation (1987).
Adulé par les critiques, ou du moins par les obscurs critiques musicaux qui le connaissent, Lolita Nation voit le groupe de Scott Miller au sommet de son art. Si certains avaient appelé Game Theory 'the next R.E.M.' à une époque, c'est qu'en plus d'avoir partagé le même producteur, les Californiens montraient tout au long de leurs albums une richesse musicale et mélodique assez énorme. Sorti la même année que Document, probablement le meilleur disque du "premier R.E.M.", Lolita Nation présente un groupe qui ne méritait pas de rester dans l'ombre des gars d'Athens mais qui avait tout pour rivaliser, et peut-être plus encore.
Ici, Game Theory est au sommet de ce qu'ils sont, au sommet de ce qui les anime. En passant par des perles power pop ("Chardonnay", "Little Ivory" ou la mélancolique "Andy in Ten Years"), par de très bons morceaux pop/rock ("Look Away", interprété par la guitariste Donnette Thayer, ou "The Real Sheila"), par des chansons au son rock plus gras ("Dripping with Looks" où des guitares lourdes se mêlent au chant aérien de Miller et "The Waist and the Knees"), ou par des plages plus barrées ("All Clockwork...", "One More for Saint Michael"), l'auditeur se ballade dans les superbes contrées de la Nation ou farfouille avec bonheur dans l'étonnant coffre à jouet de Lolita (formulation au choix). Si Lolita Nation a été cruellement ignoré à sa sortie et qu'il l'est toujours, c'est peut-être pour que le festin de celui qui le découvre soit d'autant plus exquis. Pour conclure d'une façon littéraire qui serait probablement chère à Scott Miller, Lolita Nation est comme ces fleurs ou ces fruits qui ne sont respirés ou mangés que par certains privilégiés, pour reprendre partiellement Cocteau.
Parfait 17/20 | par Rebecca Carlson |
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