Blondie

Eat To The Beat

Eat To The Beat

 Label :     Chrysalis 
 Sortie :    octobre 1979 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Après le succès critique et commercial de Parallel Lines (1978) qui voyait la formation punk élargir ses influences en incorporant une forte dose de new wave à sa musique, et même un peu de disco (on reconnaîtra bien entendu "Heart of Glass", qui sous sa première forme, écrite même avant la sortie du premier opus du groupe, n'avait pas ce son si pop et si calibré), les Américains de Blondie continuent avec Eat to the Beat d'utiliser une recette plus ou moins similaire et de creuser un peu plus leur toute fraîche popularité.

Si avec Parallel Lines, Blondie signait un véritable chef-d'oeuvre dont l'influence a été très importante sur les années 1980 et continue encore aujourd'hui à se faire sentir - surtout chez les groupes plus indépendants d'ailleurs, Eat to the Beat n'est pas aussi grandiose: on ressent peut-être trop cette envie de reproduire le succès de l'album précédent. On réalisera même, sur une proposition de Linda Carhart de chez Chrysalis, un clip vidéo pour chaque chanson de l'album, faisant de Eat to the Beat le premier "video album" de l'histoire. Pourtant, malgré ce souci de trop bien faire, de trop bien marcher dans les charts, l'opus ne sera pas le détonant succès espéré, surtout aux USA où aucun single ne réitère l'exploit de "Heart of Glass".

Malgré cet échec commercial tout à fait relatif, Eat to the Beat est bien accueilli par les critiques de l'époque. C'est que sans être explosif, l'album contient quand même de très bons moments. On pense, par exemple, au single new wave "Union City Blue", à la superbe ballade "Shayla", au candide "Slow Motion" ou encore à la jolie comptine "Sound-A-Sleep", bien qu'un peu longuette. Mais le morceau phare de l'album est sans l'ombre d'un doute "Atomic", qui sera un tube en Angleterre. Superbe morceau hybride de près de cinq minutes qui montre tout le savoir-faire de Blondie à cette époque: entre pop, rock, new wave et disco. Tout le monde a en tête cette superbe guitare entêtante qui sonne comme dans un western spaghetti, car c'est bien elle qui porte le morceau.

Eat to the Beat est en quelque sorte un album de transition dans la carrière de Blondie. Partagé peut-être entre le punk rock arty de leurs débuts (que l'on retrouve ici sur le moyen "Victor") et un succès plus large, ne sachant pas trop comment s'y prendre ou tout simplement quoi faire, les membres ont donc écrit une suite à Parallel Lines. Album de transition aussi entre deux succès, celui de "Heart of Glass" et de l'ouvertement pop-new wave "Call Me" (1980), mais aussi avant un succès plus généralisé fait de "The Tide Is High" (1980) et autre "Rapture" (1981). Bien qu'on puisse extraire le meilleur de son jus dans de vulgaires compilations, Eat to the Beat n'est reste pas moins un album sympa et intéressant pour comprendre l'évolution du groupe.


Sympa   14/20
par Rebecca Carlson


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