Dear Euphoria
Heal My Violence |
Label :
Given Productions |
||||
Mais où est donc l'euphorie ? Certainement pas dans la peau de Elina Johansson. Heal My Violence est aux antipodes de toute forme communément admise de bien-être ou alors il faut avoir un goût très prononcé pour l'autodestruction. D'ailleurs il n'est ni même question de violence, ou une fois encore il faut invoquer le désir de s'infliger des blessures secrètes. Cette blouse blanche immaculée est une chrysalide on ne peut plus fragile, un théâtre d'émotions épidermiques, une source lacrymale cristalline dans laquelle se cache une voix séraphique étourdissante par sa pureté. Elina Johansson s'est détachée du simple songwriting au piano, compagnon de déboires de son précédent For Everything Of Worth (réédité en 2007 sous le simple nom Dear Euphoria). La fleur suédoise s'ouvre à présent aux ambiances infiniment discrètes peaufinées par Sven Johansson (aucun lien de parenté) lorgnant vers Sigur Rós ("That You Would"," Jag Vet Inte"), Emilie Simon (la curiosité électro "Pop Pills"), Chris Garneau ("Scars") et même Yann Tiersen ("Poem" joli nom pour un instrumental), toujours du bout des lèvres. La Suède nous fait part d'un nouveau conte cotonneux d'un romantisme épuré et fissuré. Alors que la voix fait face à son seul écho, les lettres du groupe et de l'album renvoient en fait aux souvenirs du passé. Dear Euphoria est un sort jeté aux amants dont la seule violence est de fasciner par la tristesse, au risque de pétrifier les cœurs déjà malades.
Bon 15/20 | par TiComo La Fuera |
En ligne
Au hasard Balthazar
Sondages