Vandaveer

Déjà auteur d'un premier album prometteur où planait l'ombre dylanienne, Mark Charles Heidinger revient avec un second opus encore meilleur. Et ceci l'est sans conteste par la présence de Rose Guerin, sœur sprirituelle de Heidinger. Vandaveer est donc maintenant un duo, même si toutes les compositions sont l'œuvre de Mark.
L'album s'ouvre sur "Fistful Of Swoon". Magnifique chanson en montée avec d'abord ces paroles murmurées, où la voix de Rose Guerin fait écho à celle de Heidinger. Et c'est là que nous sommes frappés par la complémentarité des deux voix. Rose de son timbre grave nous rappelle PJ Harvey, Mark, Dylan (je me répète). Et la magie va opérer pendant 40 minutes.
"Woolgathering" est un petit morceau intimiste de 2 min où Heindinger chante seul, mais en tendant bien l'oreille n'entendrait-on pas la présence de Rose en fond ? "A Mighty Leviathan Of Old" est un sommet de l'album. Il nous offre un bijou folk sublimé par le duo vocal. Puis vient l'intro de "Turpentine", morceau noir au possible, à écouter dans la pénombre pour en apprécier toute la morosité.
L'album s'écoule donc dans cette magnifique vague folk intimiste, frôlant parfois la pop comme sur "Ressurection Mary" ou "Before The Great War", titre le plus accessible de l'album, assez déconcertant tellement il dénote du reste du disque. "Long Lost Cause" ressemble à une petite comptine. Puis on retrouve la noirceur de "Turpentine" sur "The Sounds And The Fury", comme si les deux morceaux étaient fait pour s'écouter ensemble. L'album se clôt avec le léger "Beverly Cleary's 115th Dream", petite chanson d'amour aux paroles simples: "peace and love and harmony and all the things that lovers need...".
Vandaveer transforme donc l'essai. Digne héritier du Zim mais avec son univers propre. Heidinger est définitivement un auteur à suivre et à voir.