Black Tambourine

Dans la famille des grands oubliés de la pop, voici les Black Tambourine, rarement sortis de l'ombre. Groupe indie pop du début des 90s qui pourrait être la réponse américaine au flambeau noisy détenu par l'Angleterre avec des groupes tels que Slowdive, My Bloody Valentine, The Pastels, Ride ou encore les pionniers du genre, les biens nommés Jesus And Mary Chain ... Mais la percée ne s'est pas faite, étrangement. Tous les ingrédients sont pourtant là pour en faire un groupe vénéré : peu de productions, peu de concerts, une existence aussi discrète qu'éphémère, victime d'un amnésie collective, adulés par une microscopique poignée de fans ... il en a fallu moins que ça à certains pour devenir culte !

Complete Recordings témoigne de la petite production du groupe (quelques démos en plus) mais montre précisément sa qualité pop et l'addiction qu'il procure une fois passé le mur noisy. Les mélodies y sont d'une légèreté et d'une innocence entêtantes (la voix de Pam Berry) malgré le massacre de la distorsion et des reverbs, exigé par le genre. Bien entendu la basse est bien présente et permet de tenir le tout.
Certes Black Tambourine n'a rien inventé et n'est pas d'une originalité renversante mais le groupe mérite toutefois d'être déterré pour avoir fait exister le shoegaze chez l'Oncle Sam et enfin pour avoir sorti d'irrésistibles titres à la sauce noisy... Pour toutes ces raisons, à l'écoute de ces petits bijoux il semble parfaitement injuste que Black Tambourine n'ait pas accès à un peu de lumière !

Des titres comme "Pack You Pain" ou "Drown" ou encore "For ex-Lover Only" aux charmes acides et pétillants sont finalement très proches d'un autre grand album mal-connu lui aussi, Ecstasy And Wine de My Bloody Valentine. En spéculant un peu, on peut regretter que le groupe se soit éteint trop tôt et soit passé à coté d'une suite qui aurait pu être aussi grandiose et hallucinée que les quatre irlandais.