Acid Bath
When The Kite String Pops |
Label :
Rotten |
||||
Passé quasiment inaperçu lors de sa sortie, ce premier album d'Acid Bath est pourtant un petit bijou de metal core, sludge et stoner. Peut-être que le succès du groupe fut occulté par la déferlante neo metal et tous les clones de Korn qui foisonnaient à l'époque, peut-être encore que son état originaire (Nouvelle-Orléans) ne bénéficiait pas encore de l'aura culte qui l'entoure, reste qu'avec le recul, When The Kite String Pops a bien mieux résisté au temps que nombre de productions de l'époque.
Si l'on observe de plus près cette pochette apparemment innocente d'un Pogo le clown distribuant ses ballons colorés, on découvre la signature d'un certain J.W. Gacy, personnage haut en couleur qui connut son petit succès à la fin des années 70. Cela pose quand même l'ambiance et l'état d'esprit quelque peu pervers des musiciens d'Acid Bath.
"The Blue" définit les bases solides d'un stoner profondément malsain : un son de guitare abrasif admirablement mis en valeur par la production de Spike Cassidy (guitariste des mythiques D.R.I.), une basse ronflante, et déjà ce duo vocal, inégalé dans le genre, composé d'un hurleur vraiment enragé et d'une voix froide, neutre, très cold wave et réellement inquiétante. Les compositions sont globalement mid tempo et les rares accélérations renforcent l'aspect hardcore ("Cheap Vodka"), ou alors flirtent avec un death metal old school débarrassé de ses poncifs (l'éprouvant "Jezebel", le doom core "Dr Seuss is Dead"), avec toujours l'objectif de créer le malaise.
Au milieu de ces quatorze titres, tous d'excellente qualité (pas de remplissage ici, ou de morceau putassier visant à toucher les radios), jaillissent néanmoins de véritables perles. En premier lieu, "Finger Paintings of the Insane", avec cette introduction à la basse et ses couplets en voix claire absolument glaçants, ses passages lourds et quasi atmosphériques, fantomatiques, où les chants s'entremêlent, se croisent, se renvoient leur folie. Il y a aussi la pseudo ballade acoustique "Scream of the Butterfly", un de mes titres favoris tout style confondu. Une mélodie imparable qui fait l'effet d'un soleil d'hiver et qui aère avantageusement un album qui sent fortement la claustrophobie et la cellule capitonnée. Dans le même registre doux-amer, "The Bones Of Baby Dolls" fonctionne parfaitement tout en maintenant à bonne distance le sentimentalisme. Ces deux derniers titres développent d'ailleurs un feeling assez énorme qui met en évidence le talent de compositeur du groupe qui se joue de tous les registres.
Les autres titres ne sont bien sûr pas en reste et le niveau de violence augmente peu à peu, avec des titres comme "Toubabo Koomi" ou les très metal core "God Machine" et "What Color Is Death" (putain de rythmiques.)
When The Kite String Pops est un album rêche et abrupt. On n'y trouve aucun hit, ni les gimmicks qui feront le succès des neo metaleux. Car quand j'évoque ici le chant en voix claire, je ne fais absolument pas référence à ces refrains horripilants et ridicules dont les adolescents sont aujourd'hui friands, mais plutôt à un truc qui glace le sang, noue les tripes et file la chair de poule, et puis ça riffe autrement que les péquenauds qui jouent de leur guitare comme si elle n'avait que quatre cases et qui pensent qu'alterner les rythmiques est un signe de génie. Compositions riches, énergiques, complexes, il faut dire que Acid Bath a déjà cinq démos au compteur et que le groupe s'est laissé le temps de peaufiner son style.
Malheureusement, il n'existe que deux albums d'Acid Bath (plus une compilation), mais l'on peut se consoler en retrouvant certains membres dans Crowbar et Goatwhore. Ce qu'il y a de sûr, c'est que When The Kite String Pops n'est pas prêt d'être égalé...
Si l'on observe de plus près cette pochette apparemment innocente d'un Pogo le clown distribuant ses ballons colorés, on découvre la signature d'un certain J.W. Gacy, personnage haut en couleur qui connut son petit succès à la fin des années 70. Cela pose quand même l'ambiance et l'état d'esprit quelque peu pervers des musiciens d'Acid Bath.
"The Blue" définit les bases solides d'un stoner profondément malsain : un son de guitare abrasif admirablement mis en valeur par la production de Spike Cassidy (guitariste des mythiques D.R.I.), une basse ronflante, et déjà ce duo vocal, inégalé dans le genre, composé d'un hurleur vraiment enragé et d'une voix froide, neutre, très cold wave et réellement inquiétante. Les compositions sont globalement mid tempo et les rares accélérations renforcent l'aspect hardcore ("Cheap Vodka"), ou alors flirtent avec un death metal old school débarrassé de ses poncifs (l'éprouvant "Jezebel", le doom core "Dr Seuss is Dead"), avec toujours l'objectif de créer le malaise.
Au milieu de ces quatorze titres, tous d'excellente qualité (pas de remplissage ici, ou de morceau putassier visant à toucher les radios), jaillissent néanmoins de véritables perles. En premier lieu, "Finger Paintings of the Insane", avec cette introduction à la basse et ses couplets en voix claire absolument glaçants, ses passages lourds et quasi atmosphériques, fantomatiques, où les chants s'entremêlent, se croisent, se renvoient leur folie. Il y a aussi la pseudo ballade acoustique "Scream of the Butterfly", un de mes titres favoris tout style confondu. Une mélodie imparable qui fait l'effet d'un soleil d'hiver et qui aère avantageusement un album qui sent fortement la claustrophobie et la cellule capitonnée. Dans le même registre doux-amer, "The Bones Of Baby Dolls" fonctionne parfaitement tout en maintenant à bonne distance le sentimentalisme. Ces deux derniers titres développent d'ailleurs un feeling assez énorme qui met en évidence le talent de compositeur du groupe qui se joue de tous les registres.
Les autres titres ne sont bien sûr pas en reste et le niveau de violence augmente peu à peu, avec des titres comme "Toubabo Koomi" ou les très metal core "God Machine" et "What Color Is Death" (putain de rythmiques.)
When The Kite String Pops est un album rêche et abrupt. On n'y trouve aucun hit, ni les gimmicks qui feront le succès des neo metaleux. Car quand j'évoque ici le chant en voix claire, je ne fais absolument pas référence à ces refrains horripilants et ridicules dont les adolescents sont aujourd'hui friands, mais plutôt à un truc qui glace le sang, noue les tripes et file la chair de poule, et puis ça riffe autrement que les péquenauds qui jouent de leur guitare comme si elle n'avait que quatre cases et qui pensent qu'alterner les rythmiques est un signe de génie. Compositions riches, énergiques, complexes, il faut dire que Acid Bath a déjà cinq démos au compteur et que le groupe s'est laissé le temps de peaufiner son style.
Malheureusement, il n'existe que deux albums d'Acid Bath (plus une compilation), mais l'on peut se consoler en retrouvant certains membres dans Crowbar et Goatwhore. Ce qu'il y a de sûr, c'est que When The Kite String Pops n'est pas prêt d'être égalé...
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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