Talvin Singh

Après avoir sorti un album plutôt introverti, mais en ayant malgré tout touché une majorité de gens, Talvin Singh revient avec Ha en 2001. Cette fois-ci, les intentions sont autres. En tout cas, c'est ce qu'on ressent.
Néanmoins, Ha commence, tout comme OK, par le titre le plus long. De même, l'auditeur sait de suite à quoi s'attendre au cours de ces soixante-dix minutes. Si OK était une véritable introspection dans la vie métissée de l'artiste anglais d'origine indienne, cette fois-ci, c'est l'Occident qui prend le dessus, l'Orient de ses origines n'étant plus qu'un puits dans lequel il s'inspire de-ci de-là.
Il n'y a plus de réel voyage proposé, l'album semblant être une continuité à OK, mais dans un versant plus cool, plus tendance, donc, plus ouvert. Cet album plaira donc à plus de monde, car il est bien plus facile d'accès que son prédécesseur. Les détracteurs de musique "populaire" ou "commerciale" s'en feront à cœur joie, certes. Mais l'important demeure : la qualité et l'intérêt sont toujours là. Et puis, s'il ne jouit pas d'une renommée aussi importante que Air, les Chemical Brothers, ou Nitin Sawhney, il n'a pas à rougir, tant il sait s'entourer et a de talent.
Paradoxalement, même si je sais que OK est supérieur en presque tout à ce Ha, je ne peux pas le préférer pour autant. Ha possède quelque chose de plus vivant, de plus envoûtant. Un soupir de joie. Ou un petit rire. Je n'y connais toujours pas grand-chose en Qawwali, mais Talvin Singh mixe diablement bien les influences qu'il souhaite.