Skeletons

Skeletons est un groupe d'une grande bizarrerie. Délibérément inclassable, sinon dans la catégorie "barrés mais alors très très loin". Pour essayer de donner des repères on est tenté de parler à la fois de noise de free jazz, de pop et de rock prog, ou de psyché ce qui n'aide pas forcément beaucoup à s'imaginer ce que fait cette remarquable bande d'allumés. Honnêtement je pense que c'est le genre de disque dans lequel j'aurais eu du mal à entrer si je ne les avais pas d'abord vu sur scène tant l'affaire est chaotique et touffue. Comme si les Liars faisaient un boeuf avec mettons, Le Singe Blanc, voire Happy Wizz en jouant par dessus un disque de Coltrane.
Ce qui est particulièrement réussi, c'est aussi que malgré son caractère éminemment cérébral (d'un cerveau malade soit, mais cérébral néanmoins), le disque parvient à être touchant grâce au chant et à ses bourrasques instrumentales. Skeletons semble être la version actuelle la plus élaborée du chaudron musical qu'est New-York, un vaste foutoir et défouloir qu'on adore ou qu'on déteste. Du reste je me souviens qu'en concert une bonne partie du public (c'était un concert gratuit) avait pris la fuite très tôt, mais la quasi-totalité des gens qui étaient restés dont votre serviteur, s'était ruée pour acheter un disque à peine le set fini. Pour conclure je signalerai un morceau à écouter en priorité, soit le monument "BOOOM!". Boule compacte de pop jazz noise d'un peu plus de 11 minutes. Évitez en revanche de commencer par "The Masks", le seul morceau de tenue classique du disque, si vous voulez vous faire une idée de son contenu.