Therapy?
Crooked Timber |
Label :
DR2 |
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Déçue par un One Cure Fits All globalement médiocre, qui faisait vraiment tache après l'excellentissime Never Apologise Never Explain (un des sommets de la discographie de mes Irlandais préférés), j'attendais ce nouvel album avec un peu d'inquiétude. Therapy? se serait-il définitivement perdu en route après 18 ans de bons et loyaux services?
La première écoute est déroutante. Pas de mélodies évidentes, les structures sont cabossées, le chant quasi méconnaissable au premier abord, mais l'ambiance est lourde, assez martiale, et immédiatement prenante.
Il faut dire que le groupe en format trio a vraiment de l'allure. On ne présente plus Michael MacKeegan à la basse, et Neil Cooper à la batterie est vraiment époustouflant ! Bien meilleur à mes yeux que le mythique Fyfe Ewing, n'en déplaise aux fans hardcore. Son jeu ne laisse pas de me réjouir et il prouve à lui tout seul que non, les roulements de caisse claire ne sont pas has been ! La section rythmique est donc parfaite et réussit sur ce disque à instaurer une ambiance particulière, qui soutient à merveille le chant et la guitare de Andy Cairns.
Les trois premiers morceaux nous plongent immédiatement dans le vif du sujet, pas de baisse de régime, une tension qui monte progressivement sur "The Head That Tried To Strangle Itself" et "Enjoy The Struggle", avec en point d'orgue un "Clowns Galore" bien énervé. Suit un mid-tempo, "Exiles", aux lointains accents sabbathiens (influence qu'on retrouvera par ailleurs, et dont le groupe ne s'est jamais caché) qui prépare parfaitement l'arrivée du "tube", "Crooked Timber", qui donne son titre à l'album. Le final de ce morceau est tout bonnement excellent! Je ne me lasse pas de l'écouter, tant il est à la fois typiquement Therapy-esque et original, avec des guitares aux réminiscences post-punk.
Commence alors la deuxième partie de l'album, qui est dans l'ensemble plus lente. "I Told You I Was Ill" et "Somnambulist" et leurs intros qui poussent bien sont musicalement très bonnes, malgré leurs lignes de chant dissonantes, mais c'est l'autre sommet énervé du disque, "Blacken The Page", qui rafle la mise de l'efficacité. À l'écoute de ce disque, on ne peut s'empêcher de penser à Nurse, que ce soit pour la construction des morceaux, le côté lourd, le chant... et aussi ce "Magic Mountain", instrumental assez planant de dix minutes qui n'est pas sans rappeler "Gone". Le dernier (et excellent) morceau, "Bad Excuse For Daylight", renforce d'ailleurs cette impression. C'est lourd et c'est bon!
Je ne saurais que trop vous conseiller, au passage, de vous procurer la version vinyl, qui rend mieux justice à la structure en deux parties assez distinctes de l'album et à sa progression, ainsi qu'à la production simple mais subtile d'Andy McGill (Gang Of Four). Ce dernier a réussi à conserver l'agressivité du groupe tout en mettant en valeur les sonorités des instruments et l'originalité du jeu de chacun, sans les enfermer dans un schéma préétabli, ce qui n'avait pas toujours été fait auparavant : il a su tirer parti de l'agilité et de la puissance de MacKeegan à la basse, de la finesse et de la force de Cooper à la batterie, du jeu de guitare de Cairns, qui est tout sauf monolithique et passe de riffs heavy à des tricotages post-punk. Jamais un album de Therapy? n'a sonné aussi bien.
Les Irlandais ne se sont pas endormis sur leurs lauriers, et nous offrent un album digne des illustres Nurse, Suicide Pact - You First et Never Apologise Never Explain. Ils n'ont pas eu peur de prendre une nouvelle fois des risques, de se remettre en question.
Crooked Timber apparaît comme la somme de toutes les influences du groupe, revisitées et revitalisées, avec un son à la hauteur de ses ambitions. Ce qui nous donne un disque intéressant et personnel : il faut un peu de temps pour rentrer dedans, mais l'effort vaut la peine d'être fait, car il restera parmi les plus réussis du groupe.
La première écoute est déroutante. Pas de mélodies évidentes, les structures sont cabossées, le chant quasi méconnaissable au premier abord, mais l'ambiance est lourde, assez martiale, et immédiatement prenante.
Il faut dire que le groupe en format trio a vraiment de l'allure. On ne présente plus Michael MacKeegan à la basse, et Neil Cooper à la batterie est vraiment époustouflant ! Bien meilleur à mes yeux que le mythique Fyfe Ewing, n'en déplaise aux fans hardcore. Son jeu ne laisse pas de me réjouir et il prouve à lui tout seul que non, les roulements de caisse claire ne sont pas has been ! La section rythmique est donc parfaite et réussit sur ce disque à instaurer une ambiance particulière, qui soutient à merveille le chant et la guitare de Andy Cairns.
Les trois premiers morceaux nous plongent immédiatement dans le vif du sujet, pas de baisse de régime, une tension qui monte progressivement sur "The Head That Tried To Strangle Itself" et "Enjoy The Struggle", avec en point d'orgue un "Clowns Galore" bien énervé. Suit un mid-tempo, "Exiles", aux lointains accents sabbathiens (influence qu'on retrouvera par ailleurs, et dont le groupe ne s'est jamais caché) qui prépare parfaitement l'arrivée du "tube", "Crooked Timber", qui donne son titre à l'album. Le final de ce morceau est tout bonnement excellent! Je ne me lasse pas de l'écouter, tant il est à la fois typiquement Therapy-esque et original, avec des guitares aux réminiscences post-punk.
Commence alors la deuxième partie de l'album, qui est dans l'ensemble plus lente. "I Told You I Was Ill" et "Somnambulist" et leurs intros qui poussent bien sont musicalement très bonnes, malgré leurs lignes de chant dissonantes, mais c'est l'autre sommet énervé du disque, "Blacken The Page", qui rafle la mise de l'efficacité. À l'écoute de ce disque, on ne peut s'empêcher de penser à Nurse, que ce soit pour la construction des morceaux, le côté lourd, le chant... et aussi ce "Magic Mountain", instrumental assez planant de dix minutes qui n'est pas sans rappeler "Gone". Le dernier (et excellent) morceau, "Bad Excuse For Daylight", renforce d'ailleurs cette impression. C'est lourd et c'est bon!
Je ne saurais que trop vous conseiller, au passage, de vous procurer la version vinyl, qui rend mieux justice à la structure en deux parties assez distinctes de l'album et à sa progression, ainsi qu'à la production simple mais subtile d'Andy McGill (Gang Of Four). Ce dernier a réussi à conserver l'agressivité du groupe tout en mettant en valeur les sonorités des instruments et l'originalité du jeu de chacun, sans les enfermer dans un schéma préétabli, ce qui n'avait pas toujours été fait auparavant : il a su tirer parti de l'agilité et de la puissance de MacKeegan à la basse, de la finesse et de la force de Cooper à la batterie, du jeu de guitare de Cairns, qui est tout sauf monolithique et passe de riffs heavy à des tricotages post-punk. Jamais un album de Therapy? n'a sonné aussi bien.
Les Irlandais ne se sont pas endormis sur leurs lauriers, et nous offrent un album digne des illustres Nurse, Suicide Pact - You First et Never Apologise Never Explain. Ils n'ont pas eu peur de prendre une nouvelle fois des risques, de se remettre en question.
Crooked Timber apparaît comme la somme de toutes les influences du groupe, revisitées et revitalisées, avec un son à la hauteur de ses ambitions. Ce qui nous donne un disque intéressant et personnel : il faut un peu de temps pour rentrer dedans, mais l'effort vaut la peine d'être fait, car il restera parmi les plus réussis du groupe.
Excellent ! 18/20 | par Polar Bear |
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