Avia
I See That Now... |
Label :
Catalogue |
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Après un EP sorti dans un relatif anonymat à la fin des années 90, le parisien Pierre Avia sortait sur le label Catalogue son premier (et sans doute unique) album. Soutenu par la production ample du duo Alpha, I See That Now... était un conglomérat de styles pas forcément mémorables comme la house ou le downtempo, quasiment sublimés les uns après les autres. Un peu avant le chouette premier album de Télépopmusik (Genetic World), Avia prouvait déjà que la house n'était pas que destinée aux clubs, et qu'elle pouvait s'accomoder de douceur et de subtilité, comme en témoignait la très belle entrée en matière " Million Golden Sands " au basses profondes et rondes, touchant sea-sex-and-sun sous morphine.
Disque varié mais très sage, dégageant un mystère insondable, I See That Now rend autiste. Chaque titre semble baigner dans le chloroforme d'une chambre d'hôpital où le malade hallucinerait sur la photo d'une plage ensoleillée bordée de palmiers, accrochée au mur. Lascive et engourdie, cette musique électronique là est très lisse, à deux doigts de tomber dans la musique d'ascenseur. Et pourtant certaines zones d'ombres se détachent, comme le final techno particulièrement sournois de "Warm" ou la beauté en montagnes russes au ralenti d'"It's Too Bad", morceau lent, qui se balance, qui enfle, qui n'explose jamais... Et tout ça pendant plus de neuf minutes qui filent vite. Dans cette épure, on dirait que le français, sans trop de moyens, atteint l'essence même du trip-hop.
Ambiances ouatées, évasives, cinématographiques, un peu datées ou anachroniques... Derrière l'accessibilité de I See That Now... plane un disque plus vénéneux et ambitieux, empruntant aussi au jazz et à la soul (Raz O'Hara est présent sur un titre). Placé très vite dans le fourre-tout french touch à l'époque, I See That Now... est en réalité un disque aussi libre et impalpable que l'air, et l'air ne se laisse mettre si facilement sous étiquette. A redécouvrir.
Disque varié mais très sage, dégageant un mystère insondable, I See That Now rend autiste. Chaque titre semble baigner dans le chloroforme d'une chambre d'hôpital où le malade hallucinerait sur la photo d'une plage ensoleillée bordée de palmiers, accrochée au mur. Lascive et engourdie, cette musique électronique là est très lisse, à deux doigts de tomber dans la musique d'ascenseur. Et pourtant certaines zones d'ombres se détachent, comme le final techno particulièrement sournois de "Warm" ou la beauté en montagnes russes au ralenti d'"It's Too Bad", morceau lent, qui se balance, qui enfle, qui n'explose jamais... Et tout ça pendant plus de neuf minutes qui filent vite. Dans cette épure, on dirait que le français, sans trop de moyens, atteint l'essence même du trip-hop.
Ambiances ouatées, évasives, cinématographiques, un peu datées ou anachroniques... Derrière l'accessibilité de I See That Now... plane un disque plus vénéneux et ambitieux, empruntant aussi au jazz et à la soul (Raz O'Hara est présent sur un titre). Placé très vite dans le fourre-tout french touch à l'époque, I See That Now... est en réalité un disque aussi libre et impalpable que l'air, et l'air ne se laisse mettre si facilement sous étiquette. A redécouvrir.
Très bon 16/20 | par Sam lowry |
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