Wolves In The Throne Room
Two Hunters |
Label :
Southern Lord |
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Comment un groupe comme Wolves In The Throne Room a-t-il pu atterrir sur ce site, je ne me l'explique pas. Mais je tiens, dès ces premières lignes, à remercier le membre qui l'a fait accepter. Merde, c'est du pur black metal ! C'est indie ? Probablement que non, et la majorité ira cracher sur ce skeud sous prétexte que c'est du metal, une musique d'imbéciles adoptant des poses machistes et sans une ombre d'intellectualisme... Pour ceux qui font partie du nombre, restons en là, vous pouvez aller lire la trente-cinquième chronique de "Surfer Rosa" qui vous confortera dans vos positions. Pour les autres, les curieux ou les quelques métaleux fréquentant ce lieu, ce groupe est fait pour vous.
Avant même d'appuyer sur "play", un rapide coup d'œil à la track list permet de se faire une vague idée de ce que propose W.I.T.T.R. : quatre titres, dont deux avoisinant ou dépassant carrément le quart d'heure, on sait alors d'emblée que l'on n'a pas affaire à un clone de Marduk, un groupe jouant plus vite que son ombre et proposant trente minutes de blast beat ininterrompu. On commence plutôt à s'orienter sur la piste d'un black progressif et vraisemblablement lent, du "depressive black metal" comme aiment à dire les journalistes, à la Xasthur peut-être...
Mais trêve d'hypothèses et lançons donc cette galette sur la piste aux étoiles noires...
Le morceau d'ouverture, "Dia Artio", nous plonge dans les méandres d'un funeral black incroyablement pesant proche de ce que propose Darkspace. Le son grésille un peu, production underground oblige, mais le tout est suffisamment bien ciselé pour permettre de distinguer nettement les guitares des orchestrations multiples qui font l'ossature de ce titre d'introduction. Et alors que les notes s'égrènent, nous plongeons inexorablement dans une noirceur funéraire de plus en plus dense où tristesse et mélancolie sont les maîtres mots. Loin de se sentir agressé, un sentiment de sérénité gagne peu à peu l'auditeur qui se laisse alors bercer par cette sombre torpeur.
Ritualiste et ésotérique seraient des qualificatifs décrivant relativement bien ce "Two Hunters" qui se poursuit avec une crise de tachycardie. "Behold the Vastness and Sorrow" pose les bases d'un black metal lancinant, aux vocaux hurlés et inspirés. Si le rythme s'est accéléré, nous sommes néanmoins encore très loin d'un brutal black sans pitié ni finesse. Ici, chaque note transpire d'inspiration obscure et la part accordée au symphonique n'est pas prépondérante. Que les puristes soient rassurées, ce n'est pas du C.O.F., ni du Dimmu Borgir, et encore moins un de ces trucs mous du gland façon heavy black mélodique. C'est pur, c'est noir et ça étouffe dans l'œuf toutes velléités de sourire ou de faire une bonne blague. La prostration est de rigueur...
"Cleansing" est une longue marche funèbre surmontée d'un chant féminin vaporeux et élégiaque. Puis la musique, sale, vient souiller cette pureté virginale de ses notes lubriques : imaginez un couvent de jeunes bénédictines envahi par une horde de primates priapiques et vous aurez alors une vague idée de l'impact de ce titre qui, comme l'ensemble de l'œuvre d'ailleurs, fait tout autant appel à l'instinctif et à l'organique qu'au cérébral.
Two Hunters s'achève sur "I Will Lay Down My Bones Among the Rocks and Roots" dont l'intro n'est pas sans évoquer les circonvolutions post core d'un Neurosis. Mais cette accalmie n'est pas faite pour durer : un blast supersonique vient vous écraser la tronche, soutenu par des guitares acérées qui développent leurs harmonies salaces sans aucune pudeur. Le chant, profondément maladif, vient encore ajouter sa part de ténèbres à ce monument décadent : la messe est dite. Le morceau s'étire interminablement alors que vous êtes déjà à terre depuis longtemps...
Avec cet album, Wolves In The Throne Room s'impose comme un grand de cette nouvelle vague black metal qui, tout en s'inspirant de ces glorieux aînés, ajoute des influences hérétiques pour emmener le style vers d'autres sphères. Une réussite grandiose !
Avant même d'appuyer sur "play", un rapide coup d'œil à la track list permet de se faire une vague idée de ce que propose W.I.T.T.R. : quatre titres, dont deux avoisinant ou dépassant carrément le quart d'heure, on sait alors d'emblée que l'on n'a pas affaire à un clone de Marduk, un groupe jouant plus vite que son ombre et proposant trente minutes de blast beat ininterrompu. On commence plutôt à s'orienter sur la piste d'un black progressif et vraisemblablement lent, du "depressive black metal" comme aiment à dire les journalistes, à la Xasthur peut-être...
Mais trêve d'hypothèses et lançons donc cette galette sur la piste aux étoiles noires...
Le morceau d'ouverture, "Dia Artio", nous plonge dans les méandres d'un funeral black incroyablement pesant proche de ce que propose Darkspace. Le son grésille un peu, production underground oblige, mais le tout est suffisamment bien ciselé pour permettre de distinguer nettement les guitares des orchestrations multiples qui font l'ossature de ce titre d'introduction. Et alors que les notes s'égrènent, nous plongeons inexorablement dans une noirceur funéraire de plus en plus dense où tristesse et mélancolie sont les maîtres mots. Loin de se sentir agressé, un sentiment de sérénité gagne peu à peu l'auditeur qui se laisse alors bercer par cette sombre torpeur.
Ritualiste et ésotérique seraient des qualificatifs décrivant relativement bien ce "Two Hunters" qui se poursuit avec une crise de tachycardie. "Behold the Vastness and Sorrow" pose les bases d'un black metal lancinant, aux vocaux hurlés et inspirés. Si le rythme s'est accéléré, nous sommes néanmoins encore très loin d'un brutal black sans pitié ni finesse. Ici, chaque note transpire d'inspiration obscure et la part accordée au symphonique n'est pas prépondérante. Que les puristes soient rassurées, ce n'est pas du C.O.F., ni du Dimmu Borgir, et encore moins un de ces trucs mous du gland façon heavy black mélodique. C'est pur, c'est noir et ça étouffe dans l'œuf toutes velléités de sourire ou de faire une bonne blague. La prostration est de rigueur...
"Cleansing" est une longue marche funèbre surmontée d'un chant féminin vaporeux et élégiaque. Puis la musique, sale, vient souiller cette pureté virginale de ses notes lubriques : imaginez un couvent de jeunes bénédictines envahi par une horde de primates priapiques et vous aurez alors une vague idée de l'impact de ce titre qui, comme l'ensemble de l'œuvre d'ailleurs, fait tout autant appel à l'instinctif et à l'organique qu'au cérébral.
Two Hunters s'achève sur "I Will Lay Down My Bones Among the Rocks and Roots" dont l'intro n'est pas sans évoquer les circonvolutions post core d'un Neurosis. Mais cette accalmie n'est pas faite pour durer : un blast supersonique vient vous écraser la tronche, soutenu par des guitares acérées qui développent leurs harmonies salaces sans aucune pudeur. Le chant, profondément maladif, vient encore ajouter sa part de ténèbres à ce monument décadent : la messe est dite. Le morceau s'étire interminablement alors que vous êtes déjà à terre depuis longtemps...
Avec cet album, Wolves In The Throne Room s'impose comme un grand de cette nouvelle vague black metal qui, tout en s'inspirant de ces glorieux aînés, ajoute des influences hérétiques pour emmener le style vers d'autres sphères. Une réussite grandiose !
Très bon 16/20 | par Arno Vice |
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