Lightning Dust

Lightning Dust

Lightning Dust

 Label :     Jagjaguwar 
 Sortie :    mardi 19 juin 2007 
 Format :  Album / CD   

Au début de la fin des années 2000, le label Jagjaguwar nous a offert deux fabuleux albums électriques et psychédéliques. We Are The Dark Horse des Besnard Lakes et In The Future des Black Mountain ont tourné en boucle sur ma platine pendant des mois et ont bien failli me rendre fou : morceaux interminables, voix de fausset contre guitares tonitruantes, mélodies hallucinées sur rythmiques plombées.

Et puis un jour on découvre, en retard et presque par hasard, que deux membres des Black Mountain (Amber Webber et Joshua Wells) se sont offert une escapade folk intimiste. Alors, on met la main sur le disque, on s'arrête un instant pour la bonne forme sur sa jolie jaquette représentant une scène de théâtre sur laquelle trône un piano, et on s'offre un moment d'apaisement d'une rare intensité.

Sur "Listened On" qui ouvre l'album, la voix apparaît certes quelque peu fragile et pudique, elle se dédouble comme pour prendre confiance, mais sur "When You Go", qui suit directement, Amber Webber démontre qu'elle est capable de se mesurer en intensité à la Chan Marshall des grands jours (celle de What Would The Community Think ou You Are Free).

"Wind Me Up" est le seul point faible du disque : rythme rapide et ligne de basse façon musette, on dirait du Belle And Sebastian sous amphètes. Heureusement "Take Me Back", qui suit, est un excellent titre avec une voix incroyablement pure enchâssée dans un écrin de synthétiseurs orgueilleux. Sur "Jump In", Joshua Wells donne la réplique à la chanteuse sur un air de piano de bastringue : on pense à Isobel Campbell et Mark Lanegan, voire à Kylie Minogue et Nick Cave.

Le reste du disque est à l'avenant. On pointera encore "Breathe" qui entremêle superbement la voix d'Amber Webber et une ligne d'orgue hypnotique dans une mélodie tragique que vient finalement troubler une guitare distordue noyée dans l'écho.

Un disque qui fait du bien à l'âme et qui ne fait de mal à personne, à écouter dans son lit ou dans sa voiture s'il pleut, à ranger entre les (vieux) albums de Cat Power et ceux de The Black Heart Procession, au rayon tragédie sereine.

Ah oui, au fait, ils en ont fait un deuxième qui sort ces jours-ci. Il paraît qu'il est encore mieux...


Parfait   17/20
par Gef


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