The Balustrade Ensemble
Capsules |
Label :
Dynamophone |
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Avez-vous déjà ressenti confusément, mais de manière profondément troublante, que vous avez déjà vécu à une époque où vous n'étiez encore rien du tout? Peut-être es-ce dû à ce grand miracle qu'est notre faculté à rêver. Voici une théorie absurde mais pas tant que ça, de je ne sais plus qui : lorsque nous dormons, notre âme sort de notre enveloppe corporelle qui nous attache au présent, pour voyager réellement dans différents lieux, à différentes époques. Ici elle pourrait errer sur une plage accidentée, là dans un petit salon victorien, ou parmi des espèces disparues, quelque part au milieu d'une nature sauvage. Car es-ce qu'on est sûr que ce que nous appelons " réalité", c'est plus réel que ces formes si nettes que nous croisons parfois dans nos rêves?
La fascination éprouvée à l'écoute de ce disque est à peu près comparable à celle où, alors que je feuilletais un journal quelconque, je suis tombé sur une photo des années 40 représentant un pont que je connais bien. Ce pont était flanqué d'une muraille fortifiée, imposante, que je n'avais jamais soupçonnée à cet endroit. Ce pont familier était ainsi devenu un autre pont. Existant là, sans exister. Soudain emprunt d'un vertigineux mystère. Et voilà que ça me rappelait un rêve qu'il me semblait avoir fait.
Il y a cette jeune fille sans âge, aux traits d'une infinie douceur. Il y a ces arabesques de guitare acoustique perdues dans une reverb surnaturelle, ce bruit de vieil enregistreur à fil, ces grincements de chaise, ces claviers rares errant dans la poussière, cette voix de femme qui se perd au loin, cette caresse grave de violoncelle. Le son, avant de parvenir à nos oreilles, semble se déformer au contact de la surface d'un fleuve doucement remué par une légère brise d'été, se jouant de la lumière diffuse d'un de ces soleils lointains qui n'ont pas attendu que l'on se lève pour se lever. Les sonorités sont un éther qui évolue en spirales, vient épouser des sensations enfouies, pour mieux les faire affluer à la surface, provoquant l'affleurement d'un frisson, ou d'une larme.
Puis, sans en avoir l'air, la musique nous fait reprendre pied dans le ferme présent. Une terrible force nous retient sur la berge. Ce que la musique nous suggère, ce n'est autre que les mouvements graciles de fantômes. Tout semble tendre à s'évanouir dans un simple battement de paupière. Alors, peut-être est-il plus sûr de contempler d'ici ce monde et ces êtres qui se noient calmement dans l'eau sépia, plutôt que de les rejoindre... Car, comme le dit Chris Marker à la fin de " La Jetée ", " on ne s'évade pas du temps ".
A moins que ce soit possible dans les rêves...
La fascination éprouvée à l'écoute de ce disque est à peu près comparable à celle où, alors que je feuilletais un journal quelconque, je suis tombé sur une photo des années 40 représentant un pont que je connais bien. Ce pont était flanqué d'une muraille fortifiée, imposante, que je n'avais jamais soupçonnée à cet endroit. Ce pont familier était ainsi devenu un autre pont. Existant là, sans exister. Soudain emprunt d'un vertigineux mystère. Et voilà que ça me rappelait un rêve qu'il me semblait avoir fait.
Il y a cette jeune fille sans âge, aux traits d'une infinie douceur. Il y a ces arabesques de guitare acoustique perdues dans une reverb surnaturelle, ce bruit de vieil enregistreur à fil, ces grincements de chaise, ces claviers rares errant dans la poussière, cette voix de femme qui se perd au loin, cette caresse grave de violoncelle. Le son, avant de parvenir à nos oreilles, semble se déformer au contact de la surface d'un fleuve doucement remué par une légère brise d'été, se jouant de la lumière diffuse d'un de ces soleils lointains qui n'ont pas attendu que l'on se lève pour se lever. Les sonorités sont un éther qui évolue en spirales, vient épouser des sensations enfouies, pour mieux les faire affluer à la surface, provoquant l'affleurement d'un frisson, ou d'une larme.
Puis, sans en avoir l'air, la musique nous fait reprendre pied dans le ferme présent. Une terrible force nous retient sur la berge. Ce que la musique nous suggère, ce n'est autre que les mouvements graciles de fantômes. Tout semble tendre à s'évanouir dans un simple battement de paupière. Alors, peut-être est-il plus sûr de contempler d'ici ce monde et ces êtres qui se noient calmement dans l'eau sépia, plutôt que de les rejoindre... Car, comme le dit Chris Marker à la fin de " La Jetée ", " on ne s'évade pas du temps ".
A moins que ce soit possible dans les rêves...
Intemporel ! ! ! 20/20 | par Sam lowry |
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