Rapeman

Budd EP

Budd EP

 Label :     Touch And Go 
 Sortie :    lundi 23 mai 1988 
 Format :  Maxi / Vinyle   

En guise de hors d'œuvre, Rapeman nous sert ici une petite Budd, version live, des plus alléchantes. Un premier coup tranchant de guitare, nous rappelant sans nul doute les meilleures heures de Big Black, nous annonce le départ des hostilités. Mais attention, pour l'instant Rapeman attend. Rapeman nous invite simplement à s'installer confortablement. Rapeman nous accompagne tranquillement avec un habillage fait de larsens "maison" et d'une pointe de batterie qui font monter de plus en plus la pression. Rapeman nous guette. Les minutes filent ainsi, tel un avertissement avant l'orage. Rapeman sait décidément tenir son public en respect... jusqu'à l'explosion, au bout de 3 minutes. On est sans aucun mal porté par cette ambiance d'une lourdeur phénoménale, violente, et de plus en plus puissante. Nous sommes attentifs, imperturbables, complètement drogués par ce rythme jusqu'à ce que tout s'arrête net et que Steve Albini régurgite un "Motherfucker" historique. Ca continue de plus belle et ça redescend, puis une seconde montée arrive en guise de final apocalyptique. Déjà 7 min 30 que nous souffrons. S'ensuit "Superpussy", titre plus radical, ne serait-ce déjà que par le nom, mais aussi par une musique encore plus dure, condensée en 2 min de brutalité. Les plans s'enchaînent dans une logique déconcertante, et on se demande comment cela va se finir... "Log Bass" arrive alors pour mettre les points sur les "i"... enfin si il en reste ! Intro trompeuse, presque calme, pour fin chaotique. Un "love me tender" est balancé à la fin du morceau... Pour sûr mon gars, avec ce titre nous sommes arrivés à l'apogée de la haine. "Dutch Courage" avec son titre plus que discutable, clôture plus "sereinement" ce premier EP de génie... On regarde de nouveau la pochette. Et oui, c'est bien marqué 1988. On peut aisément dire qu'ils étaient en avance sur leur temps.


Parfait   17/20
par Sbd


 Moyenne 18.00/20 

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Posté le 04 juin 2007 à 12 h 58

Ode à un disque qui m'a ouvert à la colère. Les guitares percent les tympans, elles vomissent des jets de pus fiévreux, comme une bile amère remontant en bouche...

Steve Albini est le plus grand des losers, mais quant il fait claquer sa voix, nos nerfs se tendent de concert avec lui. Pour lui...
On pourrait alors s'en prendre au monde entier, être un rempart de haine. Seul contre tous.
Son jeu est très organique, bordélique, faussement négligé. Son instrument n'est en réalité rien moins que le prolongement de ses propres muscles. Sa puissance, il va la chercher dans la paume de sa main, dans sa moelle, dans ses tendons. Il gratte et on croit l'entendre hurler.

Il donne un show terrifiant. Le public aboie à son encontre et écoute pieusement la batterie qui martèle, la basse qui se fraie un chemin d'acier dans le foutoir saturé. Albini loupe le micro, mais se fait entendre quand même.

Je ne comprends pas tout les mots distillés dans "Budd", encore moins ceux qui s'évanouissent dans "Dutch Courage", mais je les ressens. Ils font mal. Ils sonnent tabou. Interdits. Je les fais miens.
Exceptionnel ! !   19/20



Posté le 14 mars 2009 à 11 h 31

Un coup de poing dans la face, avec une force de frappe digne des plus grands joueurs de baseball. Albini: un type qui hurle des textes violents, dérangeants. Ce type fait cracher sa guitare comme une tronçonneuse.
Dés le début du disque, le ton est donné, et vous n'êtes pas là pour rigoler, oh que non. Le trio Albini/Washam/Sims est extraordinaire, sans rire, ils sont sensationnels.
Budd, 15 minutes d'une musique brutale, crasse et dérangeante, oppressante. Le titre éponyme de l'album, "Budd", avec ses 7 minutes et 30 secondes de fracas, et le 'MOTHER FUCKER' d'Albini, appelé à devenir culte.
"Superpussy", qui sonne comme un Big Black totalement défoncé, à toute berzingue, avec une batterie qui balance un rythme précis et rapide à souhait. "Log Bass" est dans la même lignée.
Quant à "Dutch Courage", le rythme se ralentit un peu, pour un titre en forme de riff lourd, de plomb.
Rapeman, c'est Big Black avec un batteur, et avec une maturité à la Shellac. Un maxi 45 qui est à mon avis la pierre angulaire du son et du style de Steve Albini.
Excellent !   18/20







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