The Verlaines

La découverte en matière d'art tient souvent à peu de chose. C'est la réflexion que je me faisais il y a peu de temps en écoutant Bird Dog. C'est grâce à ma lecture assidue des Inrockuptibles que ces groupes venus des antipodes sont entrés dans mon univers. D'abord The Chills puis The Clean et Straitjackets Fits, et de fil en aiguille je déniche par hasard la compilation In Love With These Time, et là, bingo ! Une pépite à chaque plage, voilà ce que propose ce disque et au milieu d'entre elles, un titre venimeux montant fort en pression : "Slow Sad Love Song". Malgré toute sa beauté intrinsèque cette chanson n'est pas très représentative de l'album. Mais peu importe car le quotidien de ces trois jeunes gens aux visages angéliques est merveilleux (au sens fantastique).
Il y a chez The Verlaines plus que chez tout autre de leur compatriotes cet étonnant mélange de maturité et d'amateurisme, une approche vierge de références et terriblement classique. Un classicisme mesuré, capable d'introduire cordes et cuivres sans donner dans la grandiloquence, capable de placer ses chœurs sans tomber dans la niaiserie. Savoureuse et raffinée, la musique du trio porte en elle toutes les vérités simples de la jeunesse, à peine effleurés par le doute et la mélancolie. Même la production, faiblarde et sans âme, n'arrive pas à gommer ces sentiments.
Ce qui choque le plus en fait c'est le peu de reconnaissance publique et surtout le peu de vocation suscitée. Malgré tout je me demande si les excellents The National n'ont pas écouté attentivement des morceaux tel "C.D. Jimmy Jazz And Me". Ce serait une belle victoire, non ?