Jeremy Jay
Slow Dance |
Label :
K |
||||
J'aime bien la pochette, pour commencer. Il en faudrait plus des pochettes aussi simple, aussi couillones. Et puis ça annonce la couleur : la rencontre entre la simplicité et l'élegance, entre le neuf et l'ancien. Du revival ? Appelez ça comme vous voulez, mais pour moi, c'est une manière sympathique d'aborder les années 80 et le glam-rock sans avoir envie de vomir.
Avec sa tête de Beck, son regard de cocker sous Prozac et ses manières de dandy hors du temps, Jeremy Jay ne peut guère compter sur son charisme. Mais du talent et de l'ingéniosité, il en a revendre.
Après avoir exploré la pop sixties avec A Place Where We Could Go, charmant recueil qui sonnait comme une perle retrouvée de Jonathan Richman, nous voilà désormais propulsés dans les années 80, à l'époque où l'artisanat et le synthétique pouvaient (parfois) faire bon ménage.
Mais attention, pas question de danser le disco sur les cendres du punk !
Il s'agit plutôt ici de taper du pied, l'air nonchalant, sur une rythmique froide, adossé au mur au fond d'une salle de danse quasiment vide (l'inaugural "We Were There" et le gentiment sautillant "Gallop").
De chercher sa proie, parmi les néons, et de l'inviter à se déhancher sur le chant maniériste et sensuel de Mister Jay (la délicieuse "Will You Dance With Me", la lancinante ballade "Winter Wonder").
Le minimaliste est de mise et, par miracle, toute la graisse indigeste est allégée. Le synthé ne dégouline pas, la recette est équilibrée.
On est à la limite du kitsch, mais jamais on ne patauge dedans.
Et la soirée pourra se finir avec un langoureux baiser sur les slows "Where Could We Go Tonight" et "Slow Dance 2" qui fleurent bon le romantisme label 80's (les Smiths ne sont pas loin).
Slow Dance est le disque du samedi soir. Celui qu'on passe en boucle sans jamais se lasser. Du glam pas pompeux, de la récup' qui sonne pas toc, et un charme qui ne s'explique pas. Les puristes crieront à l'escroquerie. Pour les autres, une question : Will You Dance With Me ?
Avec sa tête de Beck, son regard de cocker sous Prozac et ses manières de dandy hors du temps, Jeremy Jay ne peut guère compter sur son charisme. Mais du talent et de l'ingéniosité, il en a revendre.
Après avoir exploré la pop sixties avec A Place Where We Could Go, charmant recueil qui sonnait comme une perle retrouvée de Jonathan Richman, nous voilà désormais propulsés dans les années 80, à l'époque où l'artisanat et le synthétique pouvaient (parfois) faire bon ménage.
Mais attention, pas question de danser le disco sur les cendres du punk !
Il s'agit plutôt ici de taper du pied, l'air nonchalant, sur une rythmique froide, adossé au mur au fond d'une salle de danse quasiment vide (l'inaugural "We Were There" et le gentiment sautillant "Gallop").
De chercher sa proie, parmi les néons, et de l'inviter à se déhancher sur le chant maniériste et sensuel de Mister Jay (la délicieuse "Will You Dance With Me", la lancinante ballade "Winter Wonder").
Le minimaliste est de mise et, par miracle, toute la graisse indigeste est allégée. Le synthé ne dégouline pas, la recette est équilibrée.
On est à la limite du kitsch, mais jamais on ne patauge dedans.
Et la soirée pourra se finir avec un langoureux baiser sur les slows "Where Could We Go Tonight" et "Slow Dance 2" qui fleurent bon le romantisme label 80's (les Smiths ne sont pas loin).
Slow Dance est le disque du samedi soir. Celui qu'on passe en boucle sans jamais se lasser. Du glam pas pompeux, de la récup' qui sonne pas toc, et un charme qui ne s'explique pas. Les puristes crieront à l'escroquerie. Pour les autres, une question : Will You Dance With Me ?
Parfait 17/20 | par Dylanesque |
Posté le 01 juin 2009 à 11 h 19 |
Y'a pas à dire, il y a une classe folle chez ce garçon.
Grand échalas dégingandé, un brin précieux Jeremy Jay.
Le regard tendre et la moue boudeuse. Mèche dans les yeux et conscience d'une certaine esthétique pop.
Mine de rien le garçon sait ce qu'il veut. Il ne manque pas d'assurance et ne s'excuse jamais d'être là. Il sait qu'il y a de toute évidence sa place.
C'est étrangement à la lumière d'un autre groupe que le talent éclatant de Jeremy Jay m'est encore apparu ce matin.
Oui Jeremy Jay pour moi s'inscrit dans la même veine qu'un Lawrence Hayward (Felt).
Non pas par sa musique bien entendu, plus abrupte et directe (on est chez K Records), mais tout de même...
Ces soupirs indolents et cette manière un peu hautaine et si inaccoutumée de chanter. Cette élégance tellement rare qui émane de son timbre, ne peut m'empêcher d'y voir un certain parallèle.
Jeremy Jay aurait pu être anglais, c'est d'ailleurs à s'y méprendre. Beaucoup s'y sont fourvoyés à la première écoute. C'est donc chez K Records que le jeune Californien a trouvé refuge pour ses remarquables compositions. Un choix qui peut paraître étonnant de primes abords...
Ce n'est pas forcément l'équation la plus évidente lorsqu'on pense immédiatement à Calvin Johnson.
Mais peut importe, le résultat est là.
La folk un peu passée et râpée aux coudes, rafistolée avec des synthés néo eighties et une myriade de trouvailles géniales, voilà sans doute un des disques de 2009.
"In This Lonely Town", c'est un peu les Feelies, Jonathan Richman et Tom Verlaine dans un même titre. Mais rien que des évocations, car les fantômes ici sont à peine convoqués. Parce que le talent c'est surtout de savoir habillement réinventer les figures. Détricoter et refaire avec plus ou moins de fidélité envers ses inspirations. Ce garçon a beaucoup écouté de musique, c'est certain. Jay aime à brouiller savamment les pistes, semant l'auditeur au détour d'un sentier new-wave "Breaking The Ice", d'un tortueux petit chemin pop "Winter Wonder" ou d'un grand boulevard, le fabuleux "Gallop".
Et quand angéliquement il nous demande "Will You Dance With Me", on répond à la proposition sans hésiter.
On le suivrait n'importe où de toute façon, qu'importe la destination.
Les yeux fermés, avec Jeremy maintenant c'est du sérieux !
Grand échalas dégingandé, un brin précieux Jeremy Jay.
Le regard tendre et la moue boudeuse. Mèche dans les yeux et conscience d'une certaine esthétique pop.
Mine de rien le garçon sait ce qu'il veut. Il ne manque pas d'assurance et ne s'excuse jamais d'être là. Il sait qu'il y a de toute évidence sa place.
C'est étrangement à la lumière d'un autre groupe que le talent éclatant de Jeremy Jay m'est encore apparu ce matin.
Oui Jeremy Jay pour moi s'inscrit dans la même veine qu'un Lawrence Hayward (Felt).
Non pas par sa musique bien entendu, plus abrupte et directe (on est chez K Records), mais tout de même...
Ces soupirs indolents et cette manière un peu hautaine et si inaccoutumée de chanter. Cette élégance tellement rare qui émane de son timbre, ne peut m'empêcher d'y voir un certain parallèle.
Jeremy Jay aurait pu être anglais, c'est d'ailleurs à s'y méprendre. Beaucoup s'y sont fourvoyés à la première écoute. C'est donc chez K Records que le jeune Californien a trouvé refuge pour ses remarquables compositions. Un choix qui peut paraître étonnant de primes abords...
Ce n'est pas forcément l'équation la plus évidente lorsqu'on pense immédiatement à Calvin Johnson.
Mais peut importe, le résultat est là.
La folk un peu passée et râpée aux coudes, rafistolée avec des synthés néo eighties et une myriade de trouvailles géniales, voilà sans doute un des disques de 2009.
"In This Lonely Town", c'est un peu les Feelies, Jonathan Richman et Tom Verlaine dans un même titre. Mais rien que des évocations, car les fantômes ici sont à peine convoqués. Parce que le talent c'est surtout de savoir habillement réinventer les figures. Détricoter et refaire avec plus ou moins de fidélité envers ses inspirations. Ce garçon a beaucoup écouté de musique, c'est certain. Jay aime à brouiller savamment les pistes, semant l'auditeur au détour d'un sentier new-wave "Breaking The Ice", d'un tortueux petit chemin pop "Winter Wonder" ou d'un grand boulevard, le fabuleux "Gallop".
Et quand angéliquement il nous demande "Will You Dance With Me", on répond à la proposition sans hésiter.
On le suivrait n'importe où de toute façon, qu'importe la destination.
Les yeux fermés, avec Jeremy maintenant c'est du sérieux !
Excellent ! 18/20
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