Dosh
The Lost Take |
Label :
Anticon |
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Du très bizarre "Simple X" de l'album noir d'Andrew Bird à The Lost Take, album de son discret batteur multi-instrumentiste Martin Dosh, il n'y a qu'un pas. Pas que je me suis empressé de franchir, dès que j'ai su que le svelte barbu n'en était pas à ses débuts et qu'il se trouvait être l'une des signatures principales du label incontournable de l'abstract hip-hop, Anticon (comprenant dans se rangs Why?, 13 & God, SJ Esau...).
L'américain n'accompagne plus Fog depuis un moment et The Lost Take est son troisième album solo. Un album qui, même de loin, ne se rapproche pas du hip-hop, mais plutôt d'un rock instrumental quelque part entre la folk hétéroclite de The Books et les envolées mélodiques de Tortoise (à peu près ce que l'on pressent sur "Simple X" d'ailleurs), preuve en est que le label Anticon est loin d'être un label étiquetable. Martin Dosh joue de la batterie, de diverses percussions et claviers plus ou moins identifiables, et se sample autant lui-même qu'il sample ses musiciens . Car à la différence du solitaire Manyfingers ou des Berg Sans Nipple, Dosh s'entoure d'une pléiade de musiciens jazz ou rock, dont Andrew Bird lui-même qui laisse courir son archet sur quatre titres, fabriquant à nouveau ses mystérieuses couches sonores reliant les morceaux entre eux, autant en live que sur ses album. Le virtuose chigagoan plane dans l'air comme un fantôme, au milieu de saxophone, de glockenspiel, de guitare, de piano, d'un fatras d'instruments qui donnent finalement au disque un rendu bien trop bordélique. Oui, même si les intentions de Dosh sont bonnes, le résultat l'est un peu moins. Les morceaux ont beau durer ce que dure une chanson pop, ils ressemblent parfois plus à des jam-sessions joyeuses et bâclées, laissant trop apparaître leurs faiblesses. La maladresse en elle même peut être une qualité, mais je ne sais pas trop où Dosh veut en venir. Si "Everybody Cheer Up Song" démarre par une adorable ritournelle electro-pop, la voix hésitante de Kasi Engler peine à apporter quoi que ce soit de plus. Et puis, le parti pris de donner à la production un aspect "mignon bordel saturé", dans "Ship Wrecks" notamment, ne met pas du tout en valeur le son des divers instruments, notamment celui d'Andrew Bird. Si, dans une certaine situation, les vêtements chantaient, ils auraient le son de The Lost Take. Des vêtements multicolores jetés dans une machine à laver qui tournerait tellement vite, que de la vitre on ne distinguerait plus les nuances de couleurs.
Mais ça et là, des petites pépites déboulent sans crier gare, à commencer par l'instrumental euphorisant "Um, Circles And Squares", à la rythmique puissante et aérienne et son superbe saxophone suivant de très près l'éblouissante suite d'arpèges bigarrés. Les sonorités kitschs du titre éponyme se rapprochent d'un easy-listening complexe à la Tortoise, ce qui est loin d'être désagréable. L'univers rythmiquement biscornu des dernières productions d'Andrew Bird se développe tout le long de ces douze titres, sans donner l'impression d'être plus épanoui que lorsque Dosh accompagne le siffleur. Un disque cotonneux et agréable, où des musiciens expérimentent en s'amusant, mais qui révèle ses failles dans son parti pris foutraque.
L'américain n'accompagne plus Fog depuis un moment et The Lost Take est son troisième album solo. Un album qui, même de loin, ne se rapproche pas du hip-hop, mais plutôt d'un rock instrumental quelque part entre la folk hétéroclite de The Books et les envolées mélodiques de Tortoise (à peu près ce que l'on pressent sur "Simple X" d'ailleurs), preuve en est que le label Anticon est loin d'être un label étiquetable. Martin Dosh joue de la batterie, de diverses percussions et claviers plus ou moins identifiables, et se sample autant lui-même qu'il sample ses musiciens . Car à la différence du solitaire Manyfingers ou des Berg Sans Nipple, Dosh s'entoure d'une pléiade de musiciens jazz ou rock, dont Andrew Bird lui-même qui laisse courir son archet sur quatre titres, fabriquant à nouveau ses mystérieuses couches sonores reliant les morceaux entre eux, autant en live que sur ses album. Le virtuose chigagoan plane dans l'air comme un fantôme, au milieu de saxophone, de glockenspiel, de guitare, de piano, d'un fatras d'instruments qui donnent finalement au disque un rendu bien trop bordélique. Oui, même si les intentions de Dosh sont bonnes, le résultat l'est un peu moins. Les morceaux ont beau durer ce que dure une chanson pop, ils ressemblent parfois plus à des jam-sessions joyeuses et bâclées, laissant trop apparaître leurs faiblesses. La maladresse en elle même peut être une qualité, mais je ne sais pas trop où Dosh veut en venir. Si "Everybody Cheer Up Song" démarre par une adorable ritournelle electro-pop, la voix hésitante de Kasi Engler peine à apporter quoi que ce soit de plus. Et puis, le parti pris de donner à la production un aspect "mignon bordel saturé", dans "Ship Wrecks" notamment, ne met pas du tout en valeur le son des divers instruments, notamment celui d'Andrew Bird. Si, dans une certaine situation, les vêtements chantaient, ils auraient le son de The Lost Take. Des vêtements multicolores jetés dans une machine à laver qui tournerait tellement vite, que de la vitre on ne distinguerait plus les nuances de couleurs.
Mais ça et là, des petites pépites déboulent sans crier gare, à commencer par l'instrumental euphorisant "Um, Circles And Squares", à la rythmique puissante et aérienne et son superbe saxophone suivant de très près l'éblouissante suite d'arpèges bigarrés. Les sonorités kitschs du titre éponyme se rapprochent d'un easy-listening complexe à la Tortoise, ce qui est loin d'être désagréable. L'univers rythmiquement biscornu des dernières productions d'Andrew Bird se développe tout le long de ces douze titres, sans donner l'impression d'être plus épanoui que lorsque Dosh accompagne le siffleur. Un disque cotonneux et agréable, où des musiciens expérimentent en s'amusant, mais qui révèle ses failles dans son parti pris foutraque.
Pas mal 13/20 | par Sam lowry |
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