Refused
This Just Might Be The Truth |
Label :
Burning Heart |
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Lorsqu'on évoque la scène musicale suédoise, j'ai tendance à avoir un certain nombre de clichés qui me viennent en tête : de la disco végétarienne ou les pionniers du death-metal européen. J'en oublierais presque que la Suède possède également d'excellentes formations hardcore, comme Mary Beats Jane et le ci-présent Refused.
Je ne sais plus trop ce que je foutais en 1993 à la sortie de ce This Just Might Be The Truth mais ce qu'il y a de sûr c'est que mon premier contact eut lieu en 1996 avec le titre "Rather Be Dead" qui, à l'époque, m'avait particulièrement impressionné. Je découvre donc la discographie de Refused à rebours et m'attelle aujourd'hui à la chronique d'un des premiers méfaits du groupe.
À l'évidence, le son des débuts de Refused n'est pas comparable avec les expérimentations des albums plus récents, et il n'y a également pas trace des relents métalliques ou de rythmiques à la Helmet qui apparaîtront dans "Songs to Fan...". "This Just Might Be..." se situe entre le hardcore pur et dur à l'Américaine et le punk européen, tendance Discharge ou The Exploited : Accords lâchés, riffs acérés, basse qui claque, vocaux hurlés et brusques changements de tempo, toute la panoplie du punk-coreux est de sortie.
Les morceaux sont courts, ne dépassant que rarement les trois minutes ("Strength"), et ont tendance à fonctionner selon le même schéma, tantôt une intro à la basse, tantôt un démarrage en trombe, groupé, comme si les musiciens manquaient de temps pour exprimer toutes leurs idées. Du coup, il se dégage de ces 12 compositions un parfum d'urgence et de rage, mais qui manque encore un peu de maturité. Les titres ont tendance à se ressembler et, à la différence des albums suivants, il est difficile de les distinguer. Disons que "This Just Might Be..." s'écoute d'avantage comme un bloc d'énergie brute encore mal dégrossi plutôt que comme une pièce maîtresse, bien qu'au détour de certaines parties syncopées ("Untitled" par exemple) l'on distingue déjà une personnalité en gestation et au potentiel énorme, chose que l'avenir n'infirmera pas.
Hormis cette jeunesse, Refused a néanmoins de nombreux atouts dans ses manches de guitares : Un goût prononcé pour les rythmiques saccadées et tranchantes comme un scalpel, l'art des cassures et des reprises pied au planché, un chanteur constamment à bout de souffle, éructant et se démenant comme un possédé, un peu à la façon d'un Mike Muir, en moins mélodique.
Tout ça fait de cet album un bon gros condensé de hardcore qui tache, robuste et rond en bouche, à la cuisse ferme, sans doute encore un peu vert mais qui gagnera à vieillir en fût. Alors ce n'est peut-être pas le Refused qu'il faut avoir dans sa cave pour les grandes occasions, mais si vous cherchez un truc bien sec pour l'apéritif, This Just Might Be The Truth se consomme sans aucune modération, le son à fond, avant une session de surf en nocturne ou une ballade au skatepark le plus proche...
Je ne sais plus trop ce que je foutais en 1993 à la sortie de ce This Just Might Be The Truth mais ce qu'il y a de sûr c'est que mon premier contact eut lieu en 1996 avec le titre "Rather Be Dead" qui, à l'époque, m'avait particulièrement impressionné. Je découvre donc la discographie de Refused à rebours et m'attelle aujourd'hui à la chronique d'un des premiers méfaits du groupe.
À l'évidence, le son des débuts de Refused n'est pas comparable avec les expérimentations des albums plus récents, et il n'y a également pas trace des relents métalliques ou de rythmiques à la Helmet qui apparaîtront dans "Songs to Fan...". "This Just Might Be..." se situe entre le hardcore pur et dur à l'Américaine et le punk européen, tendance Discharge ou The Exploited : Accords lâchés, riffs acérés, basse qui claque, vocaux hurlés et brusques changements de tempo, toute la panoplie du punk-coreux est de sortie.
Les morceaux sont courts, ne dépassant que rarement les trois minutes ("Strength"), et ont tendance à fonctionner selon le même schéma, tantôt une intro à la basse, tantôt un démarrage en trombe, groupé, comme si les musiciens manquaient de temps pour exprimer toutes leurs idées. Du coup, il se dégage de ces 12 compositions un parfum d'urgence et de rage, mais qui manque encore un peu de maturité. Les titres ont tendance à se ressembler et, à la différence des albums suivants, il est difficile de les distinguer. Disons que "This Just Might Be..." s'écoute d'avantage comme un bloc d'énergie brute encore mal dégrossi plutôt que comme une pièce maîtresse, bien qu'au détour de certaines parties syncopées ("Untitled" par exemple) l'on distingue déjà une personnalité en gestation et au potentiel énorme, chose que l'avenir n'infirmera pas.
Hormis cette jeunesse, Refused a néanmoins de nombreux atouts dans ses manches de guitares : Un goût prononcé pour les rythmiques saccadées et tranchantes comme un scalpel, l'art des cassures et des reprises pied au planché, un chanteur constamment à bout de souffle, éructant et se démenant comme un possédé, un peu à la façon d'un Mike Muir, en moins mélodique.
Tout ça fait de cet album un bon gros condensé de hardcore qui tache, robuste et rond en bouche, à la cuisse ferme, sans doute encore un peu vert mais qui gagnera à vieillir en fût. Alors ce n'est peut-être pas le Refused qu'il faut avoir dans sa cave pour les grandes occasions, mais si vous cherchez un truc bien sec pour l'apéritif, This Just Might Be The Truth se consomme sans aucune modération, le son à fond, avant une session de surf en nocturne ou une ballade au skatepark le plus proche...
Bon 15/20 | par Arno Vice |
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