The Monsters

Eh ben voilà un faux départ comme on en voit assez rarement! Inspiré par la première vague psychobilly du début des années 1980, le premier album des Monsters se noie au milieu de la quantité de galettes produites dans le genre à cette époque. Les groupes mariant contrebasse slappée, voix caverneuse et paroles macabres sont alors légion et il est difficile de s'affirmer au milieu de tous ces clones de Demented Are Go et autres Meteors qui pullulent aux quatre coins de l'Europe. Pire encore! Dans l'ombre se prépare un second assaut de groupes fou furieux qui vont redonner du jus en injectant vitesse, son barbelé et rythmes variés (Krewmen, Nekromantix, Mad Sin en tête).
Techniquement basique Masks fait donc plutôt pâle figure aux côtés des albums de sauvages qui sortent en cette fin des années 1980 (la même année Nekromantix lâchait son tonitruant Hellbound!). Les morceaux purs psychobilly n'apportent rien au genre. Seul, le chant sauvage et râpeux de Beatman, allié à des lignes de chant plutôt mélodiques, sauve quelques titres du naufrage. On sent d'ailleurs que ce dernier possède une forte culture garage (reprise inutile des Troggs à l'appui). Certains morceaux sortant des sentiers battus du genre le démontrent d'ailleurs: guitares fuzzées, esprit désinvolte et rigolard (trop parfois, virant au mauvais goût sur ce Whiskey Song, immondice mixant chanson à boire et ska!), inspirations surf... C'est d'ailleurs cet attrait pour le garage ainsi que pour le blues, le rockabilly le plus sauvage et le rock'n'roll le plus pur qui permettra aux Monsters de se démarquer complètement dans une scène relativement confidentielle mais qui compte tout de même un nombre affolant de clones.