Bodysnatcher
The Ninth Floor |
Label :
Manic Depression |
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Un Bodysnatcher... Littéralement, on pourrait parler de voleur de cadavres; en tout cas, voilà un terme qui fait clairement référence au froid, à la mort et à l'étrange. Sans oublier le rapprochement évident avec le film de Robert Wise avec Boris Karloff et Bela Lugosi... Pourquoi revenir sur ces détails ? Parce qu'il est suffisamment rare qu'un nom de groupe soit en rapport si étroit avec son univers pour qu'on en parle avec un peu d'insistance !
Voilà: la musique de Bodysnacher est avant tout une histoire de cinéma, et donc d'ambiance. Un cinéma noir, glauque et urbain, dans lequel on entre un peu inquiet, et qui saisit à la gorge. Et comme le trio français n'a visiblement pas choisi son nom au hasard, on comprendra aisément que le choix de sa playlist est aussi réfléchi.
Ainsi, il se dégage du titre éponyme qui ouvre le disque un sentiment de claustrophobie assez fascinant: tout est glacial, machinique, et même la voix de Tom, profondément ancrée dans la cold wave des eighties, semble sortir d'outre-tombe. Mais quand la basse, chaude et ronde fait son apparition au bout de quelques minutes, on sait que The Ninth Floor soufflera aussi le chaud (devrait-on dire moite ?).
A ce titre, "Play The Game" pourrait s'apparenter à la renaissance d'un cadavre: au départ titubant, le corps se lève puis s'avance, déterminé. Une guitare naît, sale, et tapisse alors le décor électro industriel de la chanson. Toujours plus accessible, "Sci Fi" lorgne cette fois ci du côté dansant des années 80: étonnant cocktail de post punk et d'électro pop Modienne.
Voilà, les bases sont posées, et le groupe déroule alors sa palette gris-noir-rouge au grès de titres souvent construits autour d'un beat déstructuré et/ou minimal, de claviers étiques pour les éléments froids, d'une voix possédée et d'une basse reptilienne pour le chaud. La guitare fait le pont entre les deux: souvent absente, elle sait pourtant soutenir l'un ou l'autre des deux camps, à la fois vivante et parasitée par des distorsions cheap.
Après les trois premiers titres, à l'identité très forte, on est donc moins surpris, mais le groupe sait nous maintenir en haleine, alternant sans cesse les passages ambient et plus énergiques, à l'image de cette reprise de "Ghostrider" de Suicide, survoltée, et guidée par la folie vocale de Tom...
The Ninth Floor n'est pas amical: on ressort même de ce premier album assez épuisé, car il est complexe et s'inscrit dans un registre résolument sombre, où toute lumière (aussi blafarde soit elle) est bannie. Un monde à part, donc, mais qui mis en scène prend une toute autre tournure, beaucoup plus orientée vers un post punk décomplexé et physique.
Voilà: la musique de Bodysnacher est avant tout une histoire de cinéma, et donc d'ambiance. Un cinéma noir, glauque et urbain, dans lequel on entre un peu inquiet, et qui saisit à la gorge. Et comme le trio français n'a visiblement pas choisi son nom au hasard, on comprendra aisément que le choix de sa playlist est aussi réfléchi.
Ainsi, il se dégage du titre éponyme qui ouvre le disque un sentiment de claustrophobie assez fascinant: tout est glacial, machinique, et même la voix de Tom, profondément ancrée dans la cold wave des eighties, semble sortir d'outre-tombe. Mais quand la basse, chaude et ronde fait son apparition au bout de quelques minutes, on sait que The Ninth Floor soufflera aussi le chaud (devrait-on dire moite ?).
A ce titre, "Play The Game" pourrait s'apparenter à la renaissance d'un cadavre: au départ titubant, le corps se lève puis s'avance, déterminé. Une guitare naît, sale, et tapisse alors le décor électro industriel de la chanson. Toujours plus accessible, "Sci Fi" lorgne cette fois ci du côté dansant des années 80: étonnant cocktail de post punk et d'électro pop Modienne.
Voilà, les bases sont posées, et le groupe déroule alors sa palette gris-noir-rouge au grès de titres souvent construits autour d'un beat déstructuré et/ou minimal, de claviers étiques pour les éléments froids, d'une voix possédée et d'une basse reptilienne pour le chaud. La guitare fait le pont entre les deux: souvent absente, elle sait pourtant soutenir l'un ou l'autre des deux camps, à la fois vivante et parasitée par des distorsions cheap.
Après les trois premiers titres, à l'identité très forte, on est donc moins surpris, mais le groupe sait nous maintenir en haleine, alternant sans cesse les passages ambient et plus énergiques, à l'image de cette reprise de "Ghostrider" de Suicide, survoltée, et guidée par la folie vocale de Tom...
The Ninth Floor n'est pas amical: on ressort même de ce premier album assez épuisé, car il est complexe et s'inscrit dans un registre résolument sombre, où toute lumière (aussi blafarde soit elle) est bannie. Un monde à part, donc, mais qui mis en scène prend une toute autre tournure, beaucoup plus orientée vers un post punk décomplexé et physique.
Très bon 16/20 | par Jekyll |
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