Torche

Meanderthal

Meanderthal

 Label :     Hydra Head 
 Sortie :    mardi 08 avril 2008 
 Format :  Album / CD   

Les Floridiens de Torche (ex Floor pour la plupart) sont des bâtards. Non, je ne suis pas en train de les insulter, loin de là. Mais combinant à des riffs ultra lourds, stoner voire sludge, des vocaux archi mélodiques, on pourrait tenter pop, ils sont voués à n'être aimés, au fond, que par peu de personnes. Trop mélodiques pour les gros durs, trop heavy pour un public mainstream. Le contraste était saisissant sur l'EP In Return, musique plombée et voix mélodique (celle du guitariste Steve Brooks).

Sur Meanderthal, le groupe enfonce le clou. Ces voix claires quasi hurlées (il faut se faire entendre en concert, avec un barda pareil à côté), ont la part belle sur des morceaux tels que "Grenades" ou "Healer". Ceux qui reprochent au groupe son virage trop mélodique n'aimeront donc pas Meanderthal. Globalement, on pourrait diviser l'album en 3 parties. De l'introductif instrumental speedé et épique "Triumph of Venus" à "Speed Of The Nail", le combo de Miami propose des morceaux courts, punchy, punkoïdes: guitares véloces, batterie tectonique le tout en moins de 10 minutes, pour 5 morceaux. "Grenades", mélodie calibrée et batterie lourde ouvre le bal parfaitement, accroche, "Pirana" est un morceau punk dans l'âme, "Sandstorm" un bref morceau de sludge pop et "Speed of The Nail", comme son nom l'indique propose un riff rapide mais heavy au possible.

En moins de 10 minutes, on s'en est pris plein la gueule, on n'a pas bien compris ce qui se passe, mais ça sonne. Puis, c'est le coeur pop de l'album qui se montre au delà des palpations sanguines. Avec le juste beau "Healer". Jamais le groupe n'aurait été aussi pop. Choeurs en forme de "ohoo", guitare mélodique en fond mais batterie aux breaks déments. Le groupe assume ses velléités pop, et c'est tant mieux. Sur ce terrain, il pourrait rivaliser avec Queens Of The Stone Age, c'est dire. "Accross The Shields" poursuit sur cette lancée, riff mélo couplé par des harmoniques de guitares cool, mid tempo de bon aloi, cavalcade du batteur et voix bien placée. Plus que convaincant. "Sundown", toujours le même délire: chorus mélodique en arrière plan, rythme lourd mais pas trop et harmonies vocales dehors pour le refrain. Après l'interlude folle "Little Champion", "Without A sound" et "Fat Waves" sont les derniers morceaux pop.

Sauf que "Fat Waves", avec son pont final de plusieurs minutes ramènent la lourdeur au cœur du disque. En fin de course, Torche, veut rassurer, "Amnesian" est lourd au possible, avec un riff lent, doom. Sur plus de 6 minutes, ce qui est, pour Torche, énorme. On oublie tout donc, reste seulement quelques choeurs lointains, et Torche revient peu à peu à l'âge de pierre, là où tout est lourd, mastoc, sauvage et brut. "Meanderthal" n'a rien à envier aux meilleurs combos sludge du moment, et du long de ses quatre minutes instrumentales, il vient concurrencer allégrament Electric Wizard, Ufomammut et Black Cobra. Un album court, intense, solide. Servi par un artwork classieux, comme d'hab, d'Aaron Turner d'Isis, qui signe d'ailleurs les Floridiens sur son label. Et Hydrahead de se targuer d'avoir en son sein une nouvelle sensation. N'en déplaise à ceux qui ne voient en ce label qu'un vivier de hypes passagères. Seul petit défaut, peut être, l'album est un peu court et on est tenté d'appuyer sur replay à la fin, un peu frustrant donc.


Très bon   16/20
par Drazorback


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