Nightstick
Blotter |
Label :
Relapse |
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Nightstick, ou comment trois allumés défoncés à l'acide décidèrent de violer le patrimoine psychédélique.
En 1997, le groupe n'a pas encore sorti d'album et ce Blotter est le second E.P. de leur discographie, après un In Dahmer's Room resté relativement confidentiel. Hébergés par le label Relapse, reconnu pour la qualité et l'éclectisme de ses artistes, on se dit que les trois gus qui posent sur la pochette ne doivent pas être que des branleurs gobant des pastilles et ayant une fascination morbide pour les clowns.
Ce Blotter d'une quarantaine de minutes s'ouvre sur l'hymne du groupe : "Workers Of The World Unite !!" Introduit par un long solo de basse (4 minutes) d'Alex Smith (également responsable des vocaux), ce titre s'étire sur une dizaine de minutes. N'allez pas pour autant croire que Nightstick fait dans le progressif ou le rock psychédélique typé 70's. Lorsque je dis 'solo', je devrais plutôt écrire que ces quatre minutes ne sont en fait qu'un brouet sonore de distorsion, de fuzz, de larsens et de grésillements d'une basse vrombissante qui s'achève dans l'ébauche d'un riff pachydermique repris par la guitare (Cotie Cowgill) et la batterie (Robert Williams.) Les paroles sont ensuite scandées sans finesse, la voix mal dégrossie d'Alex s'alliant à des solos de guitare 'tout au vibrato' pour nous plonger dans une musique garage fleurant bon l'underground. Ce groupe a le son roots par excellence et cultive une attitude 'je-m'en-foutiste', mais avec aisance et classe. La chanson s'achève sur un arpège de guitare acoustique saccagé par les dissonances. La suite du E.P. est du même acabit.
"Some Boys" est une reprise d'un morceau de Lydia Lunch (extrait de l'album In Limbo) dans une version très Black Sabbath. Je ne connais pas l'originale, mais la version de Nightstick, crasseuse à souhait, donne indubitablement envie de la découvrir. Le tempo est lourd, l'ambiance poisseuse et ces mecs ont le chic pour malmener leurs instruments.
Inutile de présenter "Set The Controls For The Heart Of The Sun". Le moins que l'on puisse dire, c'est que Nightstick connaît ses classiques. Reprendre du Pink Floyd est un exercice périlleux, surtout lorsqu'il s'agit d'un tel monument, et pourtant, là encore, le groupe parvient à s'approprier parfaitement le morceau. Ce trio pourrait être le groupe des sales mioches du quartier qui répètent dans leur cave et emmerdent tout le voisinage parce qu'ils jouent trop fort, et pourtant, avec leur technique sommaire et leur son vintage bien loin des grosses prods actuelles, ils parviennent à régurgiter une version très personnelle sur laquelle l'esprit du Sabb plane à nouveau.
S'en suit un hommage à George Clinton autour du thème de "Mommy, What's A Fundadelic", totalement métamorphosé et noyé sous des flots de distorsion. Heureusement que la référence est précisée dans le livret car il faut être un sacré mélomane pour discerner les points de concordance entre le titre original et la dérivation opérée par Nightstick. Il s'agit donc plus ici d'une improvisation que d'une reprise, mais ce titre permet de laisser s'exprimer la face psychédélique du groupe, qui prend d'ailleurs le dessus jusqu'à la fin du E.P.
Le titre éponyme se révèle être un concept de 11 minutes divisé en cinq parties instrumentales où chacun des musiciens peut faire étalage de sa technique, pratique courante dans le progressif ou le jazz. Sauf qu'ici, l'on compense le manque de virtuosité par l'abus : Abus de stupéfiants, abus d'effets, Blotter est un énorme bœuf, une cuite mise en approximation de notes où tous les instruments titubent et se cherchent pour retomber miraculeusement raccord. L'esprit psychédélique est là mais le fun a disparu. Nightstick n'a pas la défonce légère et festive...
Le CD s'achève sur Fellating The Dying Christ, une plage sonore composée (si l'on peut dire) par Robert Williams et Satan, qui nous prouve par A + B que les substances ingurgitées par le trio ont laissé des séquelles irrémédiables. Deux minutes de bruits oppressants et inidentifiables, ou l'incarnation d'un bad trip vécu de l'intérieur...
Musicalement minimaliste et, dans l'esprit, très proche de la scène stoner, Nightstick mérite l'attention de tous les amateurs de rock lourd et sale qui n'avancent pas la technique comme argument de qualité. Si ce E.P. se compose avant tout de reprises, la personnalité du groupe est déjà bien affirmée et Relapse a eu le nez fin en signant ces énergumènes : Les psychotropes, ça doit les changer des psychopathes...
En 1997, le groupe n'a pas encore sorti d'album et ce Blotter est le second E.P. de leur discographie, après un In Dahmer's Room resté relativement confidentiel. Hébergés par le label Relapse, reconnu pour la qualité et l'éclectisme de ses artistes, on se dit que les trois gus qui posent sur la pochette ne doivent pas être que des branleurs gobant des pastilles et ayant une fascination morbide pour les clowns.
Ce Blotter d'une quarantaine de minutes s'ouvre sur l'hymne du groupe : "Workers Of The World Unite !!" Introduit par un long solo de basse (4 minutes) d'Alex Smith (également responsable des vocaux), ce titre s'étire sur une dizaine de minutes. N'allez pas pour autant croire que Nightstick fait dans le progressif ou le rock psychédélique typé 70's. Lorsque je dis 'solo', je devrais plutôt écrire que ces quatre minutes ne sont en fait qu'un brouet sonore de distorsion, de fuzz, de larsens et de grésillements d'une basse vrombissante qui s'achève dans l'ébauche d'un riff pachydermique repris par la guitare (Cotie Cowgill) et la batterie (Robert Williams.) Les paroles sont ensuite scandées sans finesse, la voix mal dégrossie d'Alex s'alliant à des solos de guitare 'tout au vibrato' pour nous plonger dans une musique garage fleurant bon l'underground. Ce groupe a le son roots par excellence et cultive une attitude 'je-m'en-foutiste', mais avec aisance et classe. La chanson s'achève sur un arpège de guitare acoustique saccagé par les dissonances. La suite du E.P. est du même acabit.
"Some Boys" est une reprise d'un morceau de Lydia Lunch (extrait de l'album In Limbo) dans une version très Black Sabbath. Je ne connais pas l'originale, mais la version de Nightstick, crasseuse à souhait, donne indubitablement envie de la découvrir. Le tempo est lourd, l'ambiance poisseuse et ces mecs ont le chic pour malmener leurs instruments.
Inutile de présenter "Set The Controls For The Heart Of The Sun". Le moins que l'on puisse dire, c'est que Nightstick connaît ses classiques. Reprendre du Pink Floyd est un exercice périlleux, surtout lorsqu'il s'agit d'un tel monument, et pourtant, là encore, le groupe parvient à s'approprier parfaitement le morceau. Ce trio pourrait être le groupe des sales mioches du quartier qui répètent dans leur cave et emmerdent tout le voisinage parce qu'ils jouent trop fort, et pourtant, avec leur technique sommaire et leur son vintage bien loin des grosses prods actuelles, ils parviennent à régurgiter une version très personnelle sur laquelle l'esprit du Sabb plane à nouveau.
S'en suit un hommage à George Clinton autour du thème de "Mommy, What's A Fundadelic", totalement métamorphosé et noyé sous des flots de distorsion. Heureusement que la référence est précisée dans le livret car il faut être un sacré mélomane pour discerner les points de concordance entre le titre original et la dérivation opérée par Nightstick. Il s'agit donc plus ici d'une improvisation que d'une reprise, mais ce titre permet de laisser s'exprimer la face psychédélique du groupe, qui prend d'ailleurs le dessus jusqu'à la fin du E.P.
Le titre éponyme se révèle être un concept de 11 minutes divisé en cinq parties instrumentales où chacun des musiciens peut faire étalage de sa technique, pratique courante dans le progressif ou le jazz. Sauf qu'ici, l'on compense le manque de virtuosité par l'abus : Abus de stupéfiants, abus d'effets, Blotter est un énorme bœuf, une cuite mise en approximation de notes où tous les instruments titubent et se cherchent pour retomber miraculeusement raccord. L'esprit psychédélique est là mais le fun a disparu. Nightstick n'a pas la défonce légère et festive...
Le CD s'achève sur Fellating The Dying Christ, une plage sonore composée (si l'on peut dire) par Robert Williams et Satan, qui nous prouve par A + B que les substances ingurgitées par le trio ont laissé des séquelles irrémédiables. Deux minutes de bruits oppressants et inidentifiables, ou l'incarnation d'un bad trip vécu de l'intérieur...
Musicalement minimaliste et, dans l'esprit, très proche de la scène stoner, Nightstick mérite l'attention de tous les amateurs de rock lourd et sale qui n'avancent pas la technique comme argument de qualité. Si ce E.P. se compose avant tout de reprises, la personnalité du groupe est déjà bien affirmée et Relapse a eu le nez fin en signant ces énergumènes : Les psychotropes, ça doit les changer des psychopathes...
Sympa 14/20 | par Arno Vice |
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