Beat Happening
Dreamy |
Label :
K |
||||
Black Candy ayant définitivement assis leur réputation, le troisième album de Beat Happening, Dreamy toujours sur le label maison K Records, fut celui de la consécration dans un milieu alternatif en pleine explosion créative.
La recette reste toujours la même : les morceaux se partagent entre rock binaire crépusculaire empli de pessimisme et mélopées plus mélodiques et lumineuses souvent adoucies par la voix charmante de la batteuse Heather Lewis. Par contre, une nette évolution se fait entendre au niveau du son. Beat Happening sonne toujours très cheap mais la production est plus ample et nettement moins stridente. Les morceaux aux rythmiques binaires garages et aux guitares abrasives en deviennent encore plus glauques alors que les titres mélodiques prennent une dimension ‘pop' relative. Dreamy représentera l'accomplissement final du style maison, le groupe le faisant largement évoluer sur son cinquième et dernier album.
Malgré le statut anti rock star revendiqué par le groupe (il n'y qu'à voir la pochette anti-glamour par excellence), Dreamy aura un impact certain sur toute la scène indie. Beaucoup de groupes, après avoir explosé médiatiquement, revendiqueront l'influence musicale et éthique de Beat Happening. La fidélité à la musique traditionnelle, la production dépouillée, l'enregistrement archaïque et l'humilité des membres du groupe seront souvent pris pour exemple. Sorti en plein raz de marée Nevermind, les ventes bénéficieront même de l'intérêt nouveau du public pour la scène alternative américaine. Mais, comme souvent, ce groupe fondateur n'aura droit qu'aux miettes du gâteau...
La recette reste toujours la même : les morceaux se partagent entre rock binaire crépusculaire empli de pessimisme et mélopées plus mélodiques et lumineuses souvent adoucies par la voix charmante de la batteuse Heather Lewis. Par contre, une nette évolution se fait entendre au niveau du son. Beat Happening sonne toujours très cheap mais la production est plus ample et nettement moins stridente. Les morceaux aux rythmiques binaires garages et aux guitares abrasives en deviennent encore plus glauques alors que les titres mélodiques prennent une dimension ‘pop' relative. Dreamy représentera l'accomplissement final du style maison, le groupe le faisant largement évoluer sur son cinquième et dernier album.
Malgré le statut anti rock star revendiqué par le groupe (il n'y qu'à voir la pochette anti-glamour par excellence), Dreamy aura un impact certain sur toute la scène indie. Beaucoup de groupes, après avoir explosé médiatiquement, revendiqueront l'influence musicale et éthique de Beat Happening. La fidélité à la musique traditionnelle, la production dépouillée, l'enregistrement archaïque et l'humilité des membres du groupe seront souvent pris pour exemple. Sorti en plein raz de marée Nevermind, les ventes bénéficieront même de l'intérêt nouveau du public pour la scène alternative américaine. Mais, comme souvent, ce groupe fondateur n'aura droit qu'aux miettes du gâteau...
Très bon 16/20 | par Abe-sapien |
En écoute : https://beathappening.bandcamp.com/album/dreamy
Posté le 01 mars 2009 à 11 h 00 |
Déjà il y a cette pochette.
Une photo de mauvaise qualité, où 3 individus posent pour les besoins de la cause. Une photo qui en dit long.
Fragilité des moyens mis en œuvre pour porter à bout de bras un rock torse et cagneux.
Difficile d'expliquer en de nombreuses et longues phrases pourquoi on aime cet album, alors qu'il suffirait juste de dire qu'il est absolument fantastique.
Oui ça fait peu d'argument, je l'admets.
Disque sorti en 1991, Dreamy, demeure comme le reste de la discographie de Beat Happening : indispensable.
Une sorte de twee pop passée à la moulinette punk, sèche sur l'os mais qui aurait gardé toute sa saveur enfantine regorgeant de petites comptines funestes et sauvages, qui ne se laissent attraper qu'une fois la stupeur passée.
Stupeur devant l'effrayante voix de Calvin Johnson, crooner hirsute de l'underground pop US, qui comme par magie insuffle une candeur noire et moite à chaque apparition. Le timbre caressant voir par moment carrément libidineux. "Nancy Sin" à l'érotisme sous-jacent, avec une attitude qui convoque à chaque titre cette âme punk, "Me Untamed".
Car oui, Calvin Johnson est sûrement le plus punk d'entre tous. Il ne crie pas sa rage, ne porte aucun déguisement outrancié. Mais il a la foi.
Celle de la débrouille et des bouts de ficelle.
Regardez la pochette intérieure. Cet album a été fait à la maison. Réellement je veux dire!
Dans la cuisine, parmi les pots de confiture et la plaque électrique.
Calvin Jonhson voit les choses comme ça.
Le Do it Yourself ici n'est plus une blague. C'est très sérieux même. Il y met un point d'honneur.
De celui qui pousse certains à l'urgence et au suicide commercial, mais qui fait se mettre à genoux les autres devant tant de génie.
Il faut être génial forcément, pour sortir de tels albums.
Beaucoup parleront de rugosité et de "son crade" alors qu'il est aussi et surtout question de fraîcheur et de spontanéité revigorante.
C'est surtout ça que l'on retiendra d'ailleurs. La voix de Heather Lewis, petite chose tombée du nid, aussi douce que peut être sépulcrale la voix de Calvin. Sur "Fortune Cookie Prize", lumineuse et belle à pleurer.
On trouve de tout ici mais surtout de grandes chansons.
Prenez l'exemple de "Cry For A Shadow".
Ou comment écrire un titre pop éternel comprenant 3 accords grand maximum avec cette poésie et cet ensorcellement.
Beat Happening est un groupe complètement désarmant de beauté et de sincérité. Tellement touchant.
Calvin Johnson met ses valeurs, ses convictions, sa vie sur la table à chaque chanson.
Le rock en guise de religion et pour toutes certitudes.
Une photo de mauvaise qualité, où 3 individus posent pour les besoins de la cause. Une photo qui en dit long.
Fragilité des moyens mis en œuvre pour porter à bout de bras un rock torse et cagneux.
Difficile d'expliquer en de nombreuses et longues phrases pourquoi on aime cet album, alors qu'il suffirait juste de dire qu'il est absolument fantastique.
Oui ça fait peu d'argument, je l'admets.
Disque sorti en 1991, Dreamy, demeure comme le reste de la discographie de Beat Happening : indispensable.
Une sorte de twee pop passée à la moulinette punk, sèche sur l'os mais qui aurait gardé toute sa saveur enfantine regorgeant de petites comptines funestes et sauvages, qui ne se laissent attraper qu'une fois la stupeur passée.
Stupeur devant l'effrayante voix de Calvin Johnson, crooner hirsute de l'underground pop US, qui comme par magie insuffle une candeur noire et moite à chaque apparition. Le timbre caressant voir par moment carrément libidineux. "Nancy Sin" à l'érotisme sous-jacent, avec une attitude qui convoque à chaque titre cette âme punk, "Me Untamed".
Car oui, Calvin Johnson est sûrement le plus punk d'entre tous. Il ne crie pas sa rage, ne porte aucun déguisement outrancié. Mais il a la foi.
Celle de la débrouille et des bouts de ficelle.
Regardez la pochette intérieure. Cet album a été fait à la maison. Réellement je veux dire!
Dans la cuisine, parmi les pots de confiture et la plaque électrique.
Calvin Jonhson voit les choses comme ça.
Le Do it Yourself ici n'est plus une blague. C'est très sérieux même. Il y met un point d'honneur.
De celui qui pousse certains à l'urgence et au suicide commercial, mais qui fait se mettre à genoux les autres devant tant de génie.
Il faut être génial forcément, pour sortir de tels albums.
Beaucoup parleront de rugosité et de "son crade" alors qu'il est aussi et surtout question de fraîcheur et de spontanéité revigorante.
C'est surtout ça que l'on retiendra d'ailleurs. La voix de Heather Lewis, petite chose tombée du nid, aussi douce que peut être sépulcrale la voix de Calvin. Sur "Fortune Cookie Prize", lumineuse et belle à pleurer.
On trouve de tout ici mais surtout de grandes chansons.
Prenez l'exemple de "Cry For A Shadow".
Ou comment écrire un titre pop éternel comprenant 3 accords grand maximum avec cette poésie et cet ensorcellement.
Beat Happening est un groupe complètement désarmant de beauté et de sincérité. Tellement touchant.
Calvin Johnson met ses valeurs, ses convictions, sa vie sur la table à chaque chanson.
Le rock en guise de religion et pour toutes certitudes.
Excellent ! 18/20
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