Oslo Telescopic
The Dominique Ø Project |
Label :
Lithium |
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Fait divers datant de 2002 : Dominique A est kidnappé par trois hommes invisibles pour finir séquestré pendant un temps indéterminé dans une cave humide.
De l'obsurité, la voix agressive de ses ravisseurs lui parvient : "Ecris nous tes meilleurs textes !". Pas de possibilité de faire autre chose, le vieux mur qui s'éfrite n'étant pas plus loquace que cette gamelle de "Dirty Food" posée là devant.
Dominique, en bien mauvaise posture, s'attèle donc à la tâche avec application, pour oublier ses horribles courbatures, et plus que tout, pour oublier se demander stérilement pourquoi il est là, et quand il sera remis en liberté. Les jours passent... De temps en temps, l'un des hommes, couvert de bandelettes de momie (toujours le même homme, ou celui d'hier était-il plus grand ?) vient lui amener sa nourriture, et contrôler en même temps le travail effectué. Un beau jour, on offre au pauvre chanteur un vieux magnéto K7. Le rêve se dit-il, je vais pouvoir écouter de la musique pour meubler ces journées pour le moins maussades. Mais le bonhomme déchante vite, à la vue des seules K7 mises à sa disposition. "Impossible d'échapper à tes geôliers Dominique, soit tu écoutes leur musique, soit tu continues à te taper le ploc...ploc... de ce vieux robinet qui goutte quelque part dans son coin, et tu finiras définitivement marteau", lui serine la petite voix dans sa tête qui se fait de plus en plus envahissante. Alors il écoute, et force est de reconnaître que c'est putôt pas mal, bien que ce ne soit pas une musique propice à l'évasion : suite de collages rustres, un sorte d'électro-rock binaire et sombre confirmant bien le très mauvais état de santé mentale de ses abjects ravisseurs.
Puis, un autre jour, on pose devant lui sans un mot une nouvelle K7, où est inscrit The Dominique O Project, de l'écriture à présent familière, et maladroite, d'un enfant de 7 ans. Il parvient à déchiffrer, au bout de quelque effort "Tu chantera la dessu, où sa va pas alé bien". Le dessein de ses ravisseurs est à présent on ne peut plus clair, et pressé d'en finir, Dominique passe les jours suivants à poser désespérément des parties vocales sur ces instrumentaux sauvages, manière de ne pas finir zinzin, et de ne pas contrarier leurs auteurs.
Un matin, plusieurs rafales de kalaschnikov viennent brutalement tirer Dominique de son sommeil agité. Il ouvre les yeux pour se rendre compte, hébété mais rassuré, que ce bruit infernal provient d'un numéro de claquettes (virtuose au demerant) offert gratuitement par l'un des hommes sans visage qui vient de s'introduire dans sa "chambre", avant que l'homme ne lui annonce d'une voix de stentor, qu'il est invité à une fête en son honneur, lui "le plus grand chanteur francophone en activité". A une seule condition. La fête c'est demain, et les morceaux ont intérêt à être finis pour pouvoir les présenter à l'équipe.
C'est donc au milieu d'une armée de momies qu'un Dominique Ané amaigri donnera une concert inhabituel, une sorte de karaoké destroy qui finira en beuverie gérérale. Croyez moi ou non, mais à cinq heures du matin, affalé sur un divan rapiécé dans ce studio sans fenêtre, Dominique était encore tout aspiré dans un grand monologue où il était question de garder une part de l'esprit Remué pour la réalisation de ce futur disque en commun, sous le regard approbateur des invités sans visage.
A partir de cette nuit enflammée de débats esthétiques, une amitié cordiale grandit entre le pauvre otage et ses ravisseurs, ravis de se découvrir des goûts communs pour le rock déconstruit et les collages surréalistes. Cette entente faite de dépendance est un phénomène connu sous le nom de "Syndrôme De Stockholm", phénomène auquel Dominique et ses nouveaux amis dédieront une chanson.
Finalement, tout est bien qui finit bien, Dominique est relâché au bout de seulement trente trois jours, après une dernière session d'enregistrement, le morceau "Hit Hit Hit", où à bout de nerfs et encore perturbé par le mutisme dans lequel il était plongé les premières semaines, le chanteur vient de s'emmêler les pinceaux entre l'anglais, l'espagnol et le français, tentative de comédie musicale en yahourt qui fit l'effet d'un véritable catharsis.
Comme quoi, la musique peut sauver la vie...
De l'obsurité, la voix agressive de ses ravisseurs lui parvient : "Ecris nous tes meilleurs textes !". Pas de possibilité de faire autre chose, le vieux mur qui s'éfrite n'étant pas plus loquace que cette gamelle de "Dirty Food" posée là devant.
Dominique, en bien mauvaise posture, s'attèle donc à la tâche avec application, pour oublier ses horribles courbatures, et plus que tout, pour oublier se demander stérilement pourquoi il est là, et quand il sera remis en liberté. Les jours passent... De temps en temps, l'un des hommes, couvert de bandelettes de momie (toujours le même homme, ou celui d'hier était-il plus grand ?) vient lui amener sa nourriture, et contrôler en même temps le travail effectué. Un beau jour, on offre au pauvre chanteur un vieux magnéto K7. Le rêve se dit-il, je vais pouvoir écouter de la musique pour meubler ces journées pour le moins maussades. Mais le bonhomme déchante vite, à la vue des seules K7 mises à sa disposition. "Impossible d'échapper à tes geôliers Dominique, soit tu écoutes leur musique, soit tu continues à te taper le ploc...ploc... de ce vieux robinet qui goutte quelque part dans son coin, et tu finiras définitivement marteau", lui serine la petite voix dans sa tête qui se fait de plus en plus envahissante. Alors il écoute, et force est de reconnaître que c'est putôt pas mal, bien que ce ne soit pas une musique propice à l'évasion : suite de collages rustres, un sorte d'électro-rock binaire et sombre confirmant bien le très mauvais état de santé mentale de ses abjects ravisseurs.
Puis, un autre jour, on pose devant lui sans un mot une nouvelle K7, où est inscrit The Dominique O Project, de l'écriture à présent familière, et maladroite, d'un enfant de 7 ans. Il parvient à déchiffrer, au bout de quelque effort "Tu chantera la dessu, où sa va pas alé bien". Le dessein de ses ravisseurs est à présent on ne peut plus clair, et pressé d'en finir, Dominique passe les jours suivants à poser désespérément des parties vocales sur ces instrumentaux sauvages, manière de ne pas finir zinzin, et de ne pas contrarier leurs auteurs.
Un matin, plusieurs rafales de kalaschnikov viennent brutalement tirer Dominique de son sommeil agité. Il ouvre les yeux pour se rendre compte, hébété mais rassuré, que ce bruit infernal provient d'un numéro de claquettes (virtuose au demerant) offert gratuitement par l'un des hommes sans visage qui vient de s'introduire dans sa "chambre", avant que l'homme ne lui annonce d'une voix de stentor, qu'il est invité à une fête en son honneur, lui "le plus grand chanteur francophone en activité". A une seule condition. La fête c'est demain, et les morceaux ont intérêt à être finis pour pouvoir les présenter à l'équipe.
C'est donc au milieu d'une armée de momies qu'un Dominique Ané amaigri donnera une concert inhabituel, une sorte de karaoké destroy qui finira en beuverie gérérale. Croyez moi ou non, mais à cinq heures du matin, affalé sur un divan rapiécé dans ce studio sans fenêtre, Dominique était encore tout aspiré dans un grand monologue où il était question de garder une part de l'esprit Remué pour la réalisation de ce futur disque en commun, sous le regard approbateur des invités sans visage.
A partir de cette nuit enflammée de débats esthétiques, une amitié cordiale grandit entre le pauvre otage et ses ravisseurs, ravis de se découvrir des goûts communs pour le rock déconstruit et les collages surréalistes. Cette entente faite de dépendance est un phénomène connu sous le nom de "Syndrôme De Stockholm", phénomène auquel Dominique et ses nouveaux amis dédieront une chanson.
Finalement, tout est bien qui finit bien, Dominique est relâché au bout de seulement trente trois jours, après une dernière session d'enregistrement, le morceau "Hit Hit Hit", où à bout de nerfs et encore perturbé par le mutisme dans lequel il était plongé les premières semaines, le chanteur vient de s'emmêler les pinceaux entre l'anglais, l'espagnol et le français, tentative de comédie musicale en yahourt qui fit l'effet d'un véritable catharsis.
Comme quoi, la musique peut sauver la vie...
Bon 15/20 | par Sam lowry |
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