Gonzales
Gonzales Über Alles |
Label :
Kitty-Yo |
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Avant de s'envoler pour vivre un bon moment en Allemagne, Gonzales avait déjà enregistré chez lui au Canada deux albums.
Composé avec peu de matos, et de plus du matos emprunté à des amis, ce troisième album du show-man adoré ou détesté est celui qui nous l'a fait connaître ici. Il n'est pas ce qu'il pourrait présager, un disque souffrant d'une production pas à la hauteur des émotions qu'il chercherait à transmettre. En vérité, c'est un album aux mélodies et à la production simple, mais qui en contrepartie est véritablement excitant par sa variété. Ici, la pop se colore de trip-hop, le hip-hop de jazz, dans des morceaux au format court, 2 à 4 minutes guère plus, souvent linéaires... Mais d'où vient donc cette tendance qu'ils peuvent avoir à rester scotchés pendant longtemps dans nos têtes? Tout d'abord, un son à la fois très chaud et vieillot, des ambiances mystérieuses et sensuelles, des styles très différents qui se rejoingnent naturellement, et un côté infiniment cool - les nombreux pétards fumés par Chilly aidant - qui se dégage de douze de ces perles (sur treize, j'en enlève une sur laquelle je reviendrai plus loin). On peut passer d'une sublime perle de pop pour cabarets enfumés magnifiée par la voix sensuellement lynchienne de Sticky ("Why Don't We Disappear?") à un mix hip hop instrumental efficace et planant, du Dj Shadow fauché en quelque sorte. Déjà excellent pianiste, Chilly nous offre trois morceaux au petit clavier nonchalant, les "Chilly In F minor", "Bb minor", et "D minor", à la technicité subtile, annonçant déjà le fameux Piano Solo sorti quelques années plus tard. Ces morceaux sont des respirations bienvenues et d'une grande pureté. Du "Chilly in F minor" découle d'ailleurs le fabuleux "Clarinets", qui sur un beat hip hop sec et jouant sur un beau contretemps voit se poser des clarinettes qui peuvent évoquer les vieux films du réalisme poétique.
Chilly chante ou rappe pour le moment que très peu, laissant les instrumentaux et leur florilège d'idées géniales faire leur travail. La magie fragile du court "Love Scene" est quelque chose qui dépasse de loin les superproductions musicales. Et l'humour est là, pas encore corrosif, sous forme de petits clins d'oeil à l'auditeur mélomane : écoutez "Past Your Bed Time" et vous entendrez Leonard Cohen et son "I's 4 in the morning", premiers mots de la bouleversante et mythique chanson "Famous Blue Raincoat", voix samplée sur une mixture hip-hop bricolée.
Et il y donc ce fameux morceau qui dépasse la barre, lui, des cinq minutes, placé là en plein milieu comme une mauvaise blague, où une voix trainante sur un petit rythme jazzy à l'agonie répète "I've walked for hours, for hours, hours, for hours..." Et on a bien l'impression, du coup que ce morceau dure des heures. Je crois bien que l'artiste a voulu jouer avec l'ennui de l'auditeur, mais la blague chez moi n'a pas pris.
C'est à cause la bête noire "Walked For Hours" que je ne dirais pas que cet album est parfait, mais il n'en est pas loin...
Composé avec peu de matos, et de plus du matos emprunté à des amis, ce troisième album du show-man adoré ou détesté est celui qui nous l'a fait connaître ici. Il n'est pas ce qu'il pourrait présager, un disque souffrant d'une production pas à la hauteur des émotions qu'il chercherait à transmettre. En vérité, c'est un album aux mélodies et à la production simple, mais qui en contrepartie est véritablement excitant par sa variété. Ici, la pop se colore de trip-hop, le hip-hop de jazz, dans des morceaux au format court, 2 à 4 minutes guère plus, souvent linéaires... Mais d'où vient donc cette tendance qu'ils peuvent avoir à rester scotchés pendant longtemps dans nos têtes? Tout d'abord, un son à la fois très chaud et vieillot, des ambiances mystérieuses et sensuelles, des styles très différents qui se rejoingnent naturellement, et un côté infiniment cool - les nombreux pétards fumés par Chilly aidant - qui se dégage de douze de ces perles (sur treize, j'en enlève une sur laquelle je reviendrai plus loin). On peut passer d'une sublime perle de pop pour cabarets enfumés magnifiée par la voix sensuellement lynchienne de Sticky ("Why Don't We Disappear?") à un mix hip hop instrumental efficace et planant, du Dj Shadow fauché en quelque sorte. Déjà excellent pianiste, Chilly nous offre trois morceaux au petit clavier nonchalant, les "Chilly In F minor", "Bb minor", et "D minor", à la technicité subtile, annonçant déjà le fameux Piano Solo sorti quelques années plus tard. Ces morceaux sont des respirations bienvenues et d'une grande pureté. Du "Chilly in F minor" découle d'ailleurs le fabuleux "Clarinets", qui sur un beat hip hop sec et jouant sur un beau contretemps voit se poser des clarinettes qui peuvent évoquer les vieux films du réalisme poétique.
Chilly chante ou rappe pour le moment que très peu, laissant les instrumentaux et leur florilège d'idées géniales faire leur travail. La magie fragile du court "Love Scene" est quelque chose qui dépasse de loin les superproductions musicales. Et l'humour est là, pas encore corrosif, sous forme de petits clins d'oeil à l'auditeur mélomane : écoutez "Past Your Bed Time" et vous entendrez Leonard Cohen et son "I's 4 in the morning", premiers mots de la bouleversante et mythique chanson "Famous Blue Raincoat", voix samplée sur une mixture hip-hop bricolée.
Et il y donc ce fameux morceau qui dépasse la barre, lui, des cinq minutes, placé là en plein milieu comme une mauvaise blague, où une voix trainante sur un petit rythme jazzy à l'agonie répète "I've walked for hours, for hours, hours, for hours..." Et on a bien l'impression, du coup que ce morceau dure des heures. Je crois bien que l'artiste a voulu jouer avec l'ennui de l'auditeur, mais la blague chez moi n'a pas pris.
C'est à cause la bête noire "Walked For Hours" que je ne dirais pas que cet album est parfait, mais il n'en est pas loin...
Très bon 16/20 | par Sam lowry |
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