Malajube
Trompe L'oeil |
Label :
Cooperative Music |
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Nombreuses sont les blagues sur nos amis Québécois, et pourtant, ils n'ont pas beaucoup à nous envier, surtout au niveau de la scène rock, laissant bien loin des artistes estampillés label "Rock Français", auréolés de succès dans l'hexagone. Comme quoi le chant dans la langue de Molière et le rock peuvent faire bon ménage ailleurs que dans nos contrées.
Malajube rencontre un vrai succès chez nos amis francophones et commence à percer un peu chez nous.
Ancien quatuor devenu quintet, le groupe possède son univers propre, fantaisiste, sucré (dans le bon sens du terme), maniant l'ironie, le bon mot et le non-sens avec allégresse, mais n'oubliant pas la rage et une certaine mélancolie. Mais n'allez pas y chercher des réflexions métaphysiques ou de l'engagement politique, on est plus dans le son que le sens, plus dans la poésie que le politique. Mais sous des premiers abords primesautiers, ne se cache pas une certaine tristesse, ce qui est tout le paradoxe de Malajube, juvénile et mature, puissant et fragile. Selon le chanteur, le nom du groupe vient d'une maladie, ou de l'association du mot maladie et du verbe jubiler, un nom qui sied à ravir au groupe. Ce thème est d'ailleurs très présent dans l'album, maladie physique (voir les annotations en face de chaque titres dans le livret), la chanson "Le Crabe" renvoyant directement au cancer, maladie mentale, la jalousie extrême dans "La Monogamie", l'attente d'un être mort dans "Étienne d'Août", la folie dans "St Fortunat", une musique a l'image du chanteur, personnage timide, encapuchonné la plupart du temps, mais électrisant avec sa guitare.
Leur musique joyeuse, bordélique, mélancolique et maîtrisée n'est pas sans nous rappeler parfois Arcade Fire, pour qui ils ont assuré la première partie. D'ailleurs ils sont plutôt assez bien entourés pour ce disque (Pierre Lapointe, The Dears, Loco Locass (groupe de rap québécois).
J'ai découvert ce groupe par hasard, en tombant sur le titre "Étienne d'Août" sur une émission de canal plus, en live. Là, c'est la claque, une mélodie accrocheuse, des guitares percutante, une puissance contenue dans un des seuls titres de l'album vraiment calme, un chanteur cache sous sa capuche, avec cette voix si particulière, un peu celle d'un enfant qui aurait déjà beaucoup vécu. Je me précipite sur l'album, qui a dû tourner pendant tout l'été et encore fréquemment maintenant. C'est le genre de galette que vous écoutez entre potes à une soirée, dans la voiture, religieusement, en vous souvenant de chaque plan et l'attendant avec envie, ou toute les chansons deviennent rapidement culte.
Après, qualifier Malajube musicalement est quelque chose d'assez difficile, melting-pot d'influences qui friserait l'indigestion chez n'importe quels autres groupes. On passe de la balade à de la pop sucrée, du punk à la grandiloquence, de la musique de saloon (le délirant "Ton Plat Favori") au rap. Et encore c'est restreindre l'éventail de sons proposés. Il suffit en plus de voir leurs clips tour à tour psychédéliques ,délirants, beaux et tristes pour s'en convaincre. La production est vraiment à la hauteur, avalanche d'instruments, de guitare, de chœurs etc, qui nous donne une impression de magnifique bordel organisé, section rythmique efficace, guitares tour à tour tranchantes ou mélodieuses, claviers vintages, une seule ligne de conduite, la liberté et l'inventivité.Tout en restant vraiment cohérent.
Une chanson comme "Casse Cou" est un parfait exemple de la musique de Malajube, introduction mélancolique, couplet énervé, refrain pop avec le petit solo qui va avec, concept on peut dire étire sur tout l'album. Des merveilleux singles comme "Montréal -40°" à l'enthousiasmant "Ton plat Favori", de "La Monagamie" au magnifique final à la grandiloquence magnifique, du ultra bourrin et punky agrémenté de claviers de l'espace que jalouseraient Muse dans "Fille A Plume" aux arrangements magnifiques de "Etienne d'Août", jeu de mot sur notre Etienne national, si quelqu'un sait le lien entre les deux, merci de me le dire. Un disque parfait, qui nous emmène des Beatles aux punks, des 80's à des groupes comme les Flaming Lips ou Arcade Fire, tout en ayant une personnalité vraiment à part, bercé par une voix rageuse, violente, douce, candide, des paroles surréalistes, drôles, nostalgiques, mélancoliques. Le talent de ces types là n'est vraiment pas un Trompe L'œil.
Malajube rencontre un vrai succès chez nos amis francophones et commence à percer un peu chez nous.
Ancien quatuor devenu quintet, le groupe possède son univers propre, fantaisiste, sucré (dans le bon sens du terme), maniant l'ironie, le bon mot et le non-sens avec allégresse, mais n'oubliant pas la rage et une certaine mélancolie. Mais n'allez pas y chercher des réflexions métaphysiques ou de l'engagement politique, on est plus dans le son que le sens, plus dans la poésie que le politique. Mais sous des premiers abords primesautiers, ne se cache pas une certaine tristesse, ce qui est tout le paradoxe de Malajube, juvénile et mature, puissant et fragile. Selon le chanteur, le nom du groupe vient d'une maladie, ou de l'association du mot maladie et du verbe jubiler, un nom qui sied à ravir au groupe. Ce thème est d'ailleurs très présent dans l'album, maladie physique (voir les annotations en face de chaque titres dans le livret), la chanson "Le Crabe" renvoyant directement au cancer, maladie mentale, la jalousie extrême dans "La Monogamie", l'attente d'un être mort dans "Étienne d'Août", la folie dans "St Fortunat", une musique a l'image du chanteur, personnage timide, encapuchonné la plupart du temps, mais électrisant avec sa guitare.
Leur musique joyeuse, bordélique, mélancolique et maîtrisée n'est pas sans nous rappeler parfois Arcade Fire, pour qui ils ont assuré la première partie. D'ailleurs ils sont plutôt assez bien entourés pour ce disque (Pierre Lapointe, The Dears, Loco Locass (groupe de rap québécois).
J'ai découvert ce groupe par hasard, en tombant sur le titre "Étienne d'Août" sur une émission de canal plus, en live. Là, c'est la claque, une mélodie accrocheuse, des guitares percutante, une puissance contenue dans un des seuls titres de l'album vraiment calme, un chanteur cache sous sa capuche, avec cette voix si particulière, un peu celle d'un enfant qui aurait déjà beaucoup vécu. Je me précipite sur l'album, qui a dû tourner pendant tout l'été et encore fréquemment maintenant. C'est le genre de galette que vous écoutez entre potes à une soirée, dans la voiture, religieusement, en vous souvenant de chaque plan et l'attendant avec envie, ou toute les chansons deviennent rapidement culte.
Après, qualifier Malajube musicalement est quelque chose d'assez difficile, melting-pot d'influences qui friserait l'indigestion chez n'importe quels autres groupes. On passe de la balade à de la pop sucrée, du punk à la grandiloquence, de la musique de saloon (le délirant "Ton Plat Favori") au rap. Et encore c'est restreindre l'éventail de sons proposés. Il suffit en plus de voir leurs clips tour à tour psychédéliques ,délirants, beaux et tristes pour s'en convaincre. La production est vraiment à la hauteur, avalanche d'instruments, de guitare, de chœurs etc, qui nous donne une impression de magnifique bordel organisé, section rythmique efficace, guitares tour à tour tranchantes ou mélodieuses, claviers vintages, une seule ligne de conduite, la liberté et l'inventivité.Tout en restant vraiment cohérent.
Une chanson comme "Casse Cou" est un parfait exemple de la musique de Malajube, introduction mélancolique, couplet énervé, refrain pop avec le petit solo qui va avec, concept on peut dire étire sur tout l'album. Des merveilleux singles comme "Montréal -40°" à l'enthousiasmant "Ton plat Favori", de "La Monagamie" au magnifique final à la grandiloquence magnifique, du ultra bourrin et punky agrémenté de claviers de l'espace que jalouseraient Muse dans "Fille A Plume" aux arrangements magnifiques de "Etienne d'Août", jeu de mot sur notre Etienne national, si quelqu'un sait le lien entre les deux, merci de me le dire. Un disque parfait, qui nous emmène des Beatles aux punks, des 80's à des groupes comme les Flaming Lips ou Arcade Fire, tout en ayant une personnalité vraiment à part, bercé par une voix rageuse, violente, douce, candide, des paroles surréalistes, drôles, nostalgiques, mélancoliques. Le talent de ces types là n'est vraiment pas un Trompe L'œil.
Excellent ! 18/20 | par John Trent |
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