Death In June
All Pigs Must Die |
Label :
Leprosy |
||||
Un petit cochon
Pendu au plafond
Tirez-lui la queue
Il pondra des œufs
Tirez-lui plus fort
Il pondra de l'or
De l'or ou de l'argent ?
De l'argent tu seras dedans
De l'or tu seras dehors
Après plusieurs jours d'attente, je reçois un colis rectangulaire, bien ficelé, venant d'Angleterre... Il ne peut contenir que mon premier disque de Death In June. Je déballe le tout, et sors le vinyle de sa pochette, un vinyle tout rose, comme celui d'un cochon. Je mets le disque en route, et ma vie disparaît pour laisser chanter la voix martiale de D.Pearce. Tous les ingrédients sont là, guitares sèches épurées et répétitives, rythmiques militaires qui ont depuis longtemps fait la renommée du néofolk et pourtant, je sais, je sens, qu'All Pigs Must Die n'est pas un album comme les autres.
D'abord, sa pochette nous renvoie une image violente et directe, avec ces cochons attablés et menacés d'être égorgés. Des runes encadrent cette image. Connaissant les penchants du groupe pour certaines esthétiques, je ne suis pas surpris. Le disque s'ouvre sur "All Pigs Must Die", chanson éponyme. La guerre est déclarée, la voix profonde de Pearce attaque et lance des "All pigs must die/The stolen riches are really mine", et une trompette lointaine lui répond. Puis, le disque enchaîne avec "Tick Tock", merveilleuse chanson bercée par un accordéon d'une précision mécanique. C'est à mon avis la meilleure chanson du disque, elle incarne parfaitement l'écoulement du temps. Viens ensuite "Disappear In Every Way", autre ballade classique, imparable. Toutes les parties guitares du disque sont accompagnées de trompettes et/ou d'accordéons, conférant à l'ensemble une certaine magie (à ce propos, l'accordéon est joué par un membre de l'excellent groupe allemand Forseti – notons aussi la participation de Boyd Rice). "The Enemy Within" nous emmène en Allemagne, la ligne de chant de Pearce est parfaite, et imprègne la chanson d'une certaine mélancolie. La chanson suivante s'appelle "We Said Destroy II", référence à She Said Destroy, titre d'un EP de Death In June sorti en 84. Puis vient "Flies Have Their house", qui est chantée à la manière d'une comptine, presque susurrée à notre oreille.
Cette première face du vinyle possède une pureté absolue, une énergie incroyable – certains fans de DIJ détestent cet album, trouvant la voix de Pearce morne, terne, sans vie. Pourtant, cette première partie recèle de magnifiques trésors, tels "All Pigs Must Die" et "Tick Tock".
La deuxième face du vinyle est radicalement différente : alors que la première proposait des chansons folks, cette deuxième face est uniquement constituée de morceaux indus. Beaucoup d'effets électroniques, des voix trafiquées, des résonances parcourent les sillons. Parfois, des paroles viennent s'ajouter au magma sonore, alternant entre l'anglais et l'allemand. Le résultat obtenu est très apocalyptique, et je ne cache pas que je préfère le côté folk. Néanmoins, ce procédé est assez original (on le retrouve sur "The Wall Of Sacrifice"), pour peu qu'on soit attiré par le mouvement bruitiste.
En conclusion, All Pigs Must Die est un bon album, mais a deux facettes : le côté folk est magnifiquement réussi, aucune chanson n'est à laisser. Le côté indus est moins accessible, encore plus sombre, et empreint d'une violence, d'un sadisme assez dérangeant parfois.
Pendu au plafond
Tirez-lui la queue
Il pondra des œufs
Tirez-lui plus fort
Il pondra de l'or
De l'or ou de l'argent ?
De l'argent tu seras dedans
De l'or tu seras dehors
Après plusieurs jours d'attente, je reçois un colis rectangulaire, bien ficelé, venant d'Angleterre... Il ne peut contenir que mon premier disque de Death In June. Je déballe le tout, et sors le vinyle de sa pochette, un vinyle tout rose, comme celui d'un cochon. Je mets le disque en route, et ma vie disparaît pour laisser chanter la voix martiale de D.Pearce. Tous les ingrédients sont là, guitares sèches épurées et répétitives, rythmiques militaires qui ont depuis longtemps fait la renommée du néofolk et pourtant, je sais, je sens, qu'All Pigs Must Die n'est pas un album comme les autres.
D'abord, sa pochette nous renvoie une image violente et directe, avec ces cochons attablés et menacés d'être égorgés. Des runes encadrent cette image. Connaissant les penchants du groupe pour certaines esthétiques, je ne suis pas surpris. Le disque s'ouvre sur "All Pigs Must Die", chanson éponyme. La guerre est déclarée, la voix profonde de Pearce attaque et lance des "All pigs must die/The stolen riches are really mine", et une trompette lointaine lui répond. Puis, le disque enchaîne avec "Tick Tock", merveilleuse chanson bercée par un accordéon d'une précision mécanique. C'est à mon avis la meilleure chanson du disque, elle incarne parfaitement l'écoulement du temps. Viens ensuite "Disappear In Every Way", autre ballade classique, imparable. Toutes les parties guitares du disque sont accompagnées de trompettes et/ou d'accordéons, conférant à l'ensemble une certaine magie (à ce propos, l'accordéon est joué par un membre de l'excellent groupe allemand Forseti – notons aussi la participation de Boyd Rice). "The Enemy Within" nous emmène en Allemagne, la ligne de chant de Pearce est parfaite, et imprègne la chanson d'une certaine mélancolie. La chanson suivante s'appelle "We Said Destroy II", référence à She Said Destroy, titre d'un EP de Death In June sorti en 84. Puis vient "Flies Have Their house", qui est chantée à la manière d'une comptine, presque susurrée à notre oreille.
Cette première face du vinyle possède une pureté absolue, une énergie incroyable – certains fans de DIJ détestent cet album, trouvant la voix de Pearce morne, terne, sans vie. Pourtant, cette première partie recèle de magnifiques trésors, tels "All Pigs Must Die" et "Tick Tock".
La deuxième face du vinyle est radicalement différente : alors que la première proposait des chansons folks, cette deuxième face est uniquement constituée de morceaux indus. Beaucoup d'effets électroniques, des voix trafiquées, des résonances parcourent les sillons. Parfois, des paroles viennent s'ajouter au magma sonore, alternant entre l'anglais et l'allemand. Le résultat obtenu est très apocalyptique, et je ne cache pas que je préfère le côté folk. Néanmoins, ce procédé est assez original (on le retrouve sur "The Wall Of Sacrifice"), pour peu qu'on soit attiré par le mouvement bruitiste.
En conclusion, All Pigs Must Die est un bon album, mais a deux facettes : le côté folk est magnifiquement réussi, aucune chanson n'est à laisser. Le côté indus est moins accessible, encore plus sombre, et empreint d'une violence, d'un sadisme assez dérangeant parfois.
Très bon 16/20 | par Sugar Kane |
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