Sunset Rubdown
Random Spirit Lover |
Label :
Jagjaguwar |
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Les mots qui viennent à l'esprit, dès les premiers accords de The Mending Of The Gown du Random Spirit Lover de Sunset Rubdown, c'est "Prise de tête". Dans toute l'acception littérale du terme. Ce pour quoi vous êtes prêt à payer très cher, à braver la loi, parce qu'il signifie "La prendre pour l'emmener ailleurs". Les accords répétitifs, la vitesse du piano, la voix haut perchée vous enveloppent et vous serrent très fort. Impossible de vous échapper, vous êtes pris dans un tourbillon dont vous vous demandez 1) si c'est du rock et 2) où cela va vous mener. Comme ces vieux bastringues du Far West destinés à vous faire tourner de plus en plus vite, seul ou avec votre cavalière, pour vous mener à bout de souffle, haletant à un niveau de conscience euphorisée. C'est connu, secouez, secouez et un sourire s'affichera malgré vous sur votre visage, rouge, transpirant, tandis que votre cerveau ne sera plus qu'une capsule intersidérale de petites bulles qui montent et s'entrechoquent dans un joyeux maelström d'effervescence. Trop tard, votre tête s'est fait prendre. Et vous aussi, car pointe déjà Magic vs Midas et le calme revient. Le calme revient pour mieux vous reprendre par la main et vous emmener plus loin. Bien plus loin. Vous venez, comme Alice, de rencontrer un petit lapin qui vous conduit là où il veut. Où ? Vous n'en avez pas la moindre idée. Mais vous êtes bien.
Parce qu'il part dans tous les sens, vous ne pouvez détacher vos oreilles de Random Spirit Lover... Un morceau chasse l'autre dont vous pensez qu'il s'agit du seul et même, et vous voilà déjà à l'écoute de Stallion comprenant soudain que l'album à peine terminé vous appuierez de nouveau sur Play, parce que décidément il y a trop d'idées, d'accords somptueux, de plages magiques et de moments de grâce qu'il faudra plus d'une écoute pour en capturer toute l'essence. For The Pier (And The Shimmering) s'enchaîne et vous repensez à ces productions 70's (Pink Floyd, Genesis...) où les morceaux duraient une face de vinyle et étaient écrits pour planter un décor qu'il ne s'agissait sûrement pas de démonter au bout de 3 mn 40. Random Spirit Lover s'écoute d'une traite. D'ailleurs essayez le mode random (!), vous comprendrez que vous avez tout à y perdre. Vous saisirez les accords précis où le groupe a décidé qu'un morceau débutait et qu'un autre devait changer de numéro de plage, sans pénétrer pour autant ce qui en a motivé la décision. Pour le reste, vous aurez l'impression d'avoir trahi un ami et vous reviendrez vite à une lecture linéaire.
Le lien, c'est la voix de Spencer Krug, bien sûr. En véritable chef d'orchestre d'un voyage mental foisonnant dont les guitares saturées, les accélérations de piano et de batterie donnent à la cavalerie son plus riche morceau de bravoure : Trumpet, Trumpet, Toot, Toot ! Le morceau qu'Islands, Arcade Fire, et dans une autre mesure Andrew Douglas Rothbar n'ont pas écrit, puisque la comparaison avec ces 3 précités ne manque pas de venir à l'esprit. Vous avez au moins la réponse à votre première question, oui, c'est du rock. Pour la seconde, vous comprenez que vous êtes ici face à l'événement musical de cette année 2007, et que, rien que pour ça, vous voudriez qu'elle se répète, se répète, se répète, se répète... À défaut, vous appuyez une énième fois sur Play, succombant à toute la culpabilité des plaisirs dont vous savez que vous n'avez pas fini d'abuser.
Trop tard, votre tête ne vous appartient plus.
Parce qu'il part dans tous les sens, vous ne pouvez détacher vos oreilles de Random Spirit Lover... Un morceau chasse l'autre dont vous pensez qu'il s'agit du seul et même, et vous voilà déjà à l'écoute de Stallion comprenant soudain que l'album à peine terminé vous appuierez de nouveau sur Play, parce que décidément il y a trop d'idées, d'accords somptueux, de plages magiques et de moments de grâce qu'il faudra plus d'une écoute pour en capturer toute l'essence. For The Pier (And The Shimmering) s'enchaîne et vous repensez à ces productions 70's (Pink Floyd, Genesis...) où les morceaux duraient une face de vinyle et étaient écrits pour planter un décor qu'il ne s'agissait sûrement pas de démonter au bout de 3 mn 40. Random Spirit Lover s'écoute d'une traite. D'ailleurs essayez le mode random (!), vous comprendrez que vous avez tout à y perdre. Vous saisirez les accords précis où le groupe a décidé qu'un morceau débutait et qu'un autre devait changer de numéro de plage, sans pénétrer pour autant ce qui en a motivé la décision. Pour le reste, vous aurez l'impression d'avoir trahi un ami et vous reviendrez vite à une lecture linéaire.
Le lien, c'est la voix de Spencer Krug, bien sûr. En véritable chef d'orchestre d'un voyage mental foisonnant dont les guitares saturées, les accélérations de piano et de batterie donnent à la cavalerie son plus riche morceau de bravoure : Trumpet, Trumpet, Toot, Toot ! Le morceau qu'Islands, Arcade Fire, et dans une autre mesure Andrew Douglas Rothbar n'ont pas écrit, puisque la comparaison avec ces 3 précités ne manque pas de venir à l'esprit. Vous avez au moins la réponse à votre première question, oui, c'est du rock. Pour la seconde, vous comprenez que vous êtes ici face à l'événement musical de cette année 2007, et que, rien que pour ça, vous voudriez qu'elle se répète, se répète, se répète, se répète... À défaut, vous appuyez une énième fois sur Play, succombant à toute la culpabilité des plaisirs dont vous savez que vous n'avez pas fini d'abuser.
Trop tard, votre tête ne vous appartient plus.
Exceptionnel ! ! 19/20 | par TigerNico |
Posté le 20 septembre 2011 à 16 h 20 |
Rarement, on aura vu plus boulimique de travail que ce Spencer Krug qui officie dans de nombreux groupes, dont notamment Sunset Rubdown. Difficile de ne pas tomber en admiration pour le bougre, tant la qualité est constamment au rendez-vous.
Krug nous initie à son deuxième opus de son groupe Sunset Rubdown : Random Spirit Lover. Initiation, le mot est bien choisi (non, c'est faux, je ne tombe pas dans la mégalomanie). Car dès la première chanson, "Mending of the Gown", il nous emprisonne dans un univers effrayant. Dès les premiers accords un tantinet saturés, on se sent happé dans ce monde où l'on est à fleur de peau, où l'on a peur, où l'on est noyé dans une tempête de sentiments. Un beau bordel à dire vrai. La chanson s'impose à nos oreilles comme une coursé épique et haletante, on se demande comment Krug arrive à supporter cette cadence de chant sans nous clamser d'une asphyxie. Et puis après survient le calme, avec la chanson épurée au maximum une bonne partie de sa durée "Magic Vs Midas". Un calme presque aussi captivant que le chaos qui l'a précédé. On se sait au beau milieu d'un calme instable. On sent que cela ne va pas durer, comme dans une attraction de fête foraine où l'engin se calme pour mieux vous secouer après. Et la suite vous secoue, vous captive. Vous êtes pris bien malgré vous dans cette houle répétitive alternant le calme et le frénétique. Pourtant, même si vous commencez à comprendre la ritournelle vous vous faites quand même surprendre. Car on a tendance à penser que Spencer Krug, avec son son lo-fi utilisant une guitare saturée et un synthé de prof de musique de collège, ne pourra pas vous livrer des moments de grâce, des variations mélodiques de toute beauté. Et pourtant, si. C'est ça la beauté de Sunset Rubdown, ce paradoxe entre la qualité des instruments et celles des mélodies. L'album foisonne d'idées formidables, complexes à saisir, de moments de bravoure même. Spencer Krug s'est fait fort de maîtriser parfaitement tout ce qu'il détient, sa voix pour commencer, qui nous trace la voie (haha) tout le long de l'album. Car cette voix peut nous mettre de suite dans de bonnes conditions, s'adaptant parfaitement aux temps sereins comme aux temps crépusculaires, ou affolés.
Arrivé à "Stallion", on reprend conscience, et on se rend compte de toutes ces pistes qui ont défilé sans que l'on s'en rende compte, tant ce beau bordel s'est trouvé une cohérence, tout parvient à s'enchaîner sans que l'on décèle le changement de piste. Stallion c'est le moment où l'on reprend son souffle car il s'agit de la chanson est plus calme, et plus longue. Le groupe nous permet de nous rendre compte qu'on vient d'écouter quelque chose de merveilleux, et qu'il en reste encore. Trop peu, oui. Mais on s'en fout car aussitôt fini on remettra le disque en lecture. Demain aussi, et les jours d'après.
Krug nous initie à son deuxième opus de son groupe Sunset Rubdown : Random Spirit Lover. Initiation, le mot est bien choisi (non, c'est faux, je ne tombe pas dans la mégalomanie). Car dès la première chanson, "Mending of the Gown", il nous emprisonne dans un univers effrayant. Dès les premiers accords un tantinet saturés, on se sent happé dans ce monde où l'on est à fleur de peau, où l'on a peur, où l'on est noyé dans une tempête de sentiments. Un beau bordel à dire vrai. La chanson s'impose à nos oreilles comme une coursé épique et haletante, on se demande comment Krug arrive à supporter cette cadence de chant sans nous clamser d'une asphyxie. Et puis après survient le calme, avec la chanson épurée au maximum une bonne partie de sa durée "Magic Vs Midas". Un calme presque aussi captivant que le chaos qui l'a précédé. On se sait au beau milieu d'un calme instable. On sent que cela ne va pas durer, comme dans une attraction de fête foraine où l'engin se calme pour mieux vous secouer après. Et la suite vous secoue, vous captive. Vous êtes pris bien malgré vous dans cette houle répétitive alternant le calme et le frénétique. Pourtant, même si vous commencez à comprendre la ritournelle vous vous faites quand même surprendre. Car on a tendance à penser que Spencer Krug, avec son son lo-fi utilisant une guitare saturée et un synthé de prof de musique de collège, ne pourra pas vous livrer des moments de grâce, des variations mélodiques de toute beauté. Et pourtant, si. C'est ça la beauté de Sunset Rubdown, ce paradoxe entre la qualité des instruments et celles des mélodies. L'album foisonne d'idées formidables, complexes à saisir, de moments de bravoure même. Spencer Krug s'est fait fort de maîtriser parfaitement tout ce qu'il détient, sa voix pour commencer, qui nous trace la voie (haha) tout le long de l'album. Car cette voix peut nous mettre de suite dans de bonnes conditions, s'adaptant parfaitement aux temps sereins comme aux temps crépusculaires, ou affolés.
Arrivé à "Stallion", on reprend conscience, et on se rend compte de toutes ces pistes qui ont défilé sans que l'on s'en rende compte, tant ce beau bordel s'est trouvé une cohérence, tout parvient à s'enchaîner sans que l'on décèle le changement de piste. Stallion c'est le moment où l'on reprend son souffle car il s'agit de la chanson est plus calme, et plus longue. Le groupe nous permet de nous rendre compte qu'on vient d'écouter quelque chose de merveilleux, et qu'il en reste encore. Trop peu, oui. Mais on s'en fout car aussitôt fini on remettra le disque en lecture. Demain aussi, et les jours d'après.
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