Frustration

"Frustration", le mot est lâché. Loin de nous cette idée de désir inassouvi, de besoin insatisfait, que pourrait nous rappeler le terme emprunté au registre psychanalytique. L'écoute nous plonge dans ce dédale de morceaux aussi intenses que captivants. Un début bien prometteur...

Prêt pour une séance de Frustration ? Allongez-vous sur votre divan, mettez le son sur le volume maximum et appréciez cette orgie auditive où les sons et les styles se mêlent avec une virtuosité et un talent rares. Semble-t-il bon avant toute chose de rappeler que le groupe parisien signe ici son premier mini album éponyme, et que la volonté première du groupe était de se faire plaisir en jouant ce qu'il aime dans la face noire du rock'n'roll. Projet concrétisé voire dépassé par le talent des cinq musiciens qui savent y mettre la rage et le cœur.

"ARTISTS SUCK", premier titre et première claque dans le pif : synthétiseur bloqué en mode WAR ! Batterie donnant le pas de course, basse post-punk, guitare incisive et bien sur le chant nerveux et vindicatif. En moins de deux minutes la démarche artistique est comprise. S'en suit des titres plus efficaces les uns que les autres, "VICE" et son chant hanté rappelant le terrible Ian Curtis qu'on aurait abusé à la chaise électrique, l'hymne rageur "ON THE RISE" où le chant résonne en toute puissance face à une rythmique qui donne l'impression d'assister à la danse funèbre de personnes en mal de vivre. Le punk d' "ADRENALINE" propageant la folie urbaine, nous sommes ici en pleine révolte contre l'ennui, le final coupe court et laisse place à des activités purement jouissives, le tendu "TEENS" rappelant l'insouciance les doutes et la force de l'adolescence qui fait exploser toutes ses pensées à nineteen ! L'album se termine par "HOLOCAUST" titre des engagés de Crisis en clin d'oeil à une de leurs influences rappelant aux nouvelles générations d'où ils viennent.

Un album à écouter et à réécouter en ces temps où le rock français ne ressemble plus qu'à du vomi !