Candie Prune

Absurde

Absurde

 Label :     Chrysalis 
 Sortie :    1998 
 Format :  Album / CD   

Plus d'idées, plus mélodique, plus bruitiste, plus barré encore... Voilà comment on pourrait attaqué cet Absurde premier véritable album de Candie Prune, exact approfondissement du maxi qui les avait révélé. Cette fois-ci encore, une bonne grosse tranche de trip rock fuzzy trempée dans le bol riche en vitamine du rock 90. Les Pixies sont toujours là, et explicitement là : le premier titre de l'album et single nommé "L'Effet Eiffel" étant indéniablement un hommage ("sens-tu l'effet Eiffel?"), néanmoins les quatorze titres distillent bien d'autres malices. L'école pop K records, le grunge, le punk US, le shoegaze... Tous les ingrédients réunis pour une friandise richement acidulée. "I'm The Son" grince comme du Sonic Youth, "Sometimes" plane au-dessus du lot comme un bel hommage au Veruca Salt de la bonne époque, la batterie de "Anomalie" a piqué des partoches à Dave Ghrol, et la guitare de "Alcool Et Limonade" fuit comme My Bloody Valentine.
Il faudra toutefois gardé un peu d'insuline sous le coude car bien sûr, ce style musical disjoncté n'est jamais parfait : les bons moments sont parfois expéditifs (on aimerait que "She Is Sorry" ne s'arrête jamais...), on n'arrive pas toujours à assimiler l'inexactitude du chant (le refrain de "Inertie" fait bien mal aux feuilles de choux quand même...), et on a du mal à suivre tous les concepts (rendez-vous manqué pour l'inutile "J'adore"). Et si on comprend facilement que les mots servent ici plus à souligner les couleurs des mélodies ou les virages des chansons (mais cela fait aussi partie du style...), les paroles n'auraient pas perdues à être un peu plus intelligibles ou moins abstraites sur une poignée de titres. Cela aurait sans doute permis aux moins farouches de s'attacher davantage au groupe, plaire à un peu plus de monde plus facilement... Car sous la couche épaisse et inévitablement encombrante des paroles se révèle une musique qui jouerait bien dans la même cours que ses références américaines. Les titres en franglais appuient le constat...
Certaines plages gardent malgré tout par ce flou artistique une part d'intrigue qui offre une douce saveur de mystère, à jamais irrésolu (signe t-il de sa plume dorée...). On peut alors espérer que le planant "Alice Cède", pierre angulaire de l'album qui donne son nom à l'album au détour d'une phrase, fera partie des titres qui convaincront les plus sceptiques.
Un très bon disque de rock français, conseillé pour assouvir une petite envie de rock (cra)dingue.


Très bon   16/20
par X_YoB


  Note du rédacteur : En ghost track, un nouveau cut (utile?) de "Dis Quelque Chose", premier titre du EP, EP!!.


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