Two Gallants
The Throes |
Label :
Alive |
||||
Sorti en 2004, The Throes est le premier album des Two Galants, duo originaire de San Fransisco. Adam Stephens en est le chanteur/guitariste/harmoniciste tandis que Tyson Vogel frappe fort sur sa batterie et assure les choeurs sur certains morceaux. Un peu plus doux que What The Toll Tells, leur second album, ce premier enregistrement a tout du strike d'entrée de jeu, mais pas n'importe quel strike, un de ceux qui fait comprendre à l'adversaire qu'on a eu une dure journée, que la vie vous fait pas de cadeau mais que malgré tout on veut s'en sortir en commençant par gagner cette putain de partie de bowling ! 'The Throes' signifie en anglais les douleurs, les angoisses, c'est le Harrap's qui le dit ; pas d'étonnement alors de sentir une profonde tristesse dans ces chansons de cowboys, une tristesse plus proche de celle d'un type ridé et fatigué par une vie rude que de celle d'une pom-pom girl dépressive. Pourtant ces deux types sont de 81, les rides et la peau lissée par les tempêtes sont pas encore là; qu'importe le son lui est là! "You Losin' Out" commence avec un riif à l'harmonica rappelant Dylan par sa simplicité: la technique ne remplace pas le coeur pour dompter cet instrument aussi chétif qu'un bouquet de marguerites fanées qu'on porterait dans le creu de la main. "Two Days Short Tomorrow" bénéficie d'une ligne de guitare tout le long du morceau qui réchaufferait le plus glacé des coeurs. Une fois le coeur réchauffé, place à la nuit propice au rapprochement des hommes épuisés, dans quelque pub irlandais d'ou sortent des chants mêlant joie et tristesse tel "Nothing To You". Adam commence seul "Crow Jane", un râle folk, que l'intervention tardive de la batterie de Tyson met en orbite direction l'eden des chansons qui font pleurer certains et perdre leur temps à d'autres. "Fall Hard To Regain" commence comme une chanson paillarde country mais se transforme bien vite en puissant rock bûcheron. Si à ce stade du disque vous ne vous êtes pas enfui en courant allergique que vous êtes à l'esprit nostalgique qu'ont ces deux types pour une période qu'ils n'ont pas vécu et que d'ailleurs personne d'encore vivant n'a vécu à part peut-être un ou deux centenaires vivant dans un état du sud ou du côté de Boston, accrochez-vous car les quatres dernières pistes dépassent toutes les six minutes, à commencer par la chanson titre, complainte des temps modernes. Le "Drive My Car" des Two Gallants ne fait pas "Baby You Can Drive My Car" comme celui des Beatles et tape plus dans le loud folk que dans la diamond pop des quatre plus beaux garçons du monde. "My Madonna" est à trois lettres prêt le titre d'un autre tubes des Beatles sur lequel Ringo à la classe à la batterie et Paul chante comme un crooner R'n'B (tendance Fats Domino, pas R. Kelly), mais ici il s'agit d'une ballade country chantée comme toujours d'une voix écorché. "The Train That Stole My Man" clôture l'album en un blues habité par une guitare youngienne (Neil pas Angus) qu'on entend résonner dans le lointain alors que la lentille a cessé de lire le disque laser (c'est moins beau que 'alors que le diamant a cessé de parcourir le sillon du vinyl' mais la vie est ainsi faite, de déceptions et de regrets).
Très bon 16/20 | par Bobby Joe |
En ligne
269 invités et 0 membre
Au hasard Balthazar
Sondages