Lard

Pure Chewing Satisfaction

Pure Chewing Satisfaction

 Label :     Alternative Tentacles 
 Sortie :    mardi 13 mai 1997 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Un projet réunissant le noyau créatif de Ministry (Al Jourgensen et Paul Barker) au dieu vivant punk Jello Biafra ? Que c'est alléchant !! Pure Chewing Satisfaction est le deuxième album de ce side-project d'anthologie. Le groupe a déjà eu le temps de placer ses marques sur le très bon The Last Temptation Of Reid et quelques EPs, et là, pour cet opus, tous les éléments sont réunis pour accoucher d'une bombe. Ministry est dans une période d'inspiration sans précédent (ils viennent de sortir la trilogie The Mind Is A Terrible Thing To Taste - Psalm 69 - Filth Pig) et Jello Biafra, sortant depuis peu d'une convalescence, suite au tabassage dont il fût victime, est plus que jamais remonté.

Dès le premier morceau, "War Pimp Renaissance", le ton est donné : gros riffs tournants à la Ministry, rythme binaire martial et entêtant, sons des guitares bidouillés et paroles engagées scandées par un Jello Biafra très en forme. Le résultat est énorme. Une grosse claque bien violente et punk. Le reste de l'album suit cette lignée.
Les morceaux suivants restent dans cette mouvance. On embraye sur l'ultra rapide "I Wanna Be A Drug-Sniffing Dog" encore composé d'un riff bien gras passé en boucle puis sur un morceau plus déstructuré : "Moths". Et là, on entre dans une phase plus sombre. Ce morceau, nettement plus lent, est assaisonné de samples bien glauques qui rendent l'écoute beaucoup moins enjouée. On quitte la phase punk pour entrer dans la partie plus typiquement Ministry. Ce qui se confirme avec les titres suivants : le très bon "Generation Execute" faisant penser à du Killing Joke période Pandemonium et l'excellentissime "Faith Hope And Treachery". Ce morceau, encore plus sombre que les précédents, bascule carrément dans une lancinante procession apocalyptique. Des nappes de clavier bien glauques et des choeurs guerriers appuyant la diction scandées de Jello Biafra.
On revient à un morceau moins sombre avec "Peeling Back The Foreskin Of Liberty" où le chant se rapproche des voix caricaturales expérimentées sur le dernier album de Dead Kennedys. Le rythme est haché et les paroles finissent en une déclaration libertaire. Un titre bien moins inspiré que les précédents.
Heureusement le suivant, "Mangoat" est dans la pure lignée de "Generation Execute". La guitare se fait plus punk à nouveau, la rythmique part tout droit et Jello Biafra pète complètement un plomb dans ses paroles. Cette fois, c'est vraiment la fin du monde, la vraie, la biblique...

Et c'est la fin avec "Sidewinder", un petit dernier morceau fortement influencé pop-rock années 80. Rythmique binaire de base, synthé light et guitares sans distorsion. On retrouve d'ailleurs dans ce morceau un peu de l'ambiance des premiers albums de Ministry (Twitch notamment). La boucle est bouclée.


Excellent !   18/20
par Abe-sapien


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