The Ecstasy Of Saint Theresa

Sussurate

Sussurate

 Label :     Reflex 
 Sortie :    1992 
 Format :  Album / CD  Vinyle  K7 Audio   

Aussi surprenant que puisse paraître un groupe venu de Tchécoslovaquie s'adonnant à un genre éculé comme le shoegazing, Ecstasy Of Saint Theresa ne remplit pas moins toutes les conditions pour être considéré comme culte: un collectif de plusieurs membres, emmené par le sombre Jan Muchow et l'envoûtante Irna Libowitz, pratiquant une musique lourde, intense, dynamique et ultra-saturée.
Ça va dans tous les sens et ça ne s'arrête pas. Les guitares brouillées vombrissent tandis que des nappes synthétiques balancent des sons lumineux par vagues successives. Le chant, un coup féminin, un autre masculin, rappelle dans la solennité celui des duos de Slowdive, de Medicine, de My Bloody Valentine ou des Swirlies, également bi-sexuels. Ces voix légers se laissent emporter par les nombreux loops, effets fuzz et rouleaux électriques, conférant une atmosphère de parfaites pop-song à ses brûlots psychédéliques.
Car à l'origine du shoegazing, il ne faut pas oublier qu'il y a les drogues. Et on se doute qu'elles ont été nombreuses à l'origine de ce tourbillon frénétique. D'ailleurs on soupçonna beaucoup de groupes de ce mouvement de reconnaître ouvertement leur penchant pour les trips psychotropes. A commencer du fait de leur façon de chanter, tout en retrait et en vapeur, ou par leur manière de se tenir sur scène, fixe, abruti et regardant leurs pieds (d'où le nom donné par Andy Ross). Mais aussi du fait de certains textes ('Listen close, and don't be stoned. I'll be here in the morning. 'Cause I'm just floating' sur "Alison" de Slowdive, particulièrement tendancieux ou bien encore "'It hurts so much. But you're close enough. To step outside again. It's coming through. Taking over you' sur "Trowing Back The Apple" de Pale Saints) ou par cette tendance à tout noyer sous des chœurs incompréhensibles.
Ecstasy Of Saint Theresa est une formation entièrement tournée vers les envolées bruitistes et vaporeuses.
Sussurate restera comme un des plus émoustillant album de cette époque, longtemps disparu si John Peel ne leur avait pas offert un petit quart d'heure en première partie de Bleach sur la BBC et si le label Clairecords n'avait pas réédité cette merveille venue d'Europe de l'est.


Très bon   16/20
par Vic


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