Wolfmother

Wolfmother

Wolfmother

 Label :     Modular 
 Sortie :    mardi 14 février 2006 
 Format :  Album / CD   

Les modes se font et se défont, restent de temps à autres en mémoire, et la plupart du temps marquent les esprits et ne tombent temps pas dans l'oreille d'un sourd... L'arrivée de ce disque annoncerait-elle que nous sommes en cette moitié de l'an 2000 parvenue à une extrémité ?
Sortit de l'anonymat avec un EP lui aussi éponyme en 2004/2006, ce trio est bel et bien le gros buzz australien de ces derniers mois. Il faut dire que Wolfmother n'a même pas besoin d'élan pour plaire d'avance : des influences seventies revendiquées comme tout bon groupe du nouveau millénaire (dont leur compatriotes de The Vines), un son vintage chauffé par de bon vieux amplis à lampe, une prédestination au bruit, un graphisme kitsch et toute une panoplie minimaliste de façade de la fashion victim moderne. Prenons pour seul exemple le chanteur et frontman qui s'est laissé poussé l'afro remise au goût du jour par At The Drive-in pour remédier à un manque de charisme évident. Il est triste de le voir également maladroitement sautiller et parodier les moulinets et autres jeux de scène de Pete Townshed dans un jean serré et des bottines en conséquences. Si ce n'était que ça, mais son incommensurable volonté de jouer la carte de la nostalgie ne peut l'empêcher de singer la voix et le type de mélodie de Robert Plant, et c'est bien là le pire, surtout en live, lorsqu'on découvre que les capacités sont loin d'être les mêmes. Au final, on constate que la seule chose qu'il sait faire c'est taper des solos sur un doigt, et cela ne fait que le remettre, lui et son groupe, droit à sa place : dans la génération X, la génération Nirvana, la génération paumée qui n'a justement pas d'identité.

Il existait autrefois une déclinaison plus dynamique du blues s'appelant le ‘rythme and blues' dont l'abréviation commune était ‘R'n B'. On ne sait pas pourquoi un jour quelqu'un s'est approprier cette appellation pour qualifier une daube sans nom qui ne cesse encore aujourd'hui de se mordre la queue. Avec Wolfmother, on est aujourd'hui en droit de se demander définitivement si l'autre déclinaison du blues portant le nom de musique ‘rock' n'est pas elle aussi en train de se faire détourner, depuis quelques années maintenant, pour alimenter en crédibilité des gens peu inspirés et en faire une étiquette qui elle aussi tournera aussitôt en rond...

C'est avec angoisse que l'on constate instantanément à la première écoute qu'un pas vient d'être franchi dans cette mauvaise habitude qu'a prit le monde de la musique à toujours vouloir piocher dans le passé pour pétrir son pain et le rendre plus consistant. Car malgré ce premier essai encensé, Wolfmother a bien 35 ans de retard sur ce coup là, et on se prend foutage de gueule sur foutage de gueule en pleine poire, avec à chaque fois plus ou moins d'évidence : "White Unicorn", "Mind's Eye", "Dimension", "Apple Tree", "Tales From...", "Withcraft" (en plus court : tout l'album) et surtout leur tube "Woman" dont le riff principal est un pur vol à l'étalage...
On s'éternise à dire que le rock doit être direct, qu'il ne doit pas réfléchir quitte à ce qu'il n'avance pas, mais Wolfmother fait dans ce domaine figure de groupe de reprise, de jeu du blind test ‘spécial années Woodstock' : Led Zep, Black Sabbath, Deep Purple, Jethro Tull, The Who, Pink Floyd... tous les plus grands passent au découpage pour nourrir le patchwork du trio puéril. Le problème est là : on est à la fois content de (ré)entendre du son venu des racines du rock, et choqué par autant d'impudeur à voler les idées des archives légendaires du style électrifié. Et même le peu de moderne est piqué à du revival, comme "Vagabond" qui n'est finalement qu'un titre de Devendra Banhart énervé...
Cela devient au bout du compte très frustrant d'aimer cet album par ailleurs excellent, car beaucoup seraient davantage tentés par une profusion de cette trempe plutôt qu'un disco-rock déjà en bout de course, les vieux d'la vieille comme les ptits branlotins... Ce chant haut perché, cet overdrive baveux, ces rythmiques galopantes, cet orgue agressif (vraiment arraché des mains de Deep Purple pour le coup), ces détournements typiques du psychédélisme... Ce premier album, au même titre que le groupe lui-même, pourrait être qualifié de magistral s'il n'était pas l'une des plus grosses impostures de ces dernières années.

Le revival à son paroxysme : Wolfmother, le groupe que l'on va détester adorer, ou peut être bien le contraire, à vous de voir...


Moyen   10/20
par X_YoB


  Édité aux USA le 2 Mai 2006.


 Moyenne 13.00/20 

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Posté le 25 mai 2006 à 16 h 29

Wolfmother. Voilà un nom qui a tout pour plaire aux amateurs de rock (hard ou non). Ajoutez à cela une pochette signée Frazetta (Molly Hatchett, Dust, Manowar...) et vous obtenez un objet à l'esthétique parfaite. Il ne manquerait plus que le contenu soit à la hauteur...

D'entrée de jeu, les australiens annoncent la couleur: "Colossal" déboule avec ses riffs lourds et entêtants, façon Black Sabbath sous speed. La voix du chanteur/guitariste Andrew Stockdale n'est pas sans rappeler celle de Robert Plant et les interventions aux claviers de Chriss Ross donne à l'ensemble un fort parfum purpleien. Bref, du hard estampillé 70's avec une rythmique typiquement stoner-rock, particularité qui ressort franchement sur des titres comme "Woman", "Pyramid", "Dimension" ou "Joker & The Thief" et son intro paranoidienne.
Heureusement, le groupe évite de justesse les travers du genre stoner en proposant des compositions plus variées comme l'épique "White Unicorn", le magnifique "Mind's Eye" et son intro à l'orgue, ou encore "Tales Of The Forest Of The Gnomes" qui constitue avec "White Unicorn" le sommet de l'album.

Aux vues de la multitude de groupes émergeant et tirant directement leur inspiration des groupes des années 70, on pouvait être en droit d'exprimer des réticences. Et ce serait un tort car Wolfmother n'est pas un simple clone, il possède sa personnalité propre et les compos suivent. Que demander de plus ?
Très bon   16/20







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