The Veldt
Afrodisiac |
Label :
Mercury |
||||
The Veldt figure parmi les oubliés du mouvement shoegazing. Déjà qu'à la base, les groupes de ce mouvement qui associait mélodies et saturations bruitistes, n'étaient pas très connus, on imagine sans peine dans quelques tréfonds de l'histoire se terre la discographie de cette formation américaine.
La faute à qui ? Au mauvais sort ? A l'impopularité de ce style musical ? Au fait que ses membres étaient essentiellement noirs, une curiosité pour un groupe de rock ?
Peu importe, les opus de The Veldt méritent (comme tous les autres d'ailleurs) qu'on leur rende hommage. Afrodisiac, sortis en 1994, est sans doute ce qui restera comme la meilleure réussite du groupe.
Ça commence par un échange amoureux et mielleux sur fond de vieux vinyle et de groove magistral avant de s'ouvrir sur un morceau qui tue, toute guitares dehors et morgue sur le bord des lèvres ("It's Over") avant d'achever l'auditeur sur le single "Soul In The Jar" (repris en bonus track par Jesus and Mary Chain eux-mêmes, qui, rappelons-le, ne sont ni plus ni moins que les parrains du shoegazing).
On se remet difficilement de la claque subite sur cet album tant le son décoiffant s'associe à merveille à ce qui s'apparente à un talent miraculeux. Aucune chanson ne marque la moindre baisse de créativité. Tout est parfait ici, du rythme incroyable ("You Take The Word"), aux saturations tourbillonnantes ("Dusty Blood") en passant par les petits interludes de quelques secondes.
Bien sûr, ce qui domine ce sont les chansons nerveuses, sorte de pop-song lumineuses portées par un déluge de gros son, d'arrangements synthétiques et de guitares furibondes ("Revolutionary Sister" ou le renversant "Juicy Sandwitch"), absolument irrésistibles grâce à leurs très nombreuses mélodies accrocheuses. Mais là où le groupe se démarque, c'est par son style inimitable qui s'approprie les recettes du shoegazing pour en faire quelque chose de bien personnel. Les frères Chavis ont su insuffler un groove particulier dans leur façon de jouer, rendant les chansons quelques peu lancinantes et funky. Cela se ressent dans le rythme, très chaloupée (cf : la basse sur "Until You're Forever"), ou dans la voix incroyable de Daniel Chavis, marquée par ses origines black.
Ce mélange particulier entre dream pop et soul music est étonnant mais incontestablement une réussite, notamment lorsque le groupe américain se livre à quelques fantaisies (chanteuse de soul invitée, refrain funky, interludes ressemblant à des jingles de radio etc ...).
Construisant une texture sonore très condensée, parfois lourde, sur lequel va venir se poser un chant habité et accrocheur, le groupe fait planer très loin sur des déferlantes de guitares impressionnantes qui ont l'air d'être beaucoup plus imposantes que ce que le ton pop du morceau laisserait supposer ("Wanna Be Were You Are" ou "Last Call", avec ses éclairs ahurissants). Beaucoup plus mature, uni, soudé que les précédents singles, Afrodisiac sonne comme un tout, cohérent, passionnant et formidable de panache. Un morceau comme "Hearther", long moment vaporeux tout en saturation de sept minutes au cours duquel vient s'immiscer un saxo fantomatique est un vrai tour de force.
Autrement, The Veldt règne également en maître sur des terrains plus calmes, plus langoureux où la voix suave et caressante de Daniel Chavis fait des ravages. "Juicy Sandwich" ou "Daisy Chain" (sommet langoureux) sont de purs bonheurs de dérapages vaporeux, rêveurs et sexy, renforcés par une saturation sans fin et un mur du son exquis. Les effets très riches sont là pour faire rêver et ajouter une touche de féerie à un ensemble pourtant énergique. La dernière chanson "I Couldn't Care Less", est un pur voyage de rêve, slow magnifique ou berceuse onirique, au choix, qui se termine dans les nappes incontrôlées de saturations électriques.
Ce groupe n'a de cesse de se rendre attachant au fil de l'album, tant il est original sans oublier d'être accessible. Si bien que son oubli est vécu comme une injustice. Afrodisiac apparaît aujourd'hui comme une curiosité qu'il ne faut pas mépriser. Ne serait-ce que pour se rendre compte de l'immense influence de ce mouvement sur la mouvance actuelle.
La faute à qui ? Au mauvais sort ? A l'impopularité de ce style musical ? Au fait que ses membres étaient essentiellement noirs, une curiosité pour un groupe de rock ?
Peu importe, les opus de The Veldt méritent (comme tous les autres d'ailleurs) qu'on leur rende hommage. Afrodisiac, sortis en 1994, est sans doute ce qui restera comme la meilleure réussite du groupe.
Ça commence par un échange amoureux et mielleux sur fond de vieux vinyle et de groove magistral avant de s'ouvrir sur un morceau qui tue, toute guitares dehors et morgue sur le bord des lèvres ("It's Over") avant d'achever l'auditeur sur le single "Soul In The Jar" (repris en bonus track par Jesus and Mary Chain eux-mêmes, qui, rappelons-le, ne sont ni plus ni moins que les parrains du shoegazing).
On se remet difficilement de la claque subite sur cet album tant le son décoiffant s'associe à merveille à ce qui s'apparente à un talent miraculeux. Aucune chanson ne marque la moindre baisse de créativité. Tout est parfait ici, du rythme incroyable ("You Take The Word"), aux saturations tourbillonnantes ("Dusty Blood") en passant par les petits interludes de quelques secondes.
Bien sûr, ce qui domine ce sont les chansons nerveuses, sorte de pop-song lumineuses portées par un déluge de gros son, d'arrangements synthétiques et de guitares furibondes ("Revolutionary Sister" ou le renversant "Juicy Sandwitch"), absolument irrésistibles grâce à leurs très nombreuses mélodies accrocheuses. Mais là où le groupe se démarque, c'est par son style inimitable qui s'approprie les recettes du shoegazing pour en faire quelque chose de bien personnel. Les frères Chavis ont su insuffler un groove particulier dans leur façon de jouer, rendant les chansons quelques peu lancinantes et funky. Cela se ressent dans le rythme, très chaloupée (cf : la basse sur "Until You're Forever"), ou dans la voix incroyable de Daniel Chavis, marquée par ses origines black.
Ce mélange particulier entre dream pop et soul music est étonnant mais incontestablement une réussite, notamment lorsque le groupe américain se livre à quelques fantaisies (chanteuse de soul invitée, refrain funky, interludes ressemblant à des jingles de radio etc ...).
Construisant une texture sonore très condensée, parfois lourde, sur lequel va venir se poser un chant habité et accrocheur, le groupe fait planer très loin sur des déferlantes de guitares impressionnantes qui ont l'air d'être beaucoup plus imposantes que ce que le ton pop du morceau laisserait supposer ("Wanna Be Were You Are" ou "Last Call", avec ses éclairs ahurissants). Beaucoup plus mature, uni, soudé que les précédents singles, Afrodisiac sonne comme un tout, cohérent, passionnant et formidable de panache. Un morceau comme "Hearther", long moment vaporeux tout en saturation de sept minutes au cours duquel vient s'immiscer un saxo fantomatique est un vrai tour de force.
Autrement, The Veldt règne également en maître sur des terrains plus calmes, plus langoureux où la voix suave et caressante de Daniel Chavis fait des ravages. "Juicy Sandwich" ou "Daisy Chain" (sommet langoureux) sont de purs bonheurs de dérapages vaporeux, rêveurs et sexy, renforcés par une saturation sans fin et un mur du son exquis. Les effets très riches sont là pour faire rêver et ajouter une touche de féerie à un ensemble pourtant énergique. La dernière chanson "I Couldn't Care Less", est un pur voyage de rêve, slow magnifique ou berceuse onirique, au choix, qui se termine dans les nappes incontrôlées de saturations électriques.
Ce groupe n'a de cesse de se rendre attachant au fil de l'album, tant il est original sans oublier d'être accessible. Si bien que son oubli est vécu comme une injustice. Afrodisiac apparaît aujourd'hui comme une curiosité qu'il ne faut pas mépriser. Ne serait-ce que pour se rendre compte de l'immense influence de ce mouvement sur la mouvance actuelle.
Très bon 16/20 | par Vic |
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