Wraygunn
Ecclesiastes 1.11 |
Label :
Skydog |
||||
Originaire de Coimbra, ce groupe portugais nous livre ici son troisième album (si on considère le premier EP, Amateur), le tout mené par le Legendary Tiger Man, Paulo Furtado, riche musicalement d'un long séjour aux Etats-Unis. Paulo et ses complices, issus d'autres formations communes pour certains (Tedios Boys, Belle Chase Hotel, Azembla's Quartet), nous jouent un joli foutoir rock'n'roll jouissif. Cet album sent l'Amérique, le Mississippi, ravigoté d'embrun du Blues Explosion et où se flirtent différentes couleurs musicales.
De "Soul City" à "All Night Song", blues, gospel, samples de Luther King, guitares furibondes, voix d'opéra, disco, techno, scratches, hip-hop, épicent ici et là douze morceaux vraiment brûlants. "I'm Your Lover Man" ferait penser à un excellent road-blues des Rolling Stones ; la voix jaggerienne du Tiger Man y est pour quelque chose. "She's A Speed Freak" ressemble à du B52's bien énervé. "Drunk or stoned" (genre de disco de la guitare enchantée) et "Juice" sont là pour vous faire transpirer. Il faut ajouter aussi la voix de Raquel Ralha tantôt vertueuse, tantôt lubrique, nous élevant et nous léchant sous des plaisirs divers comme sur "Keep On Prayin", "Don't You Know", mais surtout sur une reprise de "There but for the grace of God go I", où elle excelle en mêlant grâce et torridité.
Ici, le ciel et l'enfer ne font qu'un. Anges et démons dansent sur la même piste. Ce skeud fout la pêche et provoque un bien fou !!!
P.S. : Les deux vidéoclips en bonus sur le CD auraient suscité l'interdiction télévisée au Portugal. A les visionner, on comprend pourquoi.
De "Soul City" à "All Night Song", blues, gospel, samples de Luther King, guitares furibondes, voix d'opéra, disco, techno, scratches, hip-hop, épicent ici et là douze morceaux vraiment brûlants. "I'm Your Lover Man" ferait penser à un excellent road-blues des Rolling Stones ; la voix jaggerienne du Tiger Man y est pour quelque chose. "She's A Speed Freak" ressemble à du B52's bien énervé. "Drunk or stoned" (genre de disco de la guitare enchantée) et "Juice" sont là pour vous faire transpirer. Il faut ajouter aussi la voix de Raquel Ralha tantôt vertueuse, tantôt lubrique, nous élevant et nous léchant sous des plaisirs divers comme sur "Keep On Prayin", "Don't You Know", mais surtout sur une reprise de "There but for the grace of God go I", où elle excelle en mêlant grâce et torridité.
Ici, le ciel et l'enfer ne font qu'un. Anges et démons dansent sur la même piste. Ce skeud fout la pêche et provoque un bien fou !!!
P.S. : Les deux vidéoclips en bonus sur le CD auraient suscité l'interdiction télévisée au Portugal. A les visionner, on comprend pourquoi.
Excellent ! 18/20 | par Pascha |
Posté le 21 novembre 2005 à 23 h 18 |
L'année 2005 touche à sa fin, et à moins d'un invité surprise de dernière minute, Wraygunn, avec son troisième album Ecclesiastes 1.11, sera mon coup de coeur de l'année. N'ayons pas peur des mots, ce disque m'a bluffé. Pourtant averti par voie de presse (chronique dans les Inrocks) ou sur ce site (merçi Pascha pour ta chronique!), la surprise n'en fut pas moins totale!
Première surprise, ce groupe est portugais, originaire de Coimbra, une des villes universitaires les plus anciennes d'Europe. D'origine portugaise, j'avoue toutefois que j'étais sceptique quant aux capacités de mes compatriotes à jouer du rock et à être reconnus internationalement, car c'est plutôt une forme de blues à la mode portugaise - le fado - qui s'exporte en général hors du Portugal.
Deuxième surprise, si le Blues Explosion de Jon Spencer is number one, depuis Acme (et Acme Plus), Wraygunn le talonne sérieusement avec cet album. En somme, Ecclesiastes 1.11 est une sorte de réponse européenne à la bande à Jon Spencer. Rien que ça!
"Let Freedom Reign!" Dès le début, "Soul City", et les incantations lumineuses d'un discours de Martin Luther King relayé par une chorale gospel, le tout emmené par des guitares bluesy incisives, on se dit que ça sent bon l'Amérique comme on l'aime. "Give me soul" hurle ensuite Paulo Furtado (alias The legendary tiger-man) et de l'âme, du blues, ce groupe, ce disque en a à revendre. "Drunk or stoned" enfonce le clou pour un blues urbain agrémenté du chant façon opéra de Raquel Ralha. Superbe!
Une chorale gospel intervient à nouveau sur l'excellent "Keep On Prayin'" où blues, gospel et la voix sensuelle et tentatrice de Raquel Ralha font merveille. Plus énervé, "Juice" donne une mesure du talent de Paulo Furtado, guitariste et chanteur charismatique de ce groupe, auteur, compositeur, interprète et producteur sur ce disque. Un morceau puissant et jouissif, qui se termine sur des choeurs magnifiques, que l'on croirait chantés par un vieil homme noir plus ancien que le monde. "Don't You Know", plus enjoué et sublimé une fois encore par Raquel Ralha et une chorale gospel superbe, nous interroge: ce groupe est-il vraiment portugais? Il utilise la langue et les codes de nombreuses musiques américaines, comme s'il les avait vécu de l'intérieur, aux Etats-Unis. Sans tomber dans le plagiat, mais en apportant une touche personnelle, une modernité dans les arrangements, en confrontant ces différents courants musicaux dans un même morceau, comme le Blues Explosion ou les White Stripes savent aussi bien le faire. Et la production excellente de cet album n'y est pas étrangère: samples, beats, et loops en tout genres agrémentent plusieurs morceaux et cette rencontre entre technologie et tradition afro-américaine est une réussite. Les guitares sont par ailleurs très inspirées, tantôt incisives ou subtiles comme sur les délicats arpèges de "I'm Your Lover Man", superbe love song au tempo langoureux. Sur "Hip", on croirait un morceau issu des sessions de Acme, tant cet electro-blues lubrique nous rappelle le Blues Explosion. Même obsession pour le blues minimaliste, les boîtes à rythmes cheap, le scratch et phrasé hip hop. Mention spéciale pour la voix torride de Raquel Ralha et le petit banjo inattendu. "How Long, How Long", blues au riff addictif, est un duel vocal superbe entre Paulo et Raquel, entrecoupé d'explosions soniques du plus bel effet. Jouissif! Sur "There but for the grace of God go I", la guitare superbe souligne le chant troublant de Raquel Ralha, qui comme les textes de l'album, semble toujours hésiter entre vertu et débauche, entre Dieu et le Diable. S'il est un domaine où Wraygunn dépasse son maître, le Blues Explosion, c'est dans cet apport vocal féminin, véritable source de sensualité trouble et de sexualité explicite. Car si sur "Sometimes I miss you" ou "She's a speed freak", Paulo Furtado approche le charisme de Jon Spencer, pour des morceaux blues punk énervés excellents, il n'y manque que ce grain de folie qui fait du Blues Explosion the number one! On se prendrait même à rêver à une collaboration entre les deux groupes! "All night long", nous ramène au final du côté du Mississipi, harmonica en tête, toutes guitares dehors pour un morceau superbe qui se finit au banjo, la chorale gospel faisant aussi son ultime retour.
Le feu d'artifice final d'un album excellent de bout en bout. Une des surprises 2005, à se procurer d'urgence si vous aimez le blues et la musique afro-américaine. En attendant les prochains disques du Blues Explosion ou des White Stripes. 2005! Right from Portugal! Wraygunn is number one in Coimbra!
PS: Força Portugal! (envoyez-nous encore des disques comme ça)
Première surprise, ce groupe est portugais, originaire de Coimbra, une des villes universitaires les plus anciennes d'Europe. D'origine portugaise, j'avoue toutefois que j'étais sceptique quant aux capacités de mes compatriotes à jouer du rock et à être reconnus internationalement, car c'est plutôt une forme de blues à la mode portugaise - le fado - qui s'exporte en général hors du Portugal.
Deuxième surprise, si le Blues Explosion de Jon Spencer is number one, depuis Acme (et Acme Plus), Wraygunn le talonne sérieusement avec cet album. En somme, Ecclesiastes 1.11 est une sorte de réponse européenne à la bande à Jon Spencer. Rien que ça!
"Let Freedom Reign!" Dès le début, "Soul City", et les incantations lumineuses d'un discours de Martin Luther King relayé par une chorale gospel, le tout emmené par des guitares bluesy incisives, on se dit que ça sent bon l'Amérique comme on l'aime. "Give me soul" hurle ensuite Paulo Furtado (alias The legendary tiger-man) et de l'âme, du blues, ce groupe, ce disque en a à revendre. "Drunk or stoned" enfonce le clou pour un blues urbain agrémenté du chant façon opéra de Raquel Ralha. Superbe!
Une chorale gospel intervient à nouveau sur l'excellent "Keep On Prayin'" où blues, gospel et la voix sensuelle et tentatrice de Raquel Ralha font merveille. Plus énervé, "Juice" donne une mesure du talent de Paulo Furtado, guitariste et chanteur charismatique de ce groupe, auteur, compositeur, interprète et producteur sur ce disque. Un morceau puissant et jouissif, qui se termine sur des choeurs magnifiques, que l'on croirait chantés par un vieil homme noir plus ancien que le monde. "Don't You Know", plus enjoué et sublimé une fois encore par Raquel Ralha et une chorale gospel superbe, nous interroge: ce groupe est-il vraiment portugais? Il utilise la langue et les codes de nombreuses musiques américaines, comme s'il les avait vécu de l'intérieur, aux Etats-Unis. Sans tomber dans le plagiat, mais en apportant une touche personnelle, une modernité dans les arrangements, en confrontant ces différents courants musicaux dans un même morceau, comme le Blues Explosion ou les White Stripes savent aussi bien le faire. Et la production excellente de cet album n'y est pas étrangère: samples, beats, et loops en tout genres agrémentent plusieurs morceaux et cette rencontre entre technologie et tradition afro-américaine est une réussite. Les guitares sont par ailleurs très inspirées, tantôt incisives ou subtiles comme sur les délicats arpèges de "I'm Your Lover Man", superbe love song au tempo langoureux. Sur "Hip", on croirait un morceau issu des sessions de Acme, tant cet electro-blues lubrique nous rappelle le Blues Explosion. Même obsession pour le blues minimaliste, les boîtes à rythmes cheap, le scratch et phrasé hip hop. Mention spéciale pour la voix torride de Raquel Ralha et le petit banjo inattendu. "How Long, How Long", blues au riff addictif, est un duel vocal superbe entre Paulo et Raquel, entrecoupé d'explosions soniques du plus bel effet. Jouissif! Sur "There but for the grace of God go I", la guitare superbe souligne le chant troublant de Raquel Ralha, qui comme les textes de l'album, semble toujours hésiter entre vertu et débauche, entre Dieu et le Diable. S'il est un domaine où Wraygunn dépasse son maître, le Blues Explosion, c'est dans cet apport vocal féminin, véritable source de sensualité trouble et de sexualité explicite. Car si sur "Sometimes I miss you" ou "She's a speed freak", Paulo Furtado approche le charisme de Jon Spencer, pour des morceaux blues punk énervés excellents, il n'y manque que ce grain de folie qui fait du Blues Explosion the number one! On se prendrait même à rêver à une collaboration entre les deux groupes! "All night long", nous ramène au final du côté du Mississipi, harmonica en tête, toutes guitares dehors pour un morceau superbe qui se finit au banjo, la chorale gospel faisant aussi son ultime retour.
Le feu d'artifice final d'un album excellent de bout en bout. Une des surprises 2005, à se procurer d'urgence si vous aimez le blues et la musique afro-américaine. En attendant les prochains disques du Blues Explosion ou des White Stripes. 2005! Right from Portugal! Wraygunn is number one in Coimbra!
PS: Força Portugal! (envoyez-nous encore des disques comme ça)
Excellent ! 18/20
Posté le 12 mars 2007 à 16 h 42 |
Tout commence par le discours d'un certain Martin Luther King, 'I have a dream'. Puis la fiesta peut commencer. Comme tu l'as compris, c'est un album chargé d'ondes positives, très marqué par la musique noire américaine. Et pourtant, le groupe vient du Portugal. Furtado et ses acolytes ont dû vivre en rêve de l'autre côté de l'océan, traversant les époques, les générations, pour finalement accoucher d'un condensé de gospel, de soul, de rock'n'roll, de blues, et même de funk. C'est un disque qui fout la banane, déjanté, provocant, où l'ombre du Jon Spencer Blues Explosion rôde dans les parages, sans jamais hurler au plagiat. Entre autres différences, il y a une femme dans le groupe qui apporte sa touche sexy en chantant dans des registres très variés. La production respire beaucoup plus aussi : le son est moins concassé que chez ces derniers. C'est un rock qui met le feu aux jambes, qui mélange allègrement les styles, n'hésitant pas à intégrer des choeurs gospel à un morceau au feeling punk (blasphématoire dirait le pape, mais on s'en fout éperdument), "Hip" et ses boîtes à rythmes minimalistes rappelle Suicide. A la manière de Beck, les Wraygunn font du neuf avec du vieux, pour nous offrir 12 perles de bordel organisé. Seul petit bémol, une production assez lisse, qui réduit l'impact des morceaux qui sembleraient jaillir plus spontanément des enceintes pour nous baffer joyeusement si ils avaient eu un son plus sale. A voir sur scène, où ce défaut est remplacé par une approche très brute, et par la présence incroyable du chanteur, qui n'hésite pas à aller se frotter à tout le monde dans la fosse langoureusement, en joyeux satyre qu'il est... Bref, si ce disque est un coup d'essai très sympathique, espérons que la suite soit vraiment trépidante. Allez, c'est plus que correct :
Bon 15/20
Posté le 23 octobre 2008 à 19 h 18 |
Wraygunn...
Je ne pense pas être le seul à avoir découvert de groupe lors de leur unique (je crois) passage à Taratata... Leur perfomance était tout simplement bluffante : après le génial et accrocheur "Keep On Prayin'", on assiste à une reprise du classique des Kinks, "You really got me", puis à "Soul City", la perle de leur passage : une progression musicale accompagnée des paroles de Luther King, et l'explosion Souuul, give me souuuul, SOUL CITY!
C'est ainsi que démarre cet album : dans une explosion de joie "gospelienne".
Puis les bons morceaux s'enchaînent : "Drunk or stoned" dont le titre parle de lui-même, le "tube" Keep On Prayin', "Don't you know?" à mon goût le chef-d'oeuvre de l'album, "How long how long?", une plainte de 4'21 au refrain d'explosif (je vous laisse la joie de le découvrir), et enfin "All Night Long", avec un vraiment très bon solo d'harmonica. Et si vous avez le bon goût de vous procurer une édition collector avec un bonus de quelques chansons lives, vous pourrez à assister à "Snapshot", qui déchire.
Je ne pense pas être le seul à avoir découvert de groupe lors de leur unique (je crois) passage à Taratata... Leur perfomance était tout simplement bluffante : après le génial et accrocheur "Keep On Prayin'", on assiste à une reprise du classique des Kinks, "You really got me", puis à "Soul City", la perle de leur passage : une progression musicale accompagnée des paroles de Luther King, et l'explosion Souuul, give me souuuul, SOUL CITY!
C'est ainsi que démarre cet album : dans une explosion de joie "gospelienne".
Puis les bons morceaux s'enchaînent : "Drunk or stoned" dont le titre parle de lui-même, le "tube" Keep On Prayin', "Don't you know?" à mon goût le chef-d'oeuvre de l'album, "How long how long?", une plainte de 4'21 au refrain d'explosif (je vous laisse la joie de le découvrir), et enfin "All Night Long", avec un vraiment très bon solo d'harmonica. Et si vous avez le bon goût de vous procurer une édition collector avec un bonus de quelques chansons lives, vous pourrez à assister à "Snapshot", qui déchire.
Très bon 16/20
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