Encore un groupe anglais qui sort un premier album cette année ! Oui, mais attention, là c'est différent, dès la première écoute on est sonné. Bien qu'à priori ça n'a pas l'air révolutionnaire (les spécialistes diront qu'il s'agit d'un mélange de post-punk et de brit-pop), on décèle tout de suite que cet album possède un truc en plus. Sans doute cela tient à la personnalité très brute de décoffrage de Dominic Masters, le chanteur-leader assez influencé par les Clash.
Les 11 morceaux s'enchaînent à un rythme soutenu et sont tous d'une qualité plus que correcte. Bien sûr quelques-uns sont encore plus percutants que les autres ("Lackey", "William", "Stan Bowles"), donnant ainsi à l'album un relief très intéressant. La production est assez sobre, ce qui fait mieux ressortir l'énergie, très palpable, du chant de Dominic Masters. Cela donne ainsi un petit goût de live à l'album qui colle parfaitement à l'atmosphère très enlevée, voire même parfois entraînante, qu'il dégage.
Les textes sont parfois engagés voir même carrément sombres ("Lackey", "This Is For The Poor") renouant ainsi avec une certaine tradition du punk/rock anglais, ce qui n'atténue pas du tout le caractère percutant et rafraîchissant de la musique. En effet, on peut également l'emmener à la plage cet été et l'écouter sans faire attention aux paroles et en se contentant de sautiller sur sa serviette de bain: ça marche aussi !
J'ajouterai enfin que ce groupe possède quand même une vraie personnalité, l'influence des Clash est assez légère et la comparaison (facile) avec les Libertines ne me paraît pas appropriée. En revanche, j'avoue que parfois ça me fait un peu penser aux Posies.
En résumé, il s'agit d'un très bon premier album de rock anglais, sans temps morts, très explosif et assez prometteur pour l'avenir.