Gâtechien
Gâtechien |
Label :
Another |
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Le disque de Gâtechien vient de terminer sa course folle. Bénie soit la fonction "Repeat All" qui nous renvoie sans quitter notre fauteuil dans cette impétueuse cavalcade.
En pleine vague des duos tels que les White Stripes, The Kills, Cheval De Frise ou encore Chevreuil, nos deux compères tirent leur épingle du jeu en nous pondant un premier effort poignant, ébouriffant, transcendant mais avant tout différent. C'est désormais la basse qui occupe le devant de la scène. Des groupes comme Dianogah ou Girls Against Boys lui avait offert une place de choix, Gâtechien lui offre un trône. Celle-ci est prodigieuse de dextérité. Tout y passe et de nombreux bassistes trépassent. On est bien loin des monstres de techniques qui en définitive demeurent difficilement écoutables. Ici, la technicité dessert la musique et lui fait prendre un vrai sens. Le batteur n'est pas en reste callant ses parties de batterie sur la basse donnant au duo un côté nerveux, compact, dément. Le chien semble bien enragé.
A quoi rattacher Gâtechien ? Sûrement à tous ces groupes qui donnent sans compter, faisant jaillir toute cette énergie de leurs tripes, offrant à leur auditoire une tranche d'eux-même, un aperçu de leur intériorité, parlant le langage de l'émotion pénétrante et indescriptible. Shellac pointe son nez pour les structures hachées menues et les réponses basse/ batterie, Sloy ou Brainiac pour l'excentricité, Honey For Petzi pour leur mélancolie, Oxbow ou The Jesus Lizard pour les poussées émotionnelles ahurissantes, les chants totalement débraillés.
J'ai été touché du début jusqu'à la fin. Chaque note semble avoir été choisie pour faire réagir. Tour à tour j'ai eu l'envie de crier, pleurer, danser sur des grooves irrésistibles, rire, chanter, m'exprimer. Cette musique tourne dans la tête et balaye tout. Tiens... Le disque redémarre. M'est avis qu'il redémarrera encore longtemps.
En pleine vague des duos tels que les White Stripes, The Kills, Cheval De Frise ou encore Chevreuil, nos deux compères tirent leur épingle du jeu en nous pondant un premier effort poignant, ébouriffant, transcendant mais avant tout différent. C'est désormais la basse qui occupe le devant de la scène. Des groupes comme Dianogah ou Girls Against Boys lui avait offert une place de choix, Gâtechien lui offre un trône. Celle-ci est prodigieuse de dextérité. Tout y passe et de nombreux bassistes trépassent. On est bien loin des monstres de techniques qui en définitive demeurent difficilement écoutables. Ici, la technicité dessert la musique et lui fait prendre un vrai sens. Le batteur n'est pas en reste callant ses parties de batterie sur la basse donnant au duo un côté nerveux, compact, dément. Le chien semble bien enragé.
A quoi rattacher Gâtechien ? Sûrement à tous ces groupes qui donnent sans compter, faisant jaillir toute cette énergie de leurs tripes, offrant à leur auditoire une tranche d'eux-même, un aperçu de leur intériorité, parlant le langage de l'émotion pénétrante et indescriptible. Shellac pointe son nez pour les structures hachées menues et les réponses basse/ batterie, Sloy ou Brainiac pour l'excentricité, Honey For Petzi pour leur mélancolie, Oxbow ou The Jesus Lizard pour les poussées émotionnelles ahurissantes, les chants totalement débraillés.
J'ai été touché du début jusqu'à la fin. Chaque note semble avoir été choisie pour faire réagir. Tour à tour j'ai eu l'envie de crier, pleurer, danser sur des grooves irrésistibles, rire, chanter, m'exprimer. Cette musique tourne dans la tête et balaye tout. Tiens... Le disque redémarre. M'est avis qu'il redémarrera encore longtemps.
Parfait 17/20 | par Oneair |
Posté le 21 janvier 2005 à 19 h 43 |
Naturellement, on pourra facilement mettre en cause mon objectivité par rapport à ce disque. Ce à quoi je répondrais que le disque est d'ores et déjà épuisé, et que de toutes façons Another Records n'est pas une machine à fric. J'ai juste envie de témoigner du rapport que j'ai à ce disque, petit ovni punk de mes amis canins, qui leur aura valu un succès aussi foudroyant que mérité.
En 6 titres seulement et sans s'embarrasser de paroles compréhensibles, le side-project du bassiste d'Headcases et du batteur de (mille fois hélas !) feu Gina Artworth s'impose à nos oreilles comme une évidence. Brute, mélodique et zinzin, je me souviendrai longtemps de leur premier concert, qui m'avait complétement fait oublier le stress de devoir jouer après... De la tronche du type de Gibert, qui refusa le disque en dépôt ; sous pretexte que la pochette était trop moche et le nom débile... Enfin là, du coup je me marre bien ! Content qu'ils aient trouvé une autre distrib un peu plus costaude pour le 2e album, qui tient toutes ses promesses.
Enfin, trêve de nostalgie et de propagande 'another recordienne' ou post 'another recordienne'. C'est pas tout ça mais moi je dois jouer demain soir... (enfin bon d'ici à ce que la chronique soit en ligne), il sera passé depuis longtemps...
En 6 titres seulement et sans s'embarrasser de paroles compréhensibles, le side-project du bassiste d'Headcases et du batteur de (mille fois hélas !) feu Gina Artworth s'impose à nos oreilles comme une évidence. Brute, mélodique et zinzin, je me souviendrai longtemps de leur premier concert, qui m'avait complétement fait oublier le stress de devoir jouer après... De la tronche du type de Gibert, qui refusa le disque en dépôt ; sous pretexte que la pochette était trop moche et le nom débile... Enfin là, du coup je me marre bien ! Content qu'ils aient trouvé une autre distrib un peu plus costaude pour le 2e album, qui tient toutes ses promesses.
Enfin, trêve de nostalgie et de propagande 'another recordienne' ou post 'another recordienne'. C'est pas tout ça mais moi je dois jouer demain soir... (enfin bon d'ici à ce que la chronique soit en ligne), il sera passé depuis longtemps...
Parfait 17/20
Posté le 15 février 2005 à 19 h 14 |
Non que je veuille ici apporter quelques précisions supplémentaires aux précédentes chroniques, (qui étaient d'ailleurs très bien, et suffisamment précises peut-être), mais simplement parce qu'il me tarde bien de témoigner mon engouement, devant l'éblouissement et l'émotion suscités à l'écoute de ce premier opus des chiens gâtés. J'ai envie d'apporter ma pierre de touche à la construction de ce nouvel édifice, monumental s'il en est, et auquel je souhaite de gravir encore bien des sommets.
Voilà que je m'essouffle dans des phrases à rallonge, sans doute parce que je cherche mes mots ou les perds, certainement aussi parce que je risque de manquer de qualificatifs appropriés ou suffisants à la description.
Ou plutôt de quoi ai-je là à me défendre ? ...
Cet album est tout bonnement grandiose.
Si je m'en réfère aux rares critiques et aux quelques ouïe-dire souvent infondés, on leur aura parfois reproché, que de-ci de là, le chant était incompréhensible ... Auquel je répondrais qu'ils n'ont sans doute rien compris. Encore que, ces paroles ne soient certainement pas dépourvues de sens, et plus encore je parierais même qu'elles soient intelligentes et dignes d'intérêt.
Mais là n'est pas la question, ni la fonction première qu'on leur accorde. Elle est bien au delà, me semble-t-il. A l'instar de groupes qui inventent leur langage, Gâtechien invente aussi le sien.
Certains prennent le pli de chanter dans une langue inconnue, d'autres de créer une nouvelle langue ; et l'on pourrait dire, -et ce, à juste titre- que Gâtechien est de ceux-là.
En deçà ou au delà de parole, il y a le silence ou la musique peut-être, mais non seulement, il y a aussi le mime si ce n'est la danse ou le chant.
Mais pas n'importe quel chant bien entendu, un chant qui ressemblerait étrangement à celui proposé, à savoir fortement expressif et se suffisant à lui-même.
Ici au delà des mots, dans cet espace ténu où il retrouve son origine et se quintessencie.
Un chant protéiforme, double et varié, pour ne pas dire schizophrénique. Un chant capricieux ou plaintif qui échange subtilement tantôt avec le silence tantôt avec les cris.
Dans l'espace qui lui est octroyé, il explore et s'explore, créé puis s'auto détruit, se retrouve dans ses autres, leur donne et se retrouve.
La voix fonctionne ici avant tout comme un instrument, un instrument émotif, subtil et précis, à la fois grandiloquent et timide, mais surtout animal et humain. Mais cette voix n'est jamais seule, elle n'est que l'écho qui donne corps à ce choeur instrumentalisé.
La voix fonctionne ici comme un instrument, les instruments comme un langage.
Et ils nous exhortent alors de leur furieux ballet dans une saga des fous rarement égalée. Alternant complaintes et exhortations, blasphèmes et dionysiaques incantations, s'entremêlent pour nous envoûter plus encore dans une transe catharsique des plus réussie.
On dénombre d'ailleurs difficilement les nombreuses émotions par lesquelles ils nous traversent et nous touchent.
Tout d'abord cette voix, puis ce langage kaléidoscopique qui embrasse la totalité des sens, quand il vient puis se retranche, quand il est là, et persiste à l'oreille, comme le crépitement du feu, on ne le reconnaît jamais tout à fait, mais l'émotion le précise avant même que l'on soit tenter de le rationaliser. D'ailleurs en parler est presque absurde en soi, puisqu'il s'agit avant tout sinon de l'entendre du moins de l'écouter.
La musique explique mieux que nul autre ne le sait faire, l'acte du mot, et sans mot dire, elle crée un langage nouveau.
On ne saurait jamais douter un seul instant de la sincérité de telles compositions et quand bien même celle-ci puissent être exhiber. Elles savent puiser l'essence et la verve là où elles se trouvent, et qui plus est, sans faux artifices. Je gagerais même que la source ne se tarisse point sans grande difficulté, si l'on s'en réfère à l'énergie dévastatrice que celles-ci ont su générer.
Cet album est un brûlot saisissant, un opéra d'un autre monde, existentiel et expressionniste, de tous compris normalement alors, puisque exempt de mirage et de vacuité, miroir limpide de nos sens, langage sensuel où les esprits conversent.
C'est de l'énergie à l'état brut que l'on nous offre là en offrande, une émotion simple et pure, animale et sensitive, mais surtout passionnée. Car on dépense sans compter ici, on donne, on dépense sans terme, avec un don de soi énorme et semble-t-il presque désintéressé, avec de la sueur, du sang et de la chair. Un coeur gonflé et bardé aux abords de l'explosion, et où l'explosion elle-même est don de soi, surgissement de soi hors de soi, pour l'autre et pour soi.
Quel Majestueux volcan !
Voilà que je m'essouffle dans des phrases à rallonge, sans doute parce que je cherche mes mots ou les perds, certainement aussi parce que je risque de manquer de qualificatifs appropriés ou suffisants à la description.
Ou plutôt de quoi ai-je là à me défendre ? ...
Cet album est tout bonnement grandiose.
Si je m'en réfère aux rares critiques et aux quelques ouïe-dire souvent infondés, on leur aura parfois reproché, que de-ci de là, le chant était incompréhensible ... Auquel je répondrais qu'ils n'ont sans doute rien compris. Encore que, ces paroles ne soient certainement pas dépourvues de sens, et plus encore je parierais même qu'elles soient intelligentes et dignes d'intérêt.
Mais là n'est pas la question, ni la fonction première qu'on leur accorde. Elle est bien au delà, me semble-t-il. A l'instar de groupes qui inventent leur langage, Gâtechien invente aussi le sien.
Certains prennent le pli de chanter dans une langue inconnue, d'autres de créer une nouvelle langue ; et l'on pourrait dire, -et ce, à juste titre- que Gâtechien est de ceux-là.
En deçà ou au delà de parole, il y a le silence ou la musique peut-être, mais non seulement, il y a aussi le mime si ce n'est la danse ou le chant.
Mais pas n'importe quel chant bien entendu, un chant qui ressemblerait étrangement à celui proposé, à savoir fortement expressif et se suffisant à lui-même.
Ici au delà des mots, dans cet espace ténu où il retrouve son origine et se quintessencie.
Un chant protéiforme, double et varié, pour ne pas dire schizophrénique. Un chant capricieux ou plaintif qui échange subtilement tantôt avec le silence tantôt avec les cris.
Dans l'espace qui lui est octroyé, il explore et s'explore, créé puis s'auto détruit, se retrouve dans ses autres, leur donne et se retrouve.
La voix fonctionne ici avant tout comme un instrument, un instrument émotif, subtil et précis, à la fois grandiloquent et timide, mais surtout animal et humain. Mais cette voix n'est jamais seule, elle n'est que l'écho qui donne corps à ce choeur instrumentalisé.
La voix fonctionne ici comme un instrument, les instruments comme un langage.
Et ils nous exhortent alors de leur furieux ballet dans une saga des fous rarement égalée. Alternant complaintes et exhortations, blasphèmes et dionysiaques incantations, s'entremêlent pour nous envoûter plus encore dans une transe catharsique des plus réussie.
On dénombre d'ailleurs difficilement les nombreuses émotions par lesquelles ils nous traversent et nous touchent.
Tout d'abord cette voix, puis ce langage kaléidoscopique qui embrasse la totalité des sens, quand il vient puis se retranche, quand il est là, et persiste à l'oreille, comme le crépitement du feu, on ne le reconnaît jamais tout à fait, mais l'émotion le précise avant même que l'on soit tenter de le rationaliser. D'ailleurs en parler est presque absurde en soi, puisqu'il s'agit avant tout sinon de l'entendre du moins de l'écouter.
La musique explique mieux que nul autre ne le sait faire, l'acte du mot, et sans mot dire, elle crée un langage nouveau.
On ne saurait jamais douter un seul instant de la sincérité de telles compositions et quand bien même celle-ci puissent être exhiber. Elles savent puiser l'essence et la verve là où elles se trouvent, et qui plus est, sans faux artifices. Je gagerais même que la source ne se tarisse point sans grande difficulté, si l'on s'en réfère à l'énergie dévastatrice que celles-ci ont su générer.
Cet album est un brûlot saisissant, un opéra d'un autre monde, existentiel et expressionniste, de tous compris normalement alors, puisque exempt de mirage et de vacuité, miroir limpide de nos sens, langage sensuel où les esprits conversent.
C'est de l'énergie à l'état brut que l'on nous offre là en offrande, une émotion simple et pure, animale et sensitive, mais surtout passionnée. Car on dépense sans compter ici, on donne, on dépense sans terme, avec un don de soi énorme et semble-t-il presque désintéressé, avec de la sueur, du sang et de la chair. Un coeur gonflé et bardé aux abords de l'explosion, et où l'explosion elle-même est don de soi, surgissement de soi hors de soi, pour l'autre et pour soi.
Quel Majestueux volcan !
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