Mirah
C'mon Miracle |
Label :
K |
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Comment se fait-il qu'une personne si talentueuse que Mirah Yom Tov Zeitlyn (c'est son nom complet) soit restée si longtemps dans l'ombre ?
Membre du groupe The Microphones, connu pour partir dans des délires difficilement écoutables sans user de substances louches, on pouvait craindre que ce disque soit du même métal...
Et bien, pas vraiment ! Dans le registre chanteur-songwriter guitare à la main, cette charmante jeune femme a accouché d'un des albums les plus intéressants de 2004.
Chansons généralement très dépouillées mais d'une sincérité désarmante, Mirah en une sorte de Damien O au féminin livre sans pudeur ses angoisses, ses joies et autres moments de sa petite vie à l'auditeur médusé. Inutile de dire qu'on tombe amoureux au bout de 3 chansons. Ici, pas d'éxpérimentations vaseuses, de messages tordus ou de production alambiquée, Mirah s'accompagne à la guitare et un groupe pop discret assure l'arrière-plan, l'éléctronique quand elle est présente se fait discrète et toujours au service des chansons et non l'inverse (pensez à Death Cab For The Cutie pour comprendre l'approche de la petite Mirah). Le son est parfois un peu latin; certaines percussions s'affolent et viennent chatouiller la corde sensible mais bien sûr on reste dans la pop indé américaine la plus reconnaissable. "Jerusalem", une bonne chanson vient poser l'ambiance, on pense à Beulah, en un peu plus calme, un peu plus doux et sensuel...
Au-delà du charme du son très délicat de la voix de Mirah, on s'interroge souvent sur le destinataire de toutes ces ballades qui apostrophent l'auditeur directement. Un ancien amant ? Les hommes en général ? Pour preuve un des plus beaux moments de l'album atteint avec "We're Both So Sorry", complainte sur le passé d'un couple défait où chuchotements et bruits flous nous font entrer dans l'intimité de l'artiste.
"The Dogs Of Buenos Aires", probablement une des plus belles chansons de l'année est un superbe poème contemplatif qui vient marquer le point d'orgue de l'album. Indéniablement latin avec sa petite ritournelle en espagnol, le morceau renvoie Manu Chao au bac à sable. On parle ici de classe, mais bien sûr ça vous l'aviez déjà compris.
Alors le miracle prévu arrive-t-il ? Eh bien on a presque envie de dire que oui mais soyons tout à fait honnête avec nous mêmes. Si cet album pulvérise haut la main un bon nombre de production actuelle simplement par sa sincérité et son honnêteté artistique on pourrait reprocher à Mirah de s'endormir un peu et par là même de NOUS endormir un tout petit peu. J'en veux pour preuve la fin de l'album qui ne m'a pas laissé de souvenirs impérissables. Bref peut-être un poil de complaisance et on conseille à tous ceux qui auront été séduits par Mirah de voir du coté de ses précedents albums et particulièrement Advisory Committee (une véritable perle).
Membre du groupe The Microphones, connu pour partir dans des délires difficilement écoutables sans user de substances louches, on pouvait craindre que ce disque soit du même métal...
Et bien, pas vraiment ! Dans le registre chanteur-songwriter guitare à la main, cette charmante jeune femme a accouché d'un des albums les plus intéressants de 2004.
Chansons généralement très dépouillées mais d'une sincérité désarmante, Mirah en une sorte de Damien O au féminin livre sans pudeur ses angoisses, ses joies et autres moments de sa petite vie à l'auditeur médusé. Inutile de dire qu'on tombe amoureux au bout de 3 chansons. Ici, pas d'éxpérimentations vaseuses, de messages tordus ou de production alambiquée, Mirah s'accompagne à la guitare et un groupe pop discret assure l'arrière-plan, l'éléctronique quand elle est présente se fait discrète et toujours au service des chansons et non l'inverse (pensez à Death Cab For The Cutie pour comprendre l'approche de la petite Mirah). Le son est parfois un peu latin; certaines percussions s'affolent et viennent chatouiller la corde sensible mais bien sûr on reste dans la pop indé américaine la plus reconnaissable. "Jerusalem", une bonne chanson vient poser l'ambiance, on pense à Beulah, en un peu plus calme, un peu plus doux et sensuel...
Au-delà du charme du son très délicat de la voix de Mirah, on s'interroge souvent sur le destinataire de toutes ces ballades qui apostrophent l'auditeur directement. Un ancien amant ? Les hommes en général ? Pour preuve un des plus beaux moments de l'album atteint avec "We're Both So Sorry", complainte sur le passé d'un couple défait où chuchotements et bruits flous nous font entrer dans l'intimité de l'artiste.
"The Dogs Of Buenos Aires", probablement une des plus belles chansons de l'année est un superbe poème contemplatif qui vient marquer le point d'orgue de l'album. Indéniablement latin avec sa petite ritournelle en espagnol, le morceau renvoie Manu Chao au bac à sable. On parle ici de classe, mais bien sûr ça vous l'aviez déjà compris.
Alors le miracle prévu arrive-t-il ? Eh bien on a presque envie de dire que oui mais soyons tout à fait honnête avec nous mêmes. Si cet album pulvérise haut la main un bon nombre de production actuelle simplement par sa sincérité et son honnêteté artistique on pourrait reprocher à Mirah de s'endormir un peu et par là même de NOUS endormir un tout petit peu. J'en veux pour preuve la fin de l'album qui ne m'a pas laissé de souvenirs impérissables. Bref peut-être un poil de complaisance et on conseille à tous ceux qui auront été séduits par Mirah de voir du coté de ses précedents albums et particulièrement Advisory Committee (une véritable perle).
Bon 15/20 | par Blownaway |
Posté le 27 juillet 2007 à 04 h 23 |
Ayant adoré Advisory Committe (2001) ex-petit dernier de la chanteuse Mirah je me devais bien sûr d'écouter C'mon Miracle.
Appréciant en grande partie la petite philadelphienne pour sa fraîcheur et sa naïveté (feinte probablement) je fus très surpris à l'écoute de C'mon Miracle... très très agréablement surpris.
En effet le ton de Mirah est devenu bien plus mûr et sage, mais attention! on ne s'ennuie pas pour autant car les mélodies sont ensorcelantes au plus haut point : elles me font l'effet d'une infusion miel/ginseng, c'est doux et ça chatouille les papilles....un vrai délice.
Le premier morceau "Nobody Has To Stay" est très efficace avec une mélodie inoubliable (le genre chanson qu'on se plait à mettre le matin pour démarrer la journée) et des arrangements de cordes somptueux, suit un "Jerusalem" dans une ligne pop-indé(modable ?).
Vient un "Don't Die In Me" souvent très apprécié, une petite perle de folk/facile qui n'invente rien mais qui a le mérite de passer en boucle sur (ou dans plutôt) ma platine. On retiendra encore un "Look Up" explosif et saturé (c'est là qu'on reconnait la signature du producteur Phil Elvrum (ex The Microphones et nouveau Mt. Eerie) et un fabuleux "We're Both So Sorry" dont les arrangements de voix sont aussi divins qu'un "You Are Free" (Cat Power).
Bref cet album est un régal pour tout amateur de folk-indé (et pas seulement car il est très accessible) et la voix de Mirah n'y est pas pour rien : douce, sucrée, soyeuse, sensuelle et peut-être même sexy. On regrettera peut être un ensemble un peu trop lisse.
Appréciant en grande partie la petite philadelphienne pour sa fraîcheur et sa naïveté (feinte probablement) je fus très surpris à l'écoute de C'mon Miracle... très très agréablement surpris.
En effet le ton de Mirah est devenu bien plus mûr et sage, mais attention! on ne s'ennuie pas pour autant car les mélodies sont ensorcelantes au plus haut point : elles me font l'effet d'une infusion miel/ginseng, c'est doux et ça chatouille les papilles....un vrai délice.
Le premier morceau "Nobody Has To Stay" est très efficace avec une mélodie inoubliable (le genre chanson qu'on se plait à mettre le matin pour démarrer la journée) et des arrangements de cordes somptueux, suit un "Jerusalem" dans une ligne pop-indé(modable ?).
Vient un "Don't Die In Me" souvent très apprécié, une petite perle de folk/facile qui n'invente rien mais qui a le mérite de passer en boucle sur (ou dans plutôt) ma platine. On retiendra encore un "Look Up" explosif et saturé (c'est là qu'on reconnait la signature du producteur Phil Elvrum (ex The Microphones et nouveau Mt. Eerie) et un fabuleux "We're Both So Sorry" dont les arrangements de voix sont aussi divins qu'un "You Are Free" (Cat Power).
Bref cet album est un régal pour tout amateur de folk-indé (et pas seulement car il est très accessible) et la voix de Mirah n'y est pas pour rien : douce, sucrée, soyeuse, sensuelle et peut-être même sexy. On regrettera peut être un ensemble un peu trop lisse.
Très bon 16/20
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