En 1995 est sorti, comme son nom ne l'indique pas, le premier album des Rentals: Return Of The Rentals. Etonnant pour un premier album, et pourtant ce mot retour nous donne plus ou moins l'image des cinq membres du groupe (avec entre autres Patrick Wilson, batteur de Weezer, ainsi que Petra Haden de That Dog, et Rachel du même nom qui apparaît occasionnellement sur 'Move On') déboulant comme à l'improviste pour nous offrir leurs dix chansons. Return Of The Rentals, c'est un peu ça.
Pour qui s'attendrait à une pâle copie de Weezer, la surprise serait grande. Et de toute façon, si l'on n'a entendu aucune chanson des Rentals et qu'on ne s'y intéresse que pour Matt Sharp, la surprise sera tout de même au rendez-vous. Cet étonnement que l'on retrouve dès le premier morceau, 'The Love I'm Searching For', c'est bien sûr le moog (dont joue Tom Grimley, Cherielynn Westrich et Matt Sharp) qui booste toutes les chansons et leur donne une tonalité jamais vue chez Weezer. Le résultat est un son véritablement saturé. Moog, guitare, batterie, basse, violon, voix féminines et voix de Matt Sharp (plutôt aiguë sur ce disque): il serait difficile de concevoir les choses autrement quand on voit tout ce qui participe à chaque chanson.
'Friends Of P.' est le single qui leur a valu la célébrité. Pourtant pas le plus remuant (c'est-à-dire qui donne envie de remuer !): ce titre irait plutôt à 'These Days', dans lequel Matt Sharp retrouve presque une voix naturelle qui ne se laisse pas dominer par le moog.
Parce que Return Of The Rentals est finalement assez assomant. Pas au départ, après la première surprise, mais avec le temps: il risque de devenir lassant et de casser les oreilles. L'écouter une fois de temps en temps est suffisant pour ne pas finir complètement saoulé.
A noter: la pochette vraiment sympathique sur laquelle on voit Matt Sharp avec de grosses lunettes. De même, à l'intérieur, une très jolie photo des membres du groupe portant le même genre de lunettes. Un petit plus agréable à contempler.