Chevreuil
Chateauvallon |
Label :
Ottonecker |
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... Une friche dans laquelle galope ventre à terre un chevreuil, ligne de mire de chasseurs féroces aux assiettes vides. Toute la puissance de ses muscles décuplée dans la lutte pour sa survie.
Les rideaux d'arbres et les fourrés ne sont qu'accessoires. Il fuse en leur sein à faire décoller les feuilles, véritable tourbillon à quatre pattes.
La mort végétale pour la vie d'un animal...
J'avais pu assister à une prestation de Chevreuil et j'en étais ressorti fort déçu. J'ai tout de même souhaité me pencher sur leur travail studio pour comprendre le phénomène. Qu'était-ce que cette musique dont je n'avais pas compris le sens durant leur concert ?
Les deux compères ont tout de même travaillé avec M. Albini, trouvant la juste puissance seyant à leur travail. Le mot "travail" prend tout son sens à l'écoute de leurs compositions. Chevreuil n'est qu'un duo mais sa complexité laisse penser à un quintet. La guitare branchée sur quatre amplis différents, est jouée sur ceux ci alternativement ou bien simultanémement. Des parties sont samplées et tournent en boucle jusqu'à leur extinction progressive laissant alors la place à d'autres parties qui laisseront leur place à d'autres et ainsi de suite. Jouée à pleine puissance, cette guitare vombrit comme une basse et permet que l'on s'en passe.
La batterie rageuse, syncopée à l'extrême s'approche des structures math-rock de Todd Trainer (Shellac), et certaines parties sans cohésion rythmique rappelent Storm And Stress. Un déluge de son incontrôlé. Un chaos sonore bouillonnant.
Une fois qu'on en a la clef, cette musique pas forcément évidente d'accès révèle ses richesses et par moment son incroyable beauté. C'est abstrait, anguleux mais tellement expressif. Dès "Turbofonte" la teneur du cru est donnée. Il s'agit de se concentrer sur les riffs principaux pour comprendre ce qui se passe car les parties samplées vont parfois plus vite que le reste, créant un maelström sonore, une friche chère au chevreuil mais dont celui-ci toujours trouve la sortie. Les 9 minutes de "Turbofonte" construisent un labyrinthe touffu dont il faut s'extraire en se faufilant ou en déchirant les épais buissons avec force. Le chevreuil trouve toujours son chemin. "Bastogne" montre les crocs de la guitare et nous percute effrontément. "Rock'n'roll Garnison" tressaute dans un tempo qui s'endiable. "Superchateau" insérée au centre du disque en est le point culminant. Maitrisée à la perfection, montant en intensité, la guitare se met à vombrir sur une autre dans les aigus et séduit automatiquement. "Forteressecourage" et sa guitare bombée est un petit bijou. Malheureusement elle sauve une deuxième partie de disque un peu moins intéressante que la première.
Alors Chevreuil ce n'est pas simple. On comprend que certains live puissent décevoir. Sur disque, le duo révèle pleinement son ingéniosité et des passages menés fort intelligemment. Il est dur de rester accroché jusqu'au bout mais la balade vaut le coup. Qui a dit que les forêts sonores étaient impénétrables ?
Les rideaux d'arbres et les fourrés ne sont qu'accessoires. Il fuse en leur sein à faire décoller les feuilles, véritable tourbillon à quatre pattes.
La mort végétale pour la vie d'un animal...
J'avais pu assister à une prestation de Chevreuil et j'en étais ressorti fort déçu. J'ai tout de même souhaité me pencher sur leur travail studio pour comprendre le phénomène. Qu'était-ce que cette musique dont je n'avais pas compris le sens durant leur concert ?
Les deux compères ont tout de même travaillé avec M. Albini, trouvant la juste puissance seyant à leur travail. Le mot "travail" prend tout son sens à l'écoute de leurs compositions. Chevreuil n'est qu'un duo mais sa complexité laisse penser à un quintet. La guitare branchée sur quatre amplis différents, est jouée sur ceux ci alternativement ou bien simultanémement. Des parties sont samplées et tournent en boucle jusqu'à leur extinction progressive laissant alors la place à d'autres parties qui laisseront leur place à d'autres et ainsi de suite. Jouée à pleine puissance, cette guitare vombrit comme une basse et permet que l'on s'en passe.
La batterie rageuse, syncopée à l'extrême s'approche des structures math-rock de Todd Trainer (Shellac), et certaines parties sans cohésion rythmique rappelent Storm And Stress. Un déluge de son incontrôlé. Un chaos sonore bouillonnant.
Une fois qu'on en a la clef, cette musique pas forcément évidente d'accès révèle ses richesses et par moment son incroyable beauté. C'est abstrait, anguleux mais tellement expressif. Dès "Turbofonte" la teneur du cru est donnée. Il s'agit de se concentrer sur les riffs principaux pour comprendre ce qui se passe car les parties samplées vont parfois plus vite que le reste, créant un maelström sonore, une friche chère au chevreuil mais dont celui-ci toujours trouve la sortie. Les 9 minutes de "Turbofonte" construisent un labyrinthe touffu dont il faut s'extraire en se faufilant ou en déchirant les épais buissons avec force. Le chevreuil trouve toujours son chemin. "Bastogne" montre les crocs de la guitare et nous percute effrontément. "Rock'n'roll Garnison" tressaute dans un tempo qui s'endiable. "Superchateau" insérée au centre du disque en est le point culminant. Maitrisée à la perfection, montant en intensité, la guitare se met à vombrir sur une autre dans les aigus et séduit automatiquement. "Forteressecourage" et sa guitare bombée est un petit bijou. Malheureusement elle sauve une deuxième partie de disque un peu moins intéressante que la première.
Alors Chevreuil ce n'est pas simple. On comprend que certains live puissent décevoir. Sur disque, le duo révèle pleinement son ingéniosité et des passages menés fort intelligemment. Il est dur de rester accroché jusqu'au bout mais la balade vaut le coup. Qui a dit que les forêts sonores étaient impénétrables ?
Bon 15/20 | par Oneair |
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