Cursive
The Ugly Organ |
Label :
Saddle Creek |
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De A à Z. Sur douze titres s'étalant sur un peu plus de 38 minutes, cet album exprime le sens de l'abondance et de l'économie. On peut penser à un Fugazi plus introverti ou à un Engine Down moins hermétique. Il n'y a pas une parole ou une note qui ne soit pas significative.
Chaque chanson se compose de la voix arrachée de Tim. Deux guitares rêches ainsi qu'une basse et une batterie rondes, rebondissent dessus dans une sorte de HC scandé – indi-rock à la Dischord. Le violoncelle apporte son contrepoint angoissant sur cette musique sèche et maniérée, comme des sortes de points de suture sur ces titres décarnés.
En effet, c'est la couleur de l'album donnée par la 1ère chanson "Some Red Handed Sleight of Hand" : Tim va se lamenter honteusement. Ce malaise est appuyé par quelques nappes de synthé et des trompettes rocailleuses, apportant une certaine touche troublante.
Chaque chanson décompose avec sincérité la détresse de Tim. L'auditeur partage chaque rime tirée de son journal intime post-divorce, de la montée de la frustration jusqu'à sa rémission. Cet album est vicieusement beau, il vous prend aux tripes, il vous attrape à la gorge. Chaque particule qui vous transperce à des répercussions sur le dénouement de l'écoute. En effet, une chanson écoutée seule n'a pas de sens, il n'y a pas de tube. Le tout est essentiel.
Le centre de l'album se déplace avec chaque seconde égrainée, comme un livre. On ne peut dessiner la circonférence qu'une fois l'écoute finie.
Album chagrin sublime.
Chaque chanson se compose de la voix arrachée de Tim. Deux guitares rêches ainsi qu'une basse et une batterie rondes, rebondissent dessus dans une sorte de HC scandé – indi-rock à la Dischord. Le violoncelle apporte son contrepoint angoissant sur cette musique sèche et maniérée, comme des sortes de points de suture sur ces titres décarnés.
En effet, c'est la couleur de l'album donnée par la 1ère chanson "Some Red Handed Sleight of Hand" : Tim va se lamenter honteusement. Ce malaise est appuyé par quelques nappes de synthé et des trompettes rocailleuses, apportant une certaine touche troublante.
Chaque chanson décompose avec sincérité la détresse de Tim. L'auditeur partage chaque rime tirée de son journal intime post-divorce, de la montée de la frustration jusqu'à sa rémission. Cet album est vicieusement beau, il vous prend aux tripes, il vous attrape à la gorge. Chaque particule qui vous transperce à des répercussions sur le dénouement de l'écoute. En effet, une chanson écoutée seule n'a pas de sens, il n'y a pas de tube. Le tout est essentiel.
Le centre de l'album se déplace avec chaque seconde égrainée, comme un livre. On ne peut dessiner la circonférence qu'une fois l'écoute finie.
Album chagrin sublime.
Parfait 17/20 | par Devil boy |
Posté le 06 février 2005 à 03 h 11 |
Issu de la maison de disque Saddle Creek (The Faint, Bright Eyes) qui prône les groupes expérimentaux et quelque peu marginaux, Cursive s'inscrit dans une liste très brève d'artistes qui refusent de jouer le jeu du marketing et qui se réinventent à chaque album. Après trois albums passés sous un silence presque absolu, Cursive présente encore une fois un opus très peu accessible mais qui s'avère à être un véritable festin pour les amateurs de rock psychédélique poussé à son extrême. Irrévocablement chaotique, s'appropriant à sa façon le rock indie et ambiant, le punk et parfois même la pop, The Ugly Organ est ni plus ni moins qu'une introspection exhaustive des labyrintes que suivent les émotions humaines. Dès les premiers moments de l'album, le groupe réussit à baigner ses auditeurs dans une tragique fatalité, un véritable exutoire à frustrations et à vices cachés. Véritables bricoleurs, les cinq membres du groupe ont su greffer aux instruments rock conventionnels un violoncelle amplifiant l'ambiance inquiétante, tout en ajoutant de façon subtile une touche classique à l'album. Tressautant à chacune des émotions expulsées de Tim Kasher, les guitares s'accordent au propos tordu et transcendant, délirant avec les rythmes saccadés de la batterie. Indissociable, The Ugly Organ fait vibrer la corde sensible des émotions, véritable fantasme pour des oreilles masochistes...
Excellent ! 18/20
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