Louise Post

On l'avoue sans problème, chez Veruca Salt on a toujours eu une préférence marquée pour la blonde Nina Gordon et ses chansons sucrées en comparaison des morceaux plus abrasifs de la brune Louise Post dont on parle le plus souvent pour dire que "Everlong" des Foo Fighters parlait d'elle...

Trente années ont passé et on a toujours gardé un œil bienveillant sur les deux, aussi bien lorsque leurs oppositions étaient polaires (les albums de Veruca Salt avec la seule Louise sont très lourds là où la carrière solo de Nina Gordon déborde de saccharine) jusqu'à leur chouette réconciliation avec le mignon Ghost Notes en 2013. Plus grand-chose à signaler depuis jusqu'à ce post de Louise sur instagram annonçant un album solo, Sleepwalker. Dont par logique exprimée dans ces premières lignes, on n'attendait pas grand-chose. Excellente surprise : c'est un très bon disque. Si les trois premières chansons sonnent à peu près comme on pouvait l'imaginer, pop grunge réglo fait par des gens n'ayant rien écouté de nouveau depuis 1995, le reste de l'album part dans une direction assez inattendue dans un clair-obscur extrêmement mélodique, classe et touchant. On est bien obligé de citer en première la très belle "Secrets", le genre de chanson qu'on aimerait écrite pour soi et grand moment du disque ainsi que "Don't Give Up", tube dans un monde idéal, qui sonne comme une face-b des Smashing Pumpkins en 1996. Toutes les chansons offrent un arrangement bien senti, un petit rappel à autre chose ("All Messed Up"), une mélodie qui accroche (écoute au casque conseillée) et aussi voire surtout de très jolies paroles, pudiquement touchantes, et font de Sleepwalker un disque attachant comme un sourire apaisant face à un coucher de soleil, un vrai petit monde à lui tout seul dans lequel on passera des longs moments. Chapeau Louise !