Sumac

Pour ceux qui ne le savent pas, Sumac est la nouvelle formation d'Aaron Tuner. Pour ceux qui ne savent qui il est, c'est le fondateur d'Isis et du label Hydra Head Records et pour ceux qui ne connaissent toujours pas, la prochaine fois que l'on vous demandera ce que vous écoutez, répondez La Compagnie Créole, ce sera plus honnête.
Je ne l'ai pas écouté mais, de ce que j'en ai lu, The Deal (2015) avait laissé la presse un peu froide. Alors, réelle déception ou snobisme journalistique ? Aucune idée. Cependant, s'il était du niveau de ce What One Becomes, il y aurait de quoi s'étonner. En effet, il s'agit pour moi du meilleur album d'Isis depuis Panopticon, en largement plus brutal. Les vocalises frôlent le Death Métal, les riffs Sludge ont la lourdeur d'un Doom crasseux et, franchement, ça déboîte sec sur les "Image of Control", "Rigid Man" et "Clutch of Oblivion". La triplette est parfaite : inspiration, pesanteur phénoménale (encore une fois, "Rigid Man" est monstrueux), hargne, avec en prime un batteur qui sublime chaque break de ses martèlements, pour moi c'est déjà la grosse claque.
Les titres étant hyper longs, jamais moins de dix minutes, on pourrait s'attendre à quelques redondances, hé bien non. Même si les riffs sont toujours cycliques, leur qualité fait que l'on ne s'en lasse jamais. Cela dit, la formation n'échappe pas à la baisse de régime en cours de route (les dix-sept minutes de "Blackout" auraient pu être réduites) mais, dans ce registre, on ne peut que constater que les pionniers demeurent les maîtres incontestés.
Violent, hypnotique, merci à Aaron de ne pas avoir viré vers un Postcore mou du slip et de poursuivre sa quête du grésillement épais. Les amplis vont salement morfler en concert.