Jim James

En 2016, Jim James travaillait sur une b.o de film et en profitait pour se laisser aller à un travail plus atmosphérique basé sur des synthés vintages. Au même moment, il était témoin de l'hallucinante campagne présidentielle dans son pays. Si bien que lorsque le réalisateur du film en question l'a limogé après avoir entendu les premières esquisses de son travail (notons que, très classe, Jim n'a jamais divulgué de quel film il s'agissait, simplement que la b.o finale était d'une banalité affligeante) l'occasion s'est présentée de transformer tout cela en un deuxième album solo. Est-ce à dire que Eternally Even sonne comme, ouvrez les parenthèses du merveilleux cliché, la b.o d'un film imaginaire ? Pas vraiment... la première pensée est pour l'album What's Going On de Marvin Gaye en ce sens où l'on y entend des chansons s'imbriquant et se répondant ("Hide In Plain Sight", les 2 parties de "We Ain't Getting Any Younger"), une atmosphère soul 70s exquise ("The World Is Smiling Now", "In The Moment"), des moments d'une grande beauté (magnifique "Here In Spirit"). Est-ce aussi à dire que l'album est, ouvrez à nouveau les parenthèses du merveilleux cliché, un album engagé? Bien évidemment que non, Eternally Even propose des ruminations sur l'état du monde ("Same Old Lie"), jamais de jugements, avec pour seule réponse la paix intérieure à trouver ("Eternally Even", "True Nature", "In The Moment").

Pas forcément l'album le plus immédiat du monde, cependant assurément l'un des plus riches, cela fourmille de détails, de mélodies, de subtilités mais surtout un des plus attachants projets attaché au nom de Jim James.